▪ "Non mais tout ça moi je n’y crois pas !"
Le père de votre correspondante s’était arrêté au milieu du chemin pour donner plus de poids à ses paroles. A sa droite, la rivière étincelait dans le soleil de la fin d’après-midi, comme pour approuver.
Nous faisions une petite balade dominicale dans la campagne alsacienne le week-end dernier — et le "tout ça" en question, c’était les prévisions… disons… légèrement alarmistes que vous lisez chaque jour dans les colonnes de La Chronique Agora.
Passé le choc initial — comment, mon père lui-même n’adhère pas aux idées de sa fille bien-aimée ?!? — force m’a été de reconnaître que moi non plus, je n’y crois pas.
Enfin… en quelque sorte.
Non, cher lecteur, ne vous inquiétez pas, je ne renie pas tout ce dont nous vous rebattons les oreilles depuis des années.
La crise des dettes gouvernementales, la fin de l’Etat-Providence tel que nous le connaissons, l’agonie d’un système si mûr qu’il en devient pourri… Tout cela — sans oublier l’importance vitale de détenir de l’or –, j’en suis convaincue.
Simplement, je suis tout aussi convaincue que la crise et les bouleversements que nous traversons actuellement déboucheront vers quelque chose de mieux. Un fonctionnement assaini de l’économie, des banques et de la monnaie. Des marchés plus équilibrés.
Et surtout, le retour — enfin — vers des cours boursiers reflétant la réalité des entreprises sous-jacentes, plutôt qu’un casino alimenté par les billets de Monopoly des banques centrales.
▪ Le problème, c’est qu’avant d’en arriver là (et c’est là que je diffère radicalement de l’opinion paternelle…), il faut que quelque chose cède. Or ni la Fed ni la BCE ne semblent pour l’instant décidées à laisser la nature suivre son cours…
Il se pourrait cependant que la nature ait le dessus au final. Peut-être que la nouvelle dégradation de la note souveraine de la France — l’agence Standard & Poor’s l’a fait descendre au troisième rang, passant de AA+ à AA (le mythique AAA étant la plus haute marche du podium) — marque une nouvelle étape dans ce processus d’effondrement, lent mais implacable ?
Comme l’explique Simone Wapler dans sa Stratégie, "en principe, cette dégradation devrait à terme conduire à une hausse des taux d’emprunt de la France, principalement l’OAT à 10 ans. Relativisons, cependant, M. le Marché avait déjà anticipé".
"C’est malgré tout une mauvaise nouvelle pour votre contrat d’assurance-vie en euro et pour les compagnies d’assurance. La récente montée des taux obligataires a déjà donné lieu à d’importantes moins-values latentes chez les assureurs (la valeur d’une obligation varie dans le sens inverse de son rendement)".
"Ces moins-values, même latentes, sont soustraites des fonds propres. Pour le moment les ratios de solvabilité des assureurs encaissent le choc, mais l’érosion est déjà assez rapide. Pour compenser, il est probable que les assureurs soient contraints d’augmenter les frais de gestion qui pèsent sur vos contrats".
Nous sommes en train de travailler à un rapport spécial qui vous en dira plus sur l’assurance-vie, notamment sur les manières précises d’aménager votre contrat dans les circonstances actuelles. Il sera disponible fin novembre — et on a là un parfait exemple de ce que je voulais dire dans cette Chronique un peu paradoxale :
Nous pensons que les choses ne sont pas brillantes en ce moment… mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il faille rester là à se lamenter. Les solutions existent — nos rédacteurs le prouvent chaque jour, à chaque analyse et à chaque gain !
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora