Dans Vos Finances, je me suis engagé à permettre à mes lecteurs de doubler leur capital en huit ans. C’est réalisable bien sûr, et nous sommes sur la bonne voie, mais c’est aussi extrêmement difficile dans une période d’aussi grande incertitude économique que celle que nous vivons.
Je me suis mis donc en quête d’une idée qui pourrait profiter de la hausse, tout en étant peu sensible à une éventuelle baisse. Pour limiter notre risque en quelque sorte.
Donc, j’ai étudié et analysé les performances d’un certain nombre de fonds, pris des contacts avec des connaissances de l’époque où je travaillais à l’étranger dans la gestion de fortune, en Suisse et au Luxembourg. Et depuis des mois que je cherche, j’ai fini par trouver un gérant qui présente sensiblement les mêmes analyses que moi : Eric David.
Il m’a été présenté dans le cadre d’un salon auquel je participais et j’ai tout de suite accroché à sa vision de la gestion des fonds. Le personnage, éminemment sympathique, est légèrement atypique par rapport à la profession — qui a pour habitude de ne pas tenir compte de la situation du compte des clients.
▪ Comprendre les craintes des clients pour gérer le risque
Notre gérant a, comme moi à l’époque, pour habitude de rencontrer ses clients, de connaître leurs besoins, d’évaluer leur craintes d’un marché baissier, en bref de les comprendre. Il ne cherche pas à suivre un consensus, mais bien à suivre sa propre stratégie, à investir d’après ses propres idées, même si elles sont parfois peu consensuelles. En cela, il rejoint notre position, aux Publications Agora : ne pas suivre le troupeau, parce que "quand tout le monde pense la même chose plus personne ne pense".
Il a, comme nous, des convictions fortes. Fort d’une étude approfondie de la géopolitique, cela lui permet d’anticiper des mouvements économiques, sans l’influence directe des marchés. Il garde son libre arbitre. Gérer un portefeuille est un vrai métier avec ses contingences techniques, la maîtrise du risque financier, la gestion du cash, mais surtout du bon sens. Eric, me semble réunir ces qualités ; c’est un homme carré, qui a une vision précise des choses mais qui sait l’adapter en fonction des événements. Un point positif supplémentaire. Pour lui l’analyse technique est subsidiaire car dans une vocation de long terme, comme le mérite un fonds actions, il préfère une approche géopolitique. Comprendre les vrais besoins à venir, les limites politiques d’un projet, ou les décisions des personnes clés qui seront déterminants pour une avancée sectorielle.
Aussi, il y a 15 jours, venant faire le point avec l’équipe sur Paris, j’ai repris contact avec lui pour passer plusieurs jours dans son antre afin de le voir travailler. Comprendre les mécanismes internes de la gestion de fonds. Suivre ses analyses, ses études macro-économiques et ses analyses fondamentales des sociétés. Passionnant. Et efficace !
Depuis le 1er janvier 2009, Eric David gère donc le fonds Ariane Invest (qui est bien plus ancien) de chez Fival SA, société de gestion, filiale d’une société de gestion de fortune en Suisse (Caprinco SA), une société indépendante. J’insiste sur ce terme car l’indépendance est le garant de l’objectivité et donc de l’indépendance du gérant. Contrairement aux gérants des grandes banques qui doivent obligatoirement rester "politiquement" correct et inclure une belle ligne de leur maison mère en portefeuille — voire même des grosses sociétés que la haute direction représente au sein de conseils d’administration.
Un des soucis premier d’Eric est de réduire au maximum le risque qu’il fait prendre à ses clients.
▪Un devoir moral de réussite face à ses clients
Cette maîtrise du risque naît, je pense, du fait que Eric David a, comme moi, commencé sa carrière dans la gestion de fortune. Et en dehors du titre que certains pourraient qualifier de "ronflant", la fonction nous met perpétuellement en rapport avec des clients qui nous accordent leur confiance. On ne se trouve plus dans une salle de marché ou de trading face à des machines et à des chiffres, mais face à des interlocuteurs vivants qui vous confient leurs économies.
On a en quelque sorte un devoir de réussite ou pour le moins le devoir de sauvegarder l’argent qui nous est confié. C’est un devoir moral. Un gérant d’une grande banque rend des comptes à sa hiérarchie et défend ses performances par rapport à un benchmark. S’il fait mieux que son benchmark, il est content… même si la performance absolue est négative. Peu lui importe que le fonds ait perdu 40%, du moment qu’il a fait mieux — ou moins pire — que ce fameux benchmark. Et à lui le bonus, les félicitations de sa hiérarchie et des bons points sur son CV.
Dans la gestion de fortune, vous vous adressez directement à vos clients ; et croyez-moi, vous n’avez pas envie de leur annoncer que certes, ils ont perdu 40% de leur capital, mais que c’est toujours mieux que l’évolution du CAC 40. Pour cela, pas de tergiversation : on prend tout simplement le moins de risque possible. Et Eric David a cette notion ancrée en lui. Car non seulement il gère ce fonds, mais bien entendu il gère des mandats sous gestion de très nombreux clients qui lui font confiance depuis des années, voir des décennies — preuve qu’il a su garder la confiance de ceux qui le suivent depuis vingt ans dans toutes les fonctions qu’il a pu exercer au gré de ses changements professionnels.
▪Une stratégie euro-émergente qui paye
Il a donc, de manière tout à fait profitable et sans prendre de risque démesuré, su orienter le fonds sur des valeurs euro-émergentes.
Euro-émergente ? Oui, il s’agit d’investir sur des valeurs européennes, mais qui orientent désormais leur stratégie et leur développement sur les zones de croissance, et dont le chiffre d’affaires est donc de plus en plus généré par ces zones émergentes, à forte croissance. Ces sociétés européennes ont compris que c’est comme cela qu’elles s’en sortiront et qu’elles continueront à générer du chiffre. Ainsi je pense, et Eric David le pense aussi, qu’il faut investir sur ces groupes européens ont clairement mis en place une stratégie visant à développer leur présence là où se trouve la croissance.
[NDLR : La suite de cette analyse est disponible dans le dernier numéro de Vos Finances. Pour lire la suite et pour profiter chaque mois des conseils concrets, de la stratégie et de la gestion du portefeuille de Frédéric Laurent, continuez par ici. Son objectif ? Doubler votre capital en 8 ans. ]