▪ Les actions stagnent, l’or aussi.
Attendez une minute… La plus grande opération d’impression monétaire de l’histoire mondiale, et c’est comme ça que les marchés réagissent ? Ils bâillent ?!
Qu’est-ce que ça signifie ? Que le QE3 ne fera rien ? Ou que le marché l’a déjà pris en compte ? Nous n’en savons rien… probablement un peu des deux. Mais l’assouplissement quantitatif est la manière la plus facile de se sortir de la mouise actuelle… nous sommes donc d’avis que ce bon vieux Ben continuera sur cette voie.
George Schultz, un ancien Secrétaire au Trésor US, a écrit au Wall Street Journal pour prévenir les Américains « du pétrin dans lequel nous nous trouvons ».
« Savez-vous que les dépenses annuelles du gouvernement fédéral dépassent désormais le niveau de 2007 d’environ 1 000 milliards de dollars ? Avec une économie paresseuse, les revenus n’évoluent guère. Il en résulte une série sans précédent de déficits budgétaires fédéraux : 1 400 milliards de dollars en 2009, 1 300 milliards en 2010, 1 300 milliards en 2011 et 1 200 milliards de plus prévus cette année. Cette augmentation de l’emprunt depuis quatre ans représente 55 000 $ par ménage américain ».
« La quantité de dette est une chose. La taille des intérêts en est une autre. La majeure partie des dettes du Trésor est désormais émise en durées de très court terme, afin de tirer parti de la faiblesse des taux courts. Le Trésor doit fréquemment refinancer cette dette qui, lorsqu’on l’ajoute au déficit actuel, signifie qu’il faudra lever 4 000 milliards de dollars rien que cette année. De sorte que le fardeau de la dette explosera lorsque les taux d’intérêt grimperont ».
« Pour financer ses dépenses, le gouvernement doit obtenir l’argent en taxant ou en empruntant. Il pourrait être tentant de conclure qu’il suffit de taxer les personnes ayant les revenus les plus élevés, mais saviez-vous que le système d’imposition sur les revenus américain est déjà très progressif ? Les 1% les plus riches paient 37% de tous les impôts sur les revenus, tandis que 50% n’en paient aucun ».
« Saviez-vous qu’au cours du dernier exercice fiscal, environ trois quarts du déficit étaient financés par la Réserve fédérale ? Les gouvernements étrangers représentaient une bonne partie du reste ; les achats et ventes des institutions et des citoyens américains se montaient à zéro ou à peu près. La Fed possède désormais un dollar sur six de la dette nationale, le plus grand pourcentage du PIB de l’histoire, plus considérable encore qu’à la fin de la Deuxième Guerre mondiale ».
« […] La Fed paie désormais 0,25% d’intérêt sur les réserves qu’elle détient. La Fed paie donc aux banques près de quatre milliards de dollars par an. Si les taux d’intérêt grimpent à 2% et que la Réserve fédérale augmente proportionnellement le taux qu’elle verse sur ces réserves, le paiement passe à 30 milliards de dollars par an. Le Congrès s’approprierait-il de telles sommes pour les donner — non les prêter — aux banques ? »
Quoi ?… Eh oui, la Fed — pour prêter de l’argent au gouvernement américain — donne de l’argent aux banques zombie, que ces dernières placent en réserve à la Fed. Ensuite, la Fed leur paie des intérêts sur cet argent ! On ne pourrait rêver mieux…
▪ Eliminez les zombies, réduisez les impôts !
Le pétrin a une autre dimension que George Schultz ne mentionne pas. Alors que les zombies — les banques, les agences gouvernementales, les paresseux et autres — consomment une part de plus en plus grande des ressources économiques, le secteur productif voit sa propre part diminuer comme peau de chagrin. Moins d’argent pour les investissements réels. Moins d’argent pour les salaires réels. Moins d’argent pour la croissance économique réelle.
Sommes-nous en train de simplifier à l’excès ? Non. Pas à notre avis. Voici notre vieil ami Marc Faber sur le sujet : « si nous avons une crise économique dans le monde occidental, c’est parce que le gouvernement représente 50% ou plus de l’économie ».
Si on voulait vraiment stimuler l’économie, on réduirait les impôts. Voilà qui mettrait de l’argent dans les poches des gens. Ils investiraient… dépenseraient… ils feraient ce qu’ils veulent avec.
Le problème, c’est que la moitié des gens ne paient pas d’impôts. Et comme le souligne George Schultz, plus d’un tiers de impôts sont payés par à peine 1% de la population — les riches.
La situation est déjà si corrompue — une majorité d’électeurs profitant d’avantages pour lesquels ils ne paient pas — qu’il y a peu de chances de voir de véritables réformes s’accomplir.
Maintenant, imaginons que ce soit possible. Imaginons que vous voulez « stimuler » la croissance réelle. Que feriez-vous ?
Simple : on zappe les zombies. Ils ne produisent pas de richesse. Ils absorbent et consomment des ressources. Ils usent la prospérité.
Comment faire ? Simple, là encore : on réduit les impôts… et les dépenses. La moitié du budget de la sécurité nationale américaine pourrait être éliminée. Rien que ça permettrait d’économiser 500 milliards de dollars. Supprimons en plus 500 milliards supplémentaires dans les dépenses nationales.
Hop ! On a un budget fédéral équilibré. Et on économise 1 000 milliards de dollars de ressources — actuellement alloués aux zombies — qui peuvent être épargnés et investis dans l’économie réelle, utilisés pour payer de vrais salaires et disponibles pour des dépenses authentiques.
Est-ce que ça causerait immédiatement de la « croissance » ? Non… ça prendrait un peu de temps… et en attendant, les zombies pleureraient et grinceraient des dents… puis se lanceraient probablement à vos trousses une corde à la main.