** Il n’existe pas de secret de milliardaire caché dans un coffre-fort quelque part en Suisse.
– Regardez la liste Forbes 400. Cette année, il vous en coûtera la bagatelle d’un milliard de dollars et quelques pour en faire partie. Mais regardez un peu plus attentivement les noms qui ornent cette liste convoitée. Que voyez-vous ?
– Pour commencer, nous parlons de ces véritables fortunes qui ne proviennent pas de tuyaux boursiers ou même de 25 ans de perspicacité dans les investissements banquiers. Combien de day traders ont réussi à figurer sur cette liste ? Combien de banquiers de Wall Street ont jamais atteint le top 10 ?
– La plupart du temps, les individus les plus riches du monde ont construit les entreprises les plus importantes du monde. Ils ont construit ces fortunes sur des décennies, pas en quelques jours. Bill Gates n’a inventé qu’un seul programme informatique. Sam Walton n’a ouvert qu’un seul magasin. Rockfeller a construit une seule raffinerie.
** Malheureusement, la façon de faire fortune a changé. Les marchés de capitaux continuent à évoluer à un rythme que seuls les esprits les plus vifs peuvent comprendre. Aujourd’hui, les transactions financières demandent bien plus qu’un homme à la corbeille qui agite des petits bouts de papier. Les stratégies financières modernes induisent de jongler avec les contrats à termes ou les options, les ETF et autres instruments dérivés.
– Les raisons sont évidentes. Les développements de technologies comme internet, le téléphone portable, les services de courrier ultra-rapides, les avions, FedEx et UPS ont surmultiplié les possibilités du monde financier.
– Notre nouveau monde offre la possibilité à n’importe quel day trader de sortir son Blackberry, appuyer sur trois touches et envoyer des millions de dollars de Tokyo à Londres pendant qu’il s’adonne à la pêche au gros sur un yacht au large des Bahamas un jour de beau temps.
– Par conséquent, beaucoup pensent que plus de transactions et plus de sophistication financière équivalent à plus d’argent plus rapidement. On nous a appris à attendre plus à partir de moins. Les gains de productivité nous ont fait croire que l’on pouvait avoir de magnifiques abdominaux en cinq minutes après avoir mangé une pizza livrée en moins de 30 minutes.
– La productivité moderne a produit une génération d’enfants qui jouent à des jeux d’enfants… une génération nourrie au biberon de la gratification immédiate. Une génération qui a appris à attendre plus à partir de moins… à qui on a dit qu’elle pouvait dépenser plus que ce qu’elle gagnait… parce qu’à la fin, le gouvernement sera là pour servir de parachute.
– Un bon investissement demande de la patience, des attentes réalistes — et surtout d’acheter des parts d’entreprises au bon prix. Vous voulez des entreprises qui se vendent près ou en dessous de leur valeur intrinsèque avec un véritable potentiel de gains. Grosso modo.
– Comme nous l’avons dit, les grandes entreprises, comme les grandes fortunes, se construisent sur des décennies. Et nous sommes convaincu que les technos, les fonds de couverture esbroufe avec leurs tarifs excessifs et autres investissements "d’initiés" font d’excellentes anecdotes : on est toujours fier de dire à son voisin que notre courtier nous a mis sur un coup exclusif — une entreprise de nanotechnologie qui promet de renverser la Terre sur son axe, d’en inverser la rotation et de résoudre tous les problèmes d’énergie par la même occasion.
– Pendant ce temps, l’investisseur par la valeur va maintenir une bonne partie de son argent dans une entreprise ennuyeuse qui fournit le monde entier en métal à un tarif défiant toute concurrence, et qui cote à bon prix. Il trouvera une entreprise comme Posco, l’une des 10 meilleures. Il prendra les 1,56 $ de dividendes annuels et regardera son capital grossir. Et il fera ses investissements comme tout le monde devrait les faire… avec une marge de sécurité.
– Et n’oubliez pas de toujours suivre la règle numéro 1 : ne pas perdre d’argent.