▪ Le célèbre Institut Ludwig pour la recherche sur le cancer, en Belgique, finance un test clinique de phase 1/2 pour un vaccin contre le cancer. Il concerne un glucide complexe qui bloque la galectine-3s.
En deux mots, la galectine-3s est une protéine qui a la capacité de reconnaître et de se fixer à des molécules de sucre bien précises. Cette caractéristique est typique de toutes les lectines, et elle est essentielle au fonctionnement de notre organisme ; mais pour une raison ou pour une autre, la galectine-3s est aussi impliquée dans toutes sortes de dysfonctionnements. La galectine-3s est partie intégrante des attaques et autres maladies cardiaques, des cancers, des inflammations et de la fibrose dans ses nombreuses formes délétères pour la santé.
La galectine-3s cause notamment des dommages en se fixant aux lymphocytes T. Les lymphocytes T luttent contre la maladie et communiquent des informations sur les menaces contre le système immunitaire.
Le « T » des lymphocytes T, au passage, signifie thymus. En effet, les lymphocytes T naissent dans votre moelle osseuse, mais migrent vers le thymus, un organe en forme de coeur situé derrière le sternum. Une fois là, ils mûrissent et sont programmés pour des buts spécifiques.
Cette programmation est basée en partie sur les informations contenues dans le thymus concernant toutes les maladies de votre corps. Ces informations sont transmises au thymus par d’autres lymphocytes T circulant dans l’organisme. Ce processus complexe de transfert d’informations n’est pas statique. Il évolue à mesure que le corps teste différentes approches pour lutter contre ce qui le menace.
En théorie, ce processus immunitaire régulé par le thymus devrait facilement guérir les cancers. Malheureusement, ces derniers peuvent échapper à la détection et à la destruction normale par les lymphocytes T en produisant un « brouillard mortel » de galectine-3s. Cette dernière s’attache aux lymphocytes T qui approchent le cancer, provoquant leur suicide cellulaire. Résultat, les lymphocytes T ne peuvent se battre contre les cellules cancéreuses, pas plus qu’ils ne peuvent transmettre d’informations au thymus. Le cancer évolue ensuite comme une intelligence maligne — dissimulé derrière le brouillard mortel de galectine-3s.
▪ Un vaccin contre le cancer ?
L’Institut Ludwig, qui fait partie des organismes de recherche contre le cancer les plus grands et les plus respectés au monde, a testé un médicament aux glucides dans des cultures de cellules cancéreuses mêlées à des lymphocytes T. Comme prévu, les cellules cancéreuses ont rapidement désactivé les lymphocytes T avec de la galectine-3s. C’est dans ce mélange de lymphocytes T condamnés et de cellules cancéreuses qu’on a ajouté le médicament bloquant la galectine-3s.
De telles thérapies, fondées sur des vaccins contre le cancer, font partie des recherches biotech les plus brûlantes du moment. D’après ce que je sais, au moins une centaine d’organisations cherchent actuellement des thérapies qui entraînent les lymphocytes T à lutter contre les cancers plus efficacement. C’est très logique : les précédentes thérapies anti-cancer ont été, par définition, toxiques. Tant la chimiothérapie que la radiothérapie font du mal au patient. L’idée est de faire plus de mal encore au cancer, mais ce n’est pas une solution optimale.
Avant ces nouvelles approches du cancer, le meilleur scénario possible était de réduire les dégâts et les effets secondaires. Le médicament en question le fait également, mais le secteur s’intéresse bien plus aux approches non-toxiques de la lutte contre le cancer.
L’Institut Ludwig, par exemple, investit dans des essais cliniques parce que les chercheurs pensent — tout comme moi — que le système immunitaire, et donc les vaccins, fonctionneront bien mieux lorsque les lymphocytes T seront protégés de la galectine-3s. Et si cela fonctionne avec le vaccin de l’Institut Ludwig… cela fonctionnera avec tous les vaccins contre le cancer. Ce qui ouvre un vaste marché.
Il faut garder en tête une chose importante concernant cet essai : un agent bloquant la galectine-3s améliorerait le résultat du vaccin même s’il n’interagissait pas vraiment avec le processus immunitaire pour augmenter l’efficacité du vaccin. Durant mes recherches, j’ai toutefois appris que les tests sur des cultures cellulaires montraient que ce médicament ressuscitait les lymphocytes T de sorte qu’ils tuaient les cancers.
Cela signifie que le médicament seul pourrait être un tueur de cancer très puissant. Je prédis même que ce sera le cas. Administré périodiquement, je pense également qu’il sera un prophylactique permettant d’empêcher les cancers.
[NDLR : En tant qu’investisseur, comment vous positionner sur cette opportunité ? Tout est expliqué ici…]