La Chronique Agora

Comment BHP Billiton a aidé l’économie australienne

▪ Du bacon. Voilà le secret. Si seulement nous l’avions su ! Nous vous l’aurions dit plus tôt. Nous reviendrons sur le pouvoir du bacon plus loin.

Aujourd’hui, nous nous proposons d’apporter une réponse simple à une question qui embarrasse les économistes et les banquiers centraux depuis des lustres : comment repérer une bulle ? C’est facile : il suffit de regarder le dernier impôt concocté par le gouvernement !

Manipuler le coût du crédit, voilà comment les banques centrales provoquent une bulle des actifs. Mais les gouvernements élus démocratiquement ne se rendent compte qu’une bulle existe que lorsque les prix sont élevés — ceci étant surtout dû à la stupidité de la plupart des hommes politiques. Des prix d’actifs élevés attirent les percepteurs comme les accidents de voiture attirent les charognards des cabinets d’avocats.

▪ Le cas australien
En Australie, par exemple, c’est en 2010 que Kevin Rudd, Wayne Swann et Julia Gillard ont introduit le Resource Super Profits Tax (un impôt sur les « super profits » réalisés dans le domaine des ressources minières). Cet impôt fut annoncé un samedi soir et le marché a baissé pendant environ un mois. Mais lorsque des titres comme BHP Billiton ont atteint de nouveaux plus hauts au cours des douze mois suivants, Wayne Swan a dû rêver de milliards supplémentaires pour son budget.

En août 2011, BHP a rapporté les plus gros bénéfices d’une entreprise jamais atteints dans l’histoire australienne : 22,5 milliards de dollars. Les recettes ont augmenté de 35% sur une année grâce au boom de l’industrie de l’acier en Chine. L’entreprise a déclaré à l’époque : « une nouvelle année de croissance forte de la production d’acier brut en Chine a fait en sorte que les prix des matériaux à la base de l’industrie sidérurgique ont été la principale composante dans l’augmentation de 17,2 milliards de dollars sur les bénéfices ».

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L’Etat-Providence a signé son propre arrêt de mort ! A présent, c’est chacun pour soi

Mais dans cette nouvelle donne, une poignée de Français pourrait être jusqu’à quatre fois plus riche d’ici deux ans.

Comment en faire partie ? Il suffit de suivre le guide

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Nous savons à présent que c’était là sans doute le sommet… de tout. Le stimulus de 2009 généré par les 4 000 milliards de yuans de la Chine s’est traduit en 22,5 milliards de dollars de bénéfices pour BHP. C’était là le pic de la bulle de minerai de fer. Depuis lors, le cours de l’action BHP, la production chinoise en acier, le prix du minerai de fer et le prix du charbon à coke ont tous chuté. Le regard de convoitise du gouvernement fédéral sur les bénéfices de l’industrie minière était le signe que les bénéfices avaient atteint un pic cyclique.

Cela nous rappelle la fameuse phrase de Ronald Reagan : « si ça bouge, taxez-le. Si ça continue à bouger, régulez-le. Si ça s’arrête de bouger, subventionnez-le ». Si les prix du minerai de fer et du charbon continuent de chuter à ce rythme et que la « modération » de la Chine se transforme en atterrissage catastrophe, il ne faudra pas longtemps avant que le gouvernement subventionne l’industrie minière de la façon dont il subventionne l’industrie automobile.

Mais nous n’en sommes pas encore là… même si nous nous en approchons. Selon des données publiées la semaine dernière, les importations chinoises ont chuté de 2,6% sur un an en août. Les exportations japonaises ont chuté de 7,4% également. Ces deux informations sont liées.

La Chine importe des matières premières (d’Australie) pour fabriquer des biens à l’exportation. Comme pour le Japon, le moteur économique de la Chine sont les biens exportés à travers le monde entier. Or, le monde entier — du moins les Etats-Unis et l’Europe — est au beau milieu d’une crise de la dette inextricable. La mondialisation n’est pas en forme.

Cela ne nous enthousiasme guère de vous donner cette analyse. Mais notre travail n’est pas de vous caresser dans le sens du poil. Notre boulot, c’est de vous dire ce qui selon nous est la situation réelle. Puisque nous ne dépendons d’aucun annonceur de fournisseur de produits financiers pour garantir nos revenus, nous avons l’indépendance de dire les choses telles que nous les pensons.

Vous serez peut-être surpris de savoir que nous considérons cette situation comme positive pour nos investisseurs. Les investisseurs apprécient de pouvoir acheter des actifs bon marché. Dans un cycle de marché normal, le prix des actions est sous-évalué puis surévalué. L’intervention de la Fed et d’autres banques centrales a rendu tous les actifs surévalués, ce qui rend très difficile la détection des bonnes affaires.

Un bon krach cyclique dans le secteur des ressources tourne en fait à l’avantage de l’investisseur malin. A condition que vous ne soyez pas rétamé lors de la chute, vous avez la possibilité de choisir les actifs bon marché au plus bas. C’est là qu’on sent qu’on peut y aller… mais pas avant qu’un actif bien plus gros chute en premier.

▪ Et le bacon, dans tout ça ?
Peut-être votre pari le plus sûr est-il de commencer à stocker du bacon et autres produits dérivés du porc. Dans un monde affamé, le bacon est aussi précieux que de l’or. C’est ce que va tenter de prouver un Américain qui s’apprête à traverser le pays sans argent ni carte de crédit mais avec pour seule monnaie d’échange une tonne et demi de bacon.

Josh Sankey appelle son voyage le Great American Bacon Barter [« Grand troc de bacon américain », NDLR.]. Comme vous l’avez sans doute deviné, il s’agit d’une vaste campagne publicitaire destinée à vanter le nouveau bacon de Kraft Foods. Si vous voulez suivre le Bacon Barter Tour, attention, cela pourrait vous ouvrir l’appétit.

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