La Chronique Agora

A la classe moyenne : sauve qui peut ! C’est chacun pour soi !

richesse

▪ Tout le monde s’inquiète de la classe moyenne. Selon certains, elle souffre. Selon d’autres, elle disparaît. Aujourd’hui, nous apportons notre pierre à l’édifice. Mais d’abord…

Ces derniers jours, les actions grimpent… tandis que l’or baisse. Les analystes sont d’avis que nous ne sommes qu’au début d’une hausse majeure des actions. Les commentateurs sont du même avis.

« Un grand boom est à venir », disent-ils.

Pourquoi ? Parce que toutes les grandes banques centrales injectent du nouvel argent et du crédit facile dans les bassins. Quand ça se produit, même les ordures flottent.

Mais qu’en est-il de la chute du prix de l’or ? Les gens n’en ont pas besoin, disent les experts. La crise est terminée. Le ciel est bleu, le chemin est dégagé.

Peut-être. Mais l’or est dans une catégorie à part. Les investisseurs sérieux achètent de l’or. Ils savent que c’est l’or — et non le dollar — qui sera « le dernier debout » quand la folie d’impression monétaire se terminera enfin. Ils ne « parient » pas sur l’or. Ils ne spéculent pas sur le métal jaune. Ils n’y investissement pas non plus. Simplement, ils l’accumulent en toute discrétion.

Les suiveurs de tendance, eux, laissent tomber l’or en faveur d’actifs plus à la mode. Ils ont acheté de l’or parce qu’ils avaient peur. Maintenant que les choses sont calmes… et que les banques centrales semblent avoir pris le contrôle de la situation… ils passent à des paris plus risqués.

Est-ce que ça fonctionnera ? Pendant un temps, peut-être.

Les banques centrales pourraient même réussir à créer une hyper-bulle dans certaines classes d’actifs. Ce qui devrait être excitant. De quoi donner des frissons. Mais toutes les bulles explosent. Celle-ci ne fera pas exception. Et c’est à ce moment-là que tout le monde souhaitera avoir de l’or.

Mais nous vous avions promis des conseils… sur le moyen d’éviter de vous retrouver au milieu des dommages collatéraux. Nous commencerons par la base.

▪ Le sort de la classe moyenne n’est pas enviable
Voici comment nous voyons les choses. Durant la période d’après-guerre — les années 50, 30 et 70 — une famille ordinaire pouvait voir ses finances progresser de manière raisonnable en faisant des choses ordinaires. De bonnes études, un bon emploi. Travaillez dur. Epargnez.

« Epargner » est devenu un peu plus difficile durant les années 70, à cause de l’inflation. Mettre de l’argent dans son matelas était une solution perdante.

Tout de même, les emplois étaient généralement accessibles. Et les salaires grimpaient, surtout pour les diplômés.

On disait aux gens d’envoyer leurs enfants à l’université…

On leur disait que la Bourse était pleine d’opportunités…

On leur disait qu’il ne fallait pas rater le coche de l’immobilier…

Les Dupont voulaient faire aussi bien que les Durand qui eux-mêmes voulaient être au moins à la hauteur des Moulin. La classe moyenne a donc mordu à l’hameçon… et gobé toute la canne à pêche.

Car ces conseils ne valaient rien. Prenez le cas des Etats-Unis : si l’on mesure correctement l’inflation — en regardant ce à quoi les gens dépensent leur argent sans recourir à des ajustements et des substitutions à deux sous — on s’aperçoit que le taux d’augmentation des prix à la consommation est bien supérieur à ce qu’on disait. Des analystes indépendants comme John Williams ou Chapwood Finances mettent le taux d’inflation réel actuel à 10% environ — cinq fois plus que le taux officiel, proche des 2%.

Si ces analystes ont raison, une bonne partie des gains que les gens croient avoir engrangés disparaissent. Même pour les diplômés, il n’y a pas eu de hausse de salaire réelle ces 40 dernières années. Les actions… les obligations… et l’immobilier ont eux aussi perdu de la valeur, si on ajuste tout ça à l’inflation réelle.

A présent, la classe moyenne est prise au piège. Pas ou peu de hausses de salaires en vue. Pas de gains boursiers dans les tuyaux. Pas vraiment de valeur dans leur maison (nombre de gens sont « sous l’eau »). Les deux conjoints travaillent. De la dette par-dessus la tête — ils sont même responsables des prêts étudiants de leurs enfants !

▪ Sortez de là, vite !
Pour empirer les choses, la classe moyenne vieillit… et doit affronter la retraite avec peu de capital épargné. Ce qui la rend dépendante des retraites et systèmes de santé du gouvernement.

Et que voyons-nous ? Les autorités disent qu’elles doivent réduire leurs dépenses !

Bon, n’exagérons pas le problème. Peu de familles de classe moyenne sont désespérées. La plupart vivent mieux — grâce à des maisons plus grandes, de meilleurs équipements et plus de gadgets — que leurs parents. Quant aux autorités, si elles avaient un grain de bon sens, elles pourraient sauver leurs systèmes de santé et de retraite en effectuant des coupes raisonnables. Mettre l’âge de la retraite à 67 ans. Moins rembourser les tests, pilules et traitements. Arrêter d’envahir des pays étrangers. Facile !

Tout de même, nous sommes navré pour la classe moyenne.

Nous sommes navré parce que tous ces gens sont dans une situation difficile. Des factures à payer. Des retraites à préparer. Et aucun moyen d’augmenter leurs rentrées d’argent.

En plus, ils dépendent désormais des allocations retraite et santé — de sorte que les autorités doivent à tout prix maintenir le navire à flot pendant encore quelques années. Sauf que les autorités ne sont pas dignes de confiance. Nous ne serions pas surpris qu’elles fassent de tout ça un gigantesque gâchis… contraignant à d’énormes coupes dans la valeur réelle des versements de santé et de retraite.

Nous avons donc un conseil à offrir : sortez ! Evadez-vous du piège de la classe moyenne. Comment faire ?

A suivre…

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