▪ Cette Grande correction est vraiment admirable. Elle est décriée dans les médias. Et des tas de gens essaient de l’arrêter. Mais elle continue… elle fait son travail.
Des chiffres fournis par l’agence Reuters :
« Les nouvelles demande d’indemnisations chômage ont augmenté pour la cinquième fois en six semaines et les prix à la consommation ont chuté en mai [aux Etats-Unis] »…
Terrible, n’est-ce pas ? Faux… la correction fait ce qu’elle est censée faire.
Pourtant, elle ne corrige pas le secteur qui a pourtant le plus besoin d’une correction : le secteur financier. Pourquoi ? Parce que les autorités le protègent.
Alors que le secteur privé rame pour s’extraire de la bulle de la dette, le secteur financier profite des subventions gouvernementales. La paie des PDG de Wall Street a grimpé de 20% en 2011. Notre ami Barry Dyke, auteur du livre The Pirates of Manhattan, en dit plus sur le sujet :
« … alors que la valeur nette des individus a été laminée, la rémunération des gestionnaires d’actifs de Wall Street grimpe en flèche. Dans son nouveau livre, [Barry Dyke] décrit l’explosion du secteur de la gestion d’actifs — qu’il appelle ‘le complexe industriel de la gestion d’actifs’ –, où les gestionnaires sont assurés de percevoir des salaires titanesques pendant que les consommateurs se retrouvent avec des performances d’investissement minables ».
« Les perspectives financières pour les Américains moyens sont moroses en ce moment. En juin 2012, la Réserve fédérale a rapporté que la valeur nette médiane des familles avait chuté de 39% en seulement trois ans, passant de 126 400 $ en 2007 à 77 000 $ en 2010. Selon la Fed, la crise financière, qui a commencé en 2007, a effacé près de deux décennies de richesse — les familles de la classe moyenne absorbant la majeure partie de ce déclin. Cela met les Américains à peu près dans la position financière qu’ils occupaient en 1992. En trois ans, les Américains ont vu disparaître les résultats de deux décennies d’efforts économiques ».
« Une bonne partie de la richesse des Américains se trouve dans les plans d’épargne retraite gérés par le complexe industriel de la gestion d’actifs (fonds d’investissement, private equity, fonds de couverture, banques, etc.) — que l’auteur estime à 18 000 milliards de dollars au minimum. Cependant, les frais de gestion écrasent les rendements des investisseurs — créant un vent contraire presque impossible à surmonter. L’auteur, citant des données fournies par Morningstar, estime que les actionnaires de fonds d’investissement — où se situe la majeure partie des plans de retraite américains — paient au minimum 0,90% pour chaque 10 000 $ investis (et une somme bien plus élevée lorsque les frais de transaction et autres sont pris en compte). Les gestionnaires de fonds private equity et de fonds de couverture exigent des frais encore plus considérables, avec 2% à 3% de frais de gestion et une compensation de 20% à 30% connue sous le nom d »intéressement différé’. » [C’est dans le secteur private equity que le candidat à la présidentielle Mitt Romney a fait fortune.]
« L’auteur commente : ‘dans l’ensemble, la performance des gestionnaires d’investissement grassement payés a été épouvantable sur de longues périodes. Selon Morningstar, plus de 61% des fonds d’investissement en actions ont sous-performé le S&P 500 au cours des cinq dernières années. En 2011, seuls 20% des fonds ont battu l’indice Standard & Poor’s 500, la pire performance pour des fonds actifs depuis plus d’une décennie. Les rendements des fonds de couverture et de private equity [ces deux catégories obtenant une bonne partie de leur argent des fonds de pension gouvernementaux] ont été irréguliers, intéressés, opaques et difficiles à mesurer ».
« Malgré tout, les gestionnaires d’actifs ont vu leur rémunération grimper en flèche. Selon des chiffres enregistrés par la SEC en 2012 et qui devraient être bientôt rendus publics, la société de private equity The Carlyle Group [qui gère des sommes considérables pour le géant de la retraite CalPERS] a rapporté que les trois fondateurs milliardaires David Rubinstein, William Conway et Daniel D’Aniello ont annoncé une paie combinée de 402 millions de dollars en 2012. La majeure partie de cette rémunération consistait en dividendes en liquides, sur lesquels les financiers profitent d’une fiscalité extrêmement favorable de 15% sur les plus-values ».
« L’auteur détaille certains des plus grands crimes de rémunération commis en 2008 lorsque Citigroup et Merrill Lynch se sont effondrés et ont dû être renfloués par les contribuables pour leurs paris cataclysmiques sur les prêts subprime. Citigroup a perdu 27,7 milliards de dollars, mais a versé à ses cadres supérieurs 5,33 milliards de dollars de bonus [la même année, Citigroup a gelé ses plans d’épargne retraite en liquide pour ses employés ordinaires]. Merrill Lynch a perdu 27,6 milliards de dollars et a versé à ses cadres supérieurs 3,6 milliards de dollars de bonus. En 2011, Robert P. Kelly, PDG de NYMellon, un gigantesque gestionnaire de fonds, a obtenu 33,8 milliards de dollars en guise de parachute doré, juste avant que la banque ne soit accusée par le département de la Justice US d’avoir surfacturé ses clients — sur une somme qui pourrait se monter à deux milliards de dollars sur une période de 10 ans. Avant cela, Kelly était directeur financier chez Wachovia, une banque en faillite désormais absorbée par Wells Fargo. Non seulement les banques ont été renflouées durant la crise, mais une grande partie des fonds d’investissement ont eux aussi été sauvés par la Réserve fédérale ».