La Chronique Agora

Lorsque ceci se produit, passez à l’achat sur les actions

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L’immobilisme a ses vertus… et grâce à ce ratio, il aurait pu vous éviter les pires catastrophes boursières — tout en multipliant votre mise.

La valeur combinée des actions FAANG — les stars de la techno que sont Facebook, Apple, Amazon, Netflix et Google (Alphabet) — a chuté d’environ 1 000 milliards de dollars par rapport à leurs sommets. Cet argent a disparu lors des derniers jours. N’essayez pas de le recontacter ; il est parti sans laisser d’adresse.

Voici ce qu’en pense Bloomberg :

« L’une des années les plus difficiles pour les marchés boursiers depuis un demi-siècle a notablement empiré mardi : la faiblesse qui affectait tous les actifs s’est répandue, ne laissant aux investisseurs quasiment nulle part où se réfugier.

 Les actions ont baissé pour la deuxième séance consécutive, le S&P 500 ayant désormais pris le chemin d’une correction. Le pétrole a atteint des profondeurs qu’on n’avait plus vues depuis un an tandis que les marchés du crédit — insensibles jusqu’à présent — montraient des signes de faiblesse. Le bitcoin est en chute libre tandis que des refuges traditionnels comme les bons du Trésor, l’or et le yen ont stagné ».

On sous-estime peut-être l’immobilisme. Lorsque les actions reculent, rester sans bouger semble une bonne idée.

Il n’y a pas encore eu de chute dramatique… de déclin de 1 000 points… de « KRACH » s’étalant en gros en Une des journaux… pour l’instant.

Rien n’a été corrigé non plus. Tous les déséquilibres sont encore là ; tout ce qui était détraqué au début de l’année est toujours détraqué.

La dette US totale, par exemple, se monte toujours à 3,4 fois le PIB US au lieu des 1,5 qu’elle devrait afficher.

Avec le Dow à 21 onces d’or, comme nous l’expliquions hier, les actions sont encore chères.

La stratégie d’investissement la plus simple et la plus sûre au monde consiste à faire des allers-retours entre les actions et l’or. Certes, on passe beaucoup de temps à rester immobile — 39 années sur les 100 dernières, selon notre formule –, mais cela rapporte.

Achetez les actions lorsqu’elles sont bon marché par rapport à l’or. Et lorsqu’elles sont chères, vendez-les et remettez votre argent dans l’or, où il sera à l’abri.

Revenons 100 ans en arrière : chaque fois qu’on pouvait acheter le Dow pour cinq onces d’or ou moins, vous seriez passé à l’achat. Et lorsque le Dow passait à 15 onces ou plus, vous auriez revendu vos actions.

Avec cette stratégie simple, vous auriez fait six transactions seulement au total sur tout le siècle, soit environ une tous les 16 ans.

Vous auriez acheté des actions en 1918, alors que le Dow valait quatre onces… avant de les revendre en 1929 à 15 onces.

Vous auriez ensuite racheté des actions en 1931, une fois le Dow redescendu sous les cinq onces, puis revendu en 1958 lorsque le ratio Dow/or a une nouvelle fois franchi la ligne des 15/1.

Votre prochain achat aurait été 16 ans plus tard, en 1974, lorsque ce ratio a chuté sous les cinq. Votre dernier mouvement, une vente encore, aurait été en 1996, lorsque le ratio était revenu à 15.

Si vous aviez commencé avec 10 onces d’or en 1918 — qui coûtaient environ 206 $ à l’époque — et suivi cette stratégie, vous auriez 585 onces d’or aujourd’hui, soit environ 718 000 $.

Ne surestimez pas les actions

En comparaison, la même somme investie sur les marchés boursiers, sur la même période de temps, vaudrait 67 000 $ aujourd’hui (ce calcul ne comprend pas les dividendes, les taxes ou les commissions).

Tout comme les investisseurs sous-estiment l’immobilité, ils surestiment grandement le progrès des actions. La littérature populaire et les gourous haussiers leur promettent des profits éternels.

De nombreux investisseurs pensent qu’il suffit d’être « sur le marché » pour devenir riche. Ils pensent qu’ils financent la grande machine entrepreneuriale américaine ; ils méritent de gagner de l’argent.

Mais il y a seulement 30 ans, le Dow n’était qu’aux alentours des 2 000 points. Depuis, la majeure partie des gains n’est pas venue d’une croissance saine et organique des ventes et des profits. Ces plus-values sont dues à de l’argent factice et de faux prétextes.

La Fed a commencé à soutenir le marché boursier en 1987, puis a multiplié la base monétaire américaine par 10 — injectant 4 000 milliards de dollars dans les marchés de capitaux.

L’or ne s’est pas laissé avoir.

Ces 22 dernières années (soit à peu près depuis le dernier « signal de vente » de la part du ratio Dow/or), le rendement du S&P 500 n’a pas été meilleur que celui de l’or. Tous deux ont augmenté de 250% environ.

Même après le plus grand marché haussier de tous les temps pour les actions, en 2017, le Dow ne valait pas plus que 88 ans auparavant. Vous auriez pu acheter l’intégralité du Dow l’an dernier avec les mêmes 15 onces d’or qu’en 1929.

N’ayez pas peur de manquer le coche

En termes de ratio Dow/or, il n’y a eu que deux autres périodes, ces 100 dernières années, où les actions étaient plus élevées.

En 1966 par exemple, le ratio Dow/or a atteint les 27… avant de chuter à 1,3 once en février 1980 — une perte de 95% en termes d’or.

Ensuite, en janvier 2001, le ratio Dow/or a atteint un sommet historique à plus de 40. Il s’en est suivi une autre vague de vente, le ratio chutant à 6 à peine en août 2011 — pour une perte de 85%.

En suivant notre formule — achetez des actions lorsque le ratio Dow/or passe sous les 5 ; vendez les actions lorsqu’il dépasse les 15 — vous auriez multiplié votre richesse réelle — l’or — par 58.

Cela aurait été possible avec très très peu de risque ou de volatilité. La majeure partie du temps, vous seriez resté « immobile », détenant simplement de l’or et attendant que les actions se vendent sous 5 onces/Dow, où vous pourriez racheter en toute sécurité.

Cela aurait signifié ne pas bouger — ne pas détenir d’actions — ces 22 dernières années… manquer la gigantesque hausse de 2007… puis de 2009. Rares sont les gens qui souhaitent cela.

La crainte de manquer le coche les pousserait à investir.

Mais… attention.

La partie n’est plus truquée ; ce n’est plus comme avant. L’argent intelligent n’achète pas ; il vend. Une fois encore, il anticipe la Fed, qui se débarrasse de ses actifs — et n’en accumule plus.

La Fed inversera sa politique, prédisons-nous. Lorsque la vraie douleur se fera sentir, elle recommencera à acheter des obligations et à réduire les taux afin de faire remonter les cours des actions.

Mais d’ici là, l’immobilisme sera redevenu profitable : le ratio Dow/or chute vite…

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