La Chronique Agora

Chômage, croissance… l’assouplissement quantitatif ne sert à rien

▪ Les marchés ont chuté…

C’est quand même un comble, avec toutes ces relances ! On met près de 3 000 milliards de dollars de QE, 700 milliards de TARP, 23 000 milliards de garanties de crédit, 5 000 milliards dollars de déficits budgétaires… et c’est tout ce qu’on obtient. Quelle déception.

Voici ce qu’en dit le Telegraph :

"Le ‘taux de participation’ de la main-d’oeuvre a chuté à 63,2% [aux Etats-Unis] en juillet, le plus bas niveau depuis la fin des années 70. Le taux pour les hommes est à un plus bas historique. Le taux de chômage a baissé, mais c’est principalement en raison d’un très grand nombre de personnes qui ont abandonné tout espoir et quitté les listes".

Et dans The Economist :

"Mais la […] restriction la plus importante pour la Fed a été l’effet inattendu sur les marchés financiers d’un changement potentiel de la position monétaire. La banque centrale a toujours souligné qu’une réduction ne signifiait pas un resserrement. Tant que les rachats d’actifs resteraient au-dessus de zéro, le bilan de la Fed continuerait à se développer et la politique monétaire à s’assouplir. Par ailleurs, la Fed n’a jamais faibli dans son engagement de maintenir les taux de base proches de zéro au moins jusqu’à ce que le chômage soit retombé à 6,5%".

Comme nous nous y attendions, la Fed a fait son annonce mercredi : pas de tapering. Le lendemain, l’or et les actions ont grimpé en flèche.

On aurait dit que la route serait dégagée pour toujours, à partir de là… ou au moins jusqu’à 25 000 points pour le Dow. Bon sang, la Fed injecte 85 milliards de dollars de cash tous les mois. Cet argent doit bien aller quelque part.

Mais, bouhouhou, ensuite, les marchés ont baissé — ainsi que l’or.

N’accordons pas trop d’importance à tout ça. Il s’agissait peut-être de prises de bénéfices de la part de joueurs qui avaient parié sur une annonce de "non-tapering". Tout de même, la courte durée de la hausse a soulevé des questions : rappelez-nous pourquoi l’impression monétaire de la Fed augmente la valeur des entreprises américaines ?

L’automne est arrivé. C’est une saison dangereuse. Des vents froids commencent à souffler… et les gens commencent à se poser des questions. Que va-t-il advenir ensuite ?

Nous n’avons pas de réponse toute prête.

▪ En revanche, nous avons des questions
Premièrement, une question pour tous ceux qui parient sur une hausse des prix des actions : est-ce que vous n’y connaissez vraiment rien en investissement ? L’idée est d’acheter bas et de vendre haut. Si on achète au plus haut, on a déjà tout raté. Oui, les actions iront peut-être plus haut… mais à qui les vendrez-vous ? Et une question bonus : si le QE Eternel est déjà dans les cours… qu’est-ce qui reste pour faire encore grimper les prix ?

Deuxièmement, nous avons une question pour Janet Yellen : qu’est-ce qu’une femme comme vous fait dans un endroit comme ça ?

Notre principale rivale au poste de président de la Fed (sans parler des 50 000 autres qui font la queue devant nous… chacun ayant de meilleures références… une meilleure attitude… et une personnalité plus engageante) est Janet Yellen. Selon la presse, elle est "joyeuse", "maternelle" et "sensible". En fait, si l’on en juge par ce que nous en avons lu, elle semble tout à fait sympathique. Comment donc s’est-elle retrouvée à la Fed… et pressentie pour diriger toute la structure ? Ne sait-elle pas ce qu’ils y font ?

Peut-être que non. Nous allons donc consacrer quelques lignes à le lui expliquer, par pure bonté d’âme.

La Fed, Janet, est censée faire plier l’économie dans une direction qui soit agréable et profitable aux gens qui sont à sa tête. C’est la banque principale d’un vaste cartel… appartenant aux grandes banques… et chargé de s’assurer que ses membres, clients et maîtres gagnent de l’argent. Dans la mesure où une banque n’est pas une activité créant de la richesse réelle, elle ne peut enrichir ses propriétaires qu’en prenant l’argent des autres. Elle le fait 1) en imprimant de l’argent… pour acheter les "actifs" pourris des banques, 2) en fixant les taux d’intérêt à court terme à des niveaux artificiellement bas (prenant ainsi l’argent qui devrait normalement appartenir aux épargnants) et 3) en encourageant l’inflation à dépouiller tout le monde. Elle dit qu’elle stimule l’emploi ; ce qu’elle fait vraiment, c’est voler les travailleurs par le biais de l’inflation, rendant parallèlement la main-d’oeuvre moins chère.

Janet, vous devriez le savoir, maintenant : tout ce que fait la Fed — à part peut-être ses dîners et réceptions — est criminel, immoral et, du point de vue de la prospérité générale, contre-productif. Partez tant qu’il en est encore temps. Laissez-nous le poste.

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