▪ Nous avons vu lundi que la Chine voit sa puissance augmenter aussi en termes géopolitiques et stratégiques. Cela m’amène à l’un de mes livres d’histoire préférés, Power and Plenty: Trade, War and the World Economy in the Second Millennium [Pouvoir et abondance : commerce, guerre et économie mondiale du deuxième millénaire, NDLR]. Les auteurs, Ronald Findlay et Kevin O’Rourke y expliquent que l’accession de l’Inde et de la Chine « à leur rôle naturel de superpuissances économiques et politiques » constitue un grand défi géopolitique. « Par le passé », écrivent-ils, « le monde a trouvé très difficile de s’ajuster à l’émergence des ‘retardataires’ industriels, des nouvelles puissances avides de jouer dans la même cour que les pays dominants ».
L’histoire menace donc de se répéter. Peut-être une nouvelle Guerre froide apparaîtra-t-elle entre les Etats-Unis et leurs alliés et la Chine et ses alliés. Poussées par une « stratégie » et des idéaux abstraits, les puissances mondiales vont-elles s’acheminer petit à petit vers la guerre ?
J’espère que non mais une question s’impose…
▪ Que signifierait une nouvelle Guerre froide pour les investisseurs ?
Power and Plenty donne une réponse claire. Le livre aborde principalement le sujet du commerce international. Les auteurs montrent qu’un commerce mondialisé est fragile. L’ouverture des frontières fluctue. Les temps de paix mènent à une forte expansion du commerce. Les troubles politiques conduisent à sa contraction. Voici ce qu’en disent Findlay et O’Rourke :
« Le 19ème siècle, relativement pacifique, a vu une expansion sans précédent du commerce ; Les Première et Deuxième guerres mondiales ainsi que la Guerre froide ont toutes eu d’importants effets négatifs long terme sur le commerce. La récente mondialisation a coïncidé avec la fin de la Guerre froide, dans une période au cours de laquelle la guerre est restée trop fréquente mais avec une portée nationale ou régionale plutôt que mondiale ».
Power and Plenty souligne que les échanges commerciaux entre l’est (Europe orientale et Union soviétique) et l’ouest (Europe occidentale et Etats-Unis) se sont énormément contractés du fait de la Deuxième guerre mondiale et de la Guerre froide. Du point de vue de l’est, le commerce avec l’ouest représentait 73% de la totalité des échanges commerciaux en 1938 mais seulement 14% en 1953. Du point de vue de l’ouest, les échanges commerciaux avec l’est représentaient 9,5% de la totalité des échanges commerciaux en 1938 mais seulement 2,1% en 1953.
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En résumé, les échanges commerciaux se sont effondrés. Et nous en arrivons à notre conclusion sur l’investissement. Si les relations entre la Chine et les alliés Japon/Etats-Unis se rafraîchissent, alors les échanges commerciaux entre les deux parties seront les premières victimes. Par conséquent, toute entreprise dans un camp qui dépend des échanges avec l’autre camp sera touchée. Autrement dit, on aimerait bien que les idées communautaristes ne soient pas si exposées aux flux commerciaux internationaux.
Ce serait dommageable si cela arrivait. Pendant longtemps, la politique étrangère américaine n’a été que parodie, ce qui est ironique au vu des fondements du pays.
Tout ce que l’Amérique a besoin de savoir pour conduire sa politique étrangère provient de deux sources historiques — le discours d’adieu de George Washington en 1796 et le discours inaugural de Thomas Jefferson en 1801. Washington conseilla à son pays de « ne pas souscrire d’alliances permanentes ». Et Jefferson de façon très éloquente encouragea « la paix, le commerce, une amitié honnête avec toutes les nations, d’étroites alliances avec aucune ».
Pourtant, les Etats-Unis se sont aujourd’hui fortement éloignés de ces sages conseils. A présent, ils ont apparemment « toute une stratégie dans le Pacifique », pour reprendre les mots du Wall Street Journal. Une stratégie qui n’est jamais soumise au vote des citoyens. Une stratégie sur laquelle le peuple n’a pas eu son mot à dire. Une stratégie — comme d’autres doctrines stupides créées par un groupe d’hommes âgés derrière des portes closes — qui conduit de jeunes hommes à mourir dans des rizières ou des cols de montagne loin de chez eux.
Le célèbre épigramme du grand libertaire Randolph Bourne me vient à l’esprit. « La guerre, c’est la santé de l’Etat ». C’est une horreur pour tous les autres.