La Chronique Agora

Chine et argent-métal : les raisons d'acheter

▪ Malgré la récession actuelle qui menace les Etats-Unis et les autres économies, la Chine semble passer au travers des mailles du filet avec une croissance continue grâce à ses exportations. Cette tendance ne va probablement pas perdurer dans les prochains mois.

Plus loin, j’expliquerai pourquoi et que faire pour protéger vos investissements. Il y a deux semaines, je me trouvais à Hong Kong pour assister à la Roskill International Rare Earths Conference. Je n’étais "qu’à" Hong Kong, soit une "Chine light" comme l’a fait remarquer l’un de mes collègues, sur un ton blasé. On ne peut pas plaire à tout le monde.

C’est comme si le nouvel aéroport, les nouveaux ponts, les nouvelles routes, la nouvelle gare, les nouveaux immeubles et l’économie de Hong Kong, grouillante, affairée, orientée sur l’exportation, ne nous en disaient pas assez. Non. Selon les normes de certaines personnes, vous devez voir le nouvel aéroport, les nouveaux ponts, les nouvelles routes, la nouvelle gare, les nouveaux immeubles et l’économie de Shanghai, grouillante, affairée, orientée sur l’exportation si vous voulez vraiment vivre l’aventure chinoise.

Hong Kong offrait beaucoup de stimulus pour un seul long voyage. Alors, pensez-vous que j’ai ramené plein de choses en plus des deux magnifiques costumes confectionnés par mon nouveau tailleur à Hong Kong ? Tu parles !

Ces 20 dernières années, ce qui a réellement permis le développement chinois a été une croissance forte, conduite par les exportations.

Avec Hong Kong pour traiter une grande partie des échanges de marchandises, la Chine est parvenue à une incroyable prospérité, alimentée par des cargaisons entières de devises occidentales importées — dollars, yen, euros, etc. Mais cette bonne fortune, et cet argent facile venu de l’étranger, a poursuivi sa route jusqu’à piler brusquement dans un crissement de pneus.

La crise financière mondiale est — apparemment — partie pour durer. Ici aux Etats-Unis, nous ne subissons pas une récession typique d’après-Deuxième guerre mondiale, banale, liée aux cycles économiques. Elle n’est pas juste l’équivalent économique d’un "compte debout" en boxe. Non, je dirais plutôt que l’économie américaine est au tapis pour de bon.

En effet, je pense que la situation économique actuelle des Etats-Unis est très grave, beaucoup plus même que lors de la célèbre Grande Récession. Lorsque quelque chose décroît, cela implique que cette chose remontera. Si quelque chose décroît fortement, alors il devrait y avoir un retour en force, n’est-ce pas ? Mais dans l’état actuel des choses, je ne vois pas comment l’économie américaine pourrait à nouveau vrombir de manière significative — et à mon avis, ce n’est pas demain la veille.

Et si l’on doit tirer des leçons de l’histoire, les Etats-Unis ne peuvent connaître de reprise économique sans une reprise du marché de l’immobilier. Or, ce n’est pas le cas — en plus, les banques sont encore dans un sale état, elles prêtent au compte-gouttes et le secteur des prêts hypothécaires est dans un état épouvantable.

Il n’y a pas non plus de preuve significative que les autres économies occidentales sont sur le point de connaître un rebond majeur. Vraiment, quelles autres économies connaissent la reprise ? L’Irlande ? L’Italie ? L’Angleterre ? Le Japon ? Aucune. Même la puissante économie allemande a une croissance lente et ils s’en vantent.

▪ Par conséquent, si l’on regarde vers l’avenir, où se trouve la croissance continue orientée sur l’exportation pour la Chine ? Comment les modèles passés de commerce et de prospérité peuvent-ils perdurer pour la Chine — et, par extension, pour Hong Kong ? Autrement dit, qu’est ce que cela signifie pour l’avenir ?

Probablement, le ralentissement de la demande extérieure freinera la capacité chinoise à croître à son rythme récent, historique. Mais le leadership chinois est-il prêt à avancer et à s’adapter à cette nouvelle réalité ?

Au mieux, le déclin de la demande extérieure signifie que les Chinois devront concentrer moins d’investissements dans leur modèle d’exportation. Ils devront rediriger une plus grande partie des investissements vers la consommation intérieure.

C’est facile à dire. Mais cela arrivera-t-il ? La Chine peut-elle internaliser sa croissance ? En fait, pour être juste, c’est déjà en train d’arriver dans une certaine mesure. De nombreuses entreprises basées en Chine — par exemple Foxconn et Toyota — paient aux ouvriers chinois des salaires plus élevés. Cela se traduit par une hausse du pouvoir d’achat — au ras des pâquerettes — chinois.

Mais nous assistons également à une inflation galopante des prix de l’alimentation et de l’énergie au niveau de la distribution chinoise. Et la grande majorité du peuple chinois sans augmentation de salaire, ceux qui ne travaillent pas pour les entreprises étrangères, sont eux aussi embourbés dans l’inflation.

Certes, il n’est pas facile pour la Chine de conduire la transition d’investissements massifs, d’une croissance autrefois en plein boom et orientée sur les exportations, vers un nouveau recentrage sur la consommation intérieure.

Selon moi, il reste encore en Chine beaucoup de réflexions et de planifications encore engluées dans l’état d’esprit de la période de boom économique du début de cette décennie. Nous verrons encore probablement un surinvestissement monstrueux dans des idées économiques obsolètes. Des industries entières poursuivront leur croissance et leur expansion sur des marchés qui n’existent plus. Le monde devra faire face aux conséquences du traitement des ressources dans un modèle commercial qui n’est plus valide. Qu’est-ce que tout cela signifie donc pour les investisseurs ? Eh bien, cela signifie qu’il existe encore moins de raison de faire confiance aux monnaies nationales sur le long terme.

Certes, la monnaie locale est la façon dont vous comptez les points. C’est avec elle que vous êtes payé. C’est elle que vous utilisez pour acquérir une maison, payer les factures, acheter à manger, voyager, etc. Mais si on se tourne vers l’avenir, quelle que soit la monnaie, l’inflation grignotera votre richesse et vos économies.

▪ Que faire alors ? On ne peut pas changer le monde n’est-ce pas ? Non, mais on revient à cette idée : il faut posséder de l’or et de l’argent comme principales parts de votre portefeuille. Ces deux dernières années, je n’ai eu de cesse de le répéter : "5%-10% en métaux précieux, ou plus si cela vous permet de dormir sur vos deux oreilles". Je vais changer cette phrase pour celle-ci : "au moins 10% en métaux précieux, ou plus si cela vous permet de dormir sur vos deux oreilles".

Selon moi, l’argent-métal est sans doute le meilleur investissement en ce moment : il présente plus d’avantages que l’or. J’ai une préférence pour les pièces de monnaie en argent, sans y rechercher aucune valeur numismatique. Achetez des Silver Eagles ou tout autre métal de grande qualité émis par des Hôtels des Monnaies de bonne réputation.

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