Les mesures d’urgence prises durant la pandémie et la crise qu’elle a provoquée ont plongé l’économie dans le chaos. Inflation, pénuries, problèmes de main d’œuvre… comment les autorités vont-elles réagir ?
La Réserve fédérale américaine a augmenté sa masse monétaire à un rythme effréné. Les dépenses fédérales, le déficit budgétaire et le déficit commercial ont atteint des niveaux records – aux Etats-Unis et dans le reste du monde.
Les gouvernements du monde entier ont ordonné à leurs citoyens de rester confinés chez eux pendant des mois, restreignant ainsi la production et la consommation de biens et services.
Comment un économiste devrait-il analyser une telle situation ?
Il est clair que l’économie est en proie au chaos. Il ne se passe pas un jour sans que je découvre des situations anormales, voire sans précédent, dans la vie économique quotidienne.
Pourtant, nombreux sont ceux, y compris parmi les économistes, qui sont inconscients de ces problèmes ou restent dans le déni. De leur point de vue, la situation n’a rien d’anormal.
C’est le camp dans lequel se situent la plupart des politiciens. Pour les économistes et ceux qui font la promotion d’investissements financiers, l’inflation n’est que « transitoire ». Ils ne savent pas réellement comment l’économie fonctionne et ils s’attendent à ce que le système économique et les entrepreneurs agissent de façon parfaitement optimale. Ce point de vue est erroné.
Pendant ce temps, les ménages souffrent
Pour les autres, cette situation chaotique n’est que trop réelle. Les ménages subissent une chute de leur pouvoir d’achat, les choix possibles sont de plus en plus restreints et ils doivent consacrer davantage de temps pour trouver des moyens d’optimiser le budget familier. Les courses de Noël seront cette année encore plus compliquées que d’habitude.
Ceux qui continuent de nier cette réalité sont confortés dans leur perception des choses par les médias grand public.
Les problèmes ne sont pas rapportés par ces médias ou sont masqués en ayant recours à des agrégats statistiques tels que l’inflation des prix (c’est-à-dire la hausse de l’indice des prix à la consommation), le faible taux de chômage officiel, l’augmentation des salaires et les niveaux de valorisation stratosphériques des marchés boursiers et des prix de l’immobilier, en particulier des logements.
Ces statistiques permettent de faire ressentir aux gens un sentiment d’optimisme, ou en tout cas de les rassurer un peu.
Il existe une réelle souffrance économique qui passe totalement sous le radar des économistes travaillant pour le gouvernement. De nombreuses petites entreprises souffrent ou doivent mettre la clef sous la porte.
A en juger par le nombre d’offres d’emplois placardées sur les devantures des magasins devant lesquels je passe chaque jour, il semble extrêmement difficile d’embaucher des employés, et parfois même de s’approvisionner en produits dans le contexte actuel.
Pénuries et problèmes d’approvisionnement
Récemment, j’ai vu une pancarte sur la devanture d’un restaurant de grillade à côté de chez moi annonçant : « Nous sommes en rupture de stock de poulet, de porc et de bœuf. »
Les grandes entreprises se heurtent également à de multiples obstacles au bon fonctionnement de leurs chaînes d’approvisionnement, principalement en raison des politiques de confinement et autres restrictions.
L’impact de ces obstacles gouvernementaux sur l’activité économique est particulièrement bien illustré par les cargos et leurs 500 000 conteneurs bloqués au large du port de Long Beach, en Californie. Pendant ce temps, les stocks disponibles sont en chute libre pour toutes sortes de biens, qu’il s’agisse des logements ou de la mayonnaise.
Les théories de l’école autrichienne d’économie nous permettent de comprendre les causes de ce chaos économique et nous apportent les solutions pour y mettre fin.
Les interventions de la Fed ont créé un raz-de-marée monétaire qui s’est abattu sur le système économique. L’impression monétaire a créé quelques signes de retour de la prospérité, mais ses principaux effets tangibles sont une hausse des prix, davantage de mauvais investissements et une accélération du transfert des richesses de la classe moyenne vers les plus riches.
La solution est simple : la banque centrale doit mettre fin à sa politique de soutien aux marchés des obligations d’Etat et des prêts hypothécaires, avec tous les effets pervers que cette politique engendre plus globalement sur le marché obligataire, en particulier au travers du maintien de taux d’intérêt à des niveaux planchers.
Le tapering promis par la Fed, qui consiste à réduire le montant de ses rachats d’actifs, est trop timoré et arrive trop tard. Seul l’arrêt complet des programmes de rachats d’actifs par la Fed permettrait d’en arrêter les effets indésirables, de limiter les dégâts et de rendre plus abordables pour les ménages américains les prix des logements, des actions et des obligations.
Cela sera-t-il fait ? C’est ce que nous verrons demain…
Article traduit avec l’autorisation du Mises Institute. Original en anglais ici.