La Chronique Agora

C'est le désendettement, idiot !

▪ Comme nous l’avions prévu, les Américains reviennent à l’épargne.

Les dépenses des ménages US ont augmenté au début de l’année en dépit de revenus stagnants ou en baisse. Les experts économiques ont immédiatement halluciné, déclarant que la correction était terminée. Selon eux, le secteur privé ne se désendettait pas, en fin de compte. Les ménages revenaient plutôt à leurs habitudes prodigues.

Cela ne pouvait pas durer. Parce que les ménages américains 1) n’ont pas d’argent et 2) n’ont pas de nantissement pour emprunter. A moins d’assister à un boom surprise dans le secteur de l’immobilier, les ménages devront changer leurs habitudes. Ils doivent se désendetter — et ils le savent.

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Voilà ce que nous disait Bloomberg le 28 mai dernier : "les dépenses de consommation [US] ont fait une pause en avril après s’être développées au premier trimestre à leur rythme le plus rapide de ces trois dernières années, les Américains profitant de leurs hausses de salaires pour reconstruire leur épargne".

"Le taux d’épargne a grimpé à 3,6% le mois dernier, son niveau le plus élevé depuis janvier, par rapport à 3,1% en mars — dans le même temps, les revenus ont augmenté et les achats ont ralenti".

Qu’arrive-t-il lorsque les ménages remboursent leurs dettes au lieu d’emprunter plus ? Les ventes et les profits des entreprises baissent. L’économie ralentit. Les actions des entreprises valent moins qu’avant… du moins celles des entreprises qui gagnent leur pain en vendant des choses aux individus — c’est-à-dire la majorité d’entre elles.

Cela semble très raisonnable. Les ménages ont gonflé les profits des entreprises en achetant des choses dont ils n’avaient pas besoin avec de l’argent qu’ils n’avaient pas. A présent, ils font le contraire. Les profits des entreprises baissent parce que les ménages n’achètent rien — même lorsqu’ils ont de l’argent pour le faire.

Qu’espéraient-ils ? On ne peut pas éternellement dépenser plus qu’on ne gagne.

Et de quoi se plaint-on ? Epargner est une bonne chose. Cela vous enrichit. Et donne à l’économie les capitaux dont elle a besoin pour construire de nouvelles choses. En Chine, par exemple, ils ont un train qui dépasse les 400 km/h. Enfin, c’est ce qu’ils disent. La Chine peut construire des choses de ce genre parce qu’elle a de l’épargne (entre autres choses). Ce n’est pas le cas des Etats-Unis. Ils n’ont pas assez d’argent.

Ils sont sur la paille. Endettés jusqu’au cou. Et ils tentent de lutter contre la correction en s’enfonçant un peu plus encore.

Une petite précision, au passage : on n’obtient pas de croissance économique réelle en faisant circuler de l’argent. On obtient de la croissance en laissant les gens gagner de l’argent, le conserver et l’investir.

Le taux d’épargne indien a récemment grimpé — à 40% !

Celui de la Chine aussi.

Et les Etats-Unis ? Eh bien… 3,6%, ce n’est rien de franchement spectaculaire. Mais au moins, c’est positif !

Et si vous pensez que les gens se plaignent maintenant… attendez de voir le taux d’épargne américain revenir à 10% ! Cela signifierait soustraire 7% du PIB à l’économie de consommation.

▪ Parallèlement, le désendettement est entamé dans le secteur public également. Enfin, dans l’ensemble, les gouvernements ajoutent encore de la dette — mais au moins parlent-ils de se calmer.

Les investisseurs s’inquiètent toujours de l’Europe. Les agences de notation se sont penchées sur le cas de la dette espagnole ; ils vont la rétrograder. C’est du moins ce qui se disait. Puis on a entendu une rumeur selon laquelle la Chine allait cesser de faire des affaires en euro.

La rumeur chinoise s’est révélée être parfaitement infondée. Et en ce qui concerne la dette espagnole, une fois encore… qu’espéraient-ils ?

Voyons voir : l’Espagne doit beaucoup d’argent à beaucoup de gens. Elle traverse des temps difficiles — avec un chômage à 20% — si bien que ses revenus baissent. Hmm… elle va avoir des problèmes. Elle va devoir faire de profondes coupes budgétaires pour rassurer les prêteurs.

Mais c’est ce qui est en train de se passer… ou devrait se passer… partout. La dette, c’est comme les fondants au chocolat. Un seul, c’est un délice. Deux, c’est un défi. Trois, c’est une menace. Quatre vous rendront malade.

Partout dans les pays développés, les Etats gonflent leur dette. Mais les Européens commencent à reculer leur chaise. Au moins font-ils semblant d’en avoir eu assez :

"Non, vraiment… je n’en peux plus… oh, bon… peut-être juste une bouchée"…

Quasiment tous ont promis d’entamer un régime. Après les vacances !

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