** La Grande Machine à dettes américaine est grippée. Il n’y a qu’à regarder le secteur automobile pour comprendre ce qui se passe. En ce moment, les vendeurs de voitures américains doivent s’accommoder d’une triple menace : l’augmentation des coûts énergétiques, un credit crunch difficile et la pire chute du nombre de ventes que le secteur ait subi ces quinze dernières années.
– "Les vendeurs de voitures sont l’équivalent des canaris dans une mine de charbon", a déclaré Sheldon Sandler à l’agence Associated Press. Sandler est le fondateur de Bel Air Partners, une entreprise qui aide les vendeurs de voitures à acheter ou à vendre leurs concessions automobiles.
– Le stock de voitures ne diminue pas et les clients se font de plus en plus rares, nombre d’entre eux étant dans l’incapacité d’obtenir un prêt à cause de l’intensification du credit crunch… Les limbes nous entourent… et les raisons d’acheter des actions se font aussi rares que les banquiers d’investissement altruistes. Pendant des périodes comme celle-ci, il est bien trop facile de se laisser prendre par l’instant. La peur est une émotion puissante. Le marché continue à s’écrouler, et de nombreux investisseurs en ont perdu de vue leurs objectifs. Ils vendent leurs positions sans discrimination ; ils deviennent irrationnels.
– La liquidation que nous vivons en ce moment est mondiale. Et aucune action ou matière première n’a échappé au désastre. C’est la raison pour laquelle nous nous tournons vers une ressource rare et précieuse qui assure des bénéfices à long terme : le pétrole.
** Un gourou de l’énergie a récemment misé gros sur le pétrole. Il a racheté des parts d’Exxon, ConocoPhillips, Pioneer Natural Resources, BP et Statoil — le tout pour une bouchée de pain. Nous avons bien dit "racheté", parce que cet homme sage avait vendu toutes les valeurs pétrolières qu’il possédait, et ce, au mois de mai… à l’époque où le pétrole atteignait les 129 $ le baril.
– Richard Rainwater savait qu’il quittait la fête trop tôt — et qu’il en raterait le meilleur — quand il a vendu ses valeurs pétrolières au printemps. Mais il savait également que les bénéfices de ses 300 millions de dollars investis dans des valeurs pétrolières et des contrats à terme étaient en jeu.
– "J’ai seulement senti que les Etats-Unis n’étaient pas prêts pour le gaz à 4 $ et qu’il y aurait une pause", a-t-il déclaré au magazine TIME en juin.
– Rainwater a récupéré ses bénéfices juste avant le Peak Oil de juillet. Il est maintenant prêt à tout recommencer, en dispersant ses millions chez Exxon, ConocoPhillips et d’autres grands noms du pétrole.
– Le point de vue de Rainwater est simple : une demande mondiale de plus en plus importante va faire monter le prix du pétrole sur le long terme. Mais Rainwater n’est pas seul. Les analystes et les experts de l’industrie pétrolière — comme le magnat du pétrole T. Boone Pickens et le président de l’OPEP Chakib Khelil — ont été clairs… le pétrole ne va pas rester bon marché bien longtemps.
– Le 11 juillet 2008, le pétrole a atteint un niveau record, à 147,27 $ — un bond de 123% en seulement douze mois. Pourtant, depuis cet événement, les prix n’ont pas cessé de chuter dans le secteur de l’énergie. Les valeurs pétrolières ont suivi de près la trajectoire descendante du brut.
– Avec un pétrole sous la barre des 60 $, les aficionados du pétrole comme Pickens se préparent à la remontée. "Les Saoudiens affirment avoir plus de pétrole ; c’est faux. Le président a perdu son temps lorsqu’il est allé en Arabie Saoudite pour dire : ‘Donnez-nous plus de pétrole’. Ils ne peuvent pas donner plus de pétrole… ils engrangent autant d’argent que possible, et le plus vite possible", a averti Pickens dans une interview pour CNBC.
– Le charme du pétrole est difficilement contestable. Avec une offre limitée et une demande insatiable, il est normal que nombre d’investisseurs envisagent un pétrole au-delà des 200 $ dans un futur proche. Selon Pickens, nous avons là une économie assoiffée de pétrole qui s’acharne sur les producteurs : "85 millions de barils de pétrole par jour, c’est tout ce que le monde peut produire, et la demande est de 87 millions. C’est aussi simple que ça. Cela n’a rien à voir avec la valeur du dollar".
– C’est le bon moment pour acheter du pétrole. Le deuxième trimestre 2008 a vu la pire chute du prix du pétrole des 17 dernières années. Avec l’OPEP qui réduit sa perspective de production pour 2008 et 2009, nous ne savons pas pendant combien de temps le pétrole va pouvoir rester sous la barre des 100 $… encore moins sous celle des 57 $.