** "La crainte règne sur les marchés du crédit", déclare Bloomberg, citant une source chez Goldman.
* "Le marché des prêts aux entreprises vacille", ajoute le Wall Street Journal. Et par "vaciller", le WSJ n’entend pas de légères oscillations… mais bien d’une perte d’équilibre semblable à celle d’un boxeur qui vient d’encaisser un crochet du droit.
* Dans la bataille entre l’avidité et la crainte… c’est la deuxième qui semble porter les coups les plus douloureux. C’est la déflation qui gagne, et non l’inflation. M. le Marché… et non les manipulateurs de marché. Le krach, pas le boom.
* Mais revenons-en où nous en étions hier.
* Est-ce que vous étiez attentif, cher lecteur ? Nous l’espérons.
* Nous avons noté que les Américains avaient mal compris ce qu’est le capitalisme. Ce n’est pas un système qui rend les gens riches. C’est seulement un contexte où les gens PEUVENT devenir riches s’ils font ce qu’il faut. C’est un contexte moral, où les vertus sont récompensées tandis que les erreurs sont punies. Alors que leurs autorités financières leur donnaient de mauvais signaux, les Américains ont commis une grosse erreur — ils ont trop dépensé, et trop peu épargné. A présent, les voilà punis, alors même que leur classe politique affirme qu’ils ont bien fait… et qu’ils vont recevoir plus d’argent et plus de crédit pour pouvoir continuer sur cette voie.
* Mais la nature — à qui le capitalisme permet de s’exprimer — doit suivre son cours. Elle veut corriger les erreurs des cinq dernières années, au moins. Peut-être veut-elle-même corriger les erreurs du dernier quart de siècle… nous n’en savons rien. Mais elle a une badine à la main, et nous avons la ferme intention de rester en dehors de son chemin !
* A présent, il nous semble que les Américains apprennent leur leçon. Ils commencent enfin à réduire leur train de vie… leurs dépenses… et à "faire sans". Bientôt, prédisons-nous, nous lirons qu’ils épargnent plus d’argent. La frugalité fera son grand retour.
** "De plus en plus de propriétaires prennent la fuite", déclare CNN/Money.
* Il existe même un site internet pour les y aider. Il explique aux propriétaires comment se désengager de leurs prêts immobiliers, tout en restant dans leur maison. Absolument : ce site explique comment les gens peuvent vivre dans leurs maisons "durant jusqu’à huit mois" sans payer leurs mensualités… après avoir annoncé à leurs prêteurs qu’ils n’ont pas la moindre intention de verser un sou en plus.
* Pas mal pour les propriétaires. Moins agréables pour les prêteurs. Voilà pourquoi il règne une telle crainte sur les marchés du crédit. Ils ont peur de ne plus jamais revoir leur argent. D’ici à ce qu’ils fassent sortir la famille de la maison et remettent cette dernière sur le marché, par exemple, le prix pourrait bien être inférieur au montant du prêt.
* Même au sommet de la pyramide, les prix des maisons se font de plus en plus mous. Selon Forbes, la célébrité hollywoodienne Ed McMahon a baissé trois fois le prix de sa maison de Beverly Hills, passant des 7,7 millions de dollars demandés en juillet 2006 à 5,7 millions de dollars aujourd’hui. Slash, guitariste du groupe Guns’n’Roses, avait acheté sa maison de Hollywood Hills pour 6,2 millions de dollars ; le mois dernier, il l’a vendue pour 5,8 millions de dollars.
* Toll Brothers a annoncé la septième chute consécutive de ses revenus trimestriels.
* Et selon les analystes, la récession qui arrive (et qui est peut-être déjà sur nous) sera "pire que les crises récentes".