La Chronique Agora

Ce que nous avons appris en 2018…

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Qu’est-ce que Donald Trump a fait en 2018… et cela a-t-il vraiment amélioré le sort de ses citoyens (sans parler des marchés et de l’économie mondiale) ? Petit tour de table.

Que s’est-il passé en 2018 ?

Nous avons fait un petit tour de table lors du réveillon de Nouvel An et avons demandé ce que chacun avait accompli lors des 12 mois écoulés.

« Nous avons posé le toit d’une grange et les fondations d’une autre », avons-nous dit pour notre part. Nous venions de passer les vacances de Noël à travailler sur la ferme familiale, renforçant une vieille grange avec du ciment et des parpaings ; nous avions encore de la crasse sous les ongles et le travail était encore frais dans notre esprit.

Ce n’était pas grand’chose, pour toute une année — mais au moins était-ce quelque chose de concret et de durable.

Mais qu’en est-il du monde dans son ensemble ? Nos fondations sont-elles plus solides ? Qu’avons-nous appris ?

Les principaux événements sont faciles à retenir. « Si ça saigne, ça fait la Une », disent les vétérans de la presse.

Trump a chargé comme le comte de Cardigan lors de la bataille de Balaclava — avec beaucoup d’impétuosité mais une connaissance du terrain limitée. Comme Cardigan, il a survécu et est devenu le héros de ses fans.

Qu’a-t-il accompli, avec ce bruit et cette fureur ? Où cela nous a-t-il menés ? Est-ce que le monde s’en trouve mieux ?

Suivons l’argent

Notre sujet, à la Chronique, c’est l’argent. Nous allons donc ignorer les guerres culturelles, les confirmations de postes et les initiatives en matière de politique étrangère. Contentons-nous de suivre l’argent.

Ce que nous notons immédiatement, c’est que la décennie passée (à l’exception des trois derniers mois) était une excellente époque pour les riches. La Fed avait gonflé les actions, obligations, immobilier et objets de collection… et puis Donald J. Trump a ajouté à tout cela une réduction d’impôts.

Même après la vague de ventes à la fin de l’année, l’actionnaire moyen était toujours deux à trois fois plus riche qu’il ne l’était en 2009.

Lévitique 25:8-13
Ces versets de la Bible prévoient la prochaine crise financière mondiale.

Promis, nous n’avons pas perdu la tête… et nous n’avons pas basculé dans le mysticisme le plus échevelé !

Cliquez ici, vous verrez pourquoi l’Ancien Testament a beaucoup de choses à nous dire sur la situation économique actuelle… et comment vous y préparer.

Il semble toutefois que sa chance soit en train de s’épuiser. A la fin 2018, il perdait de l’argent, terminant l’année sur une chute de 6% environ.

[NDLR : Les gains boursiers sont toujours possibles, cela dit — comme par exemple +31% en quelques jours, engrangés le 03/01/2019 grâce à l’argent-métal. Cliquez ici pour découvrir pourquoi les plus-values sont simples… comme un coup de fil !]

Conformément à l’esprit complètement zinzin de l’année écoulée, l’action de la WWE, la fédération internationale de catch, a triplé durant les neuf premiers mois de 2018. Le fan moyen ne possédait pas l’action, toutefois — en fait, il n’a même pas de portefeuille boursier.

Il n’a que son temps à vendre — à l’heure, à la journée, à la semaine ou au mois.

Or son temps a perdu de la valeur. En mars 2009, il aurait pu travailler 40 heures et utiliser son salaire pour acheter l’intégralité du S&P 500. Aujourd’hui, il lui faudrait travailler trois fois plus longtemps — 127 heures — pour acheter la même série d’actions.

Même au cours des 12 derniers mois, son temps a pris un bon uppercut. Selon le Bureau américain des statistiques de l’emploi, le travailler moyen gagnait 26,71 $ le 1er janvier 2018. Au 1er janvier 2019, il gagnait 27,35 $ — 64 cents de plus, une augmentation de 2,4%.

Sauf que le taux d’inflation pour 2018 était de 2,5% environ. Ce qui signifie qu’il a en réalité perdu deux cents de l’heure sur les 12 derniers mois.

C’est sans doute pour cette raison que le taux d’épargne a chuté à son plus bas niveau en 12 ans — 2,4%. Un taux d’épargne inférieur, bien entendu, signifie que les gens ont moins à épargner… ou puisent dans leur épargne existante.

Dans les deux cas, c’est généralement ce que font les gens qui perdent du terrain.

Une grosse bulle bien moche

Dans l’ensemble, la richesse réelle (très grossièrement mesurée par le PIB) a augmenté de 3% environ l’an dernier aux Etats-Unis — atteignant au total quelque 600 Mds$ de production supplémentaire.

Sauf que, dans le même temps, la dette s’est développée plus rapidement. Le déficit fédéral à lui seul était de 833 Mds$ (et on prévoit déjà qu’il atteindra les 1 000 Mds$ cette année). Dans l’ensemble, la dette des entreprises, du gouvernement et des ménages a augmenté de 1 900 Mds$ — soit trois fois plus que la production censée la soutenir.

L’économie de 2018 a pourtant été saluée — par la presse, par l’industrie financière et par le président — comme une magnifique réussite.

M. Trump a rapidement oublié tout ce qui concernait la « grosse bulle bien moche » que, selon lui, Barack Obama avait créée. Désormais, c’était SA grosse bulle bien moche… et elle était magnifique.

Le chômage a baissé à des niveaux qu’on n’avait plus vus depuis les années 50. La croissance du PIB est même passée dans le canal des 3%-4% pendant quelques trimestres — tout comme elle l’avait fait sous Barack Obama.

Le problème, c’est que cela restait une grosse bulle bien moche… et M. Trump l’a rendue encore plus grosse et encore plus moche en y ajoutant du saindoux.

L’idée était que réduire les impôts pour les riches permettrait à l’économie de se développer plus rapidement et de s’enrichir.

Cela aurait fonctionné si les autorités avaient aussi réduit les dépenses.

Cela aurait libéré des ressources réelles que les autorités gâchaient en diverses gabegies, et qu’on aurait pu mettre au travail pour renforcer les entreprises et améliorer la production.

Hélas, cette partie du message n’entrait pas dans un tweet. Au lieu de ça, les autorités ont augmenté les dépenses et la dette.

Et, comme nous l’avons déjà mentionné, si l’on pouvait s’enrichir en empruntant et en dépensant — ou simplement en « imprimant » de l’argent — il y aurait bien plus de riches sur notre globe terraqué.

De sorte qu’en 2018, la Fed a continué à prêter de l’argent sous le taux d’inflation des prix à la consommation (ce qui revient, dans les faits, à le distribuer gratuitement)… et le gouvernement américain a continué à dépenser de l’argent qu’il n’avait pas pour des choses dont il n’avait pas besoin.

Les riches ont perdu de l’argent sur les marchés. Les pauvres ont perdu de l’argent alors que l’économie réelle trébuchait. L’année s’est terminée et nous étions tous, collectivement, plus vieux et plus pauvres… mais pas plus sages.

Qu’est-ce qui nous attend en 2019 ? A suivre…

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