Les derniers résultats de Caterpillar et la faible croissance du commerce international sont inquiétants. Mais pour préserver retraites et Sécurité sociale, les personnes âgées seraient prêtes à voter pour le diable.
« Pince-toi le nez et vote ».
C’est le conseil que l’on me donne, dernièrement. Même notre pasteur, le dimanche, encourage ses ouailles à aller voter.
« Pour qui ? », avons-nous eu envie de demander.
« Que ferait Jésus ? »
Nous avons fermé les yeux, essayant de l’imaginer. Mais nous ne sommes pas parvenu à visualiser Jésus dans un isoloir.
Se pincerait-il vraiment le nez ? A qui donnerait-il son vote ? Et pourquoi voudrait-il voter tout court, d’ailleurs, s’il était obligé de se pincer le nez pour le faire ?
« Alors il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à César » [NDR : Luc 20:25], pour déjouer un piège qu’on lui tendait.
Lorsque le fisc vous pourchasse pour vous faire payer, il faut payer, sous-entendait-il.
Mais dans quelle version du Nouveau Testament verrait-on Jésus participer à l’élection du prochain César ?
« Vous devez voter », disent les Pharisiens. « C’est un devoir civique. Lequel passera ? Caligula ou Néron ? »
Nous savons que bon nombre de nos lecteurs sont scandalisés. Ils ne comprennent pas pourquoi nous ne pourrions pas voter pour Donald Trump. Ils sont convaincus qu’il est le seul rempart des Etats-Unis contre un destin tragique.
Peut-être. Mais ici, à la Chronique, nous avons parfois raison, parfois tort, et nous doutons toujours.
Jésus voterait-il Trump ou Clinton ?
Des machines réduites au silence et un commerce mondial qui n’augmente plus
Et pendant ce temps…
… ce son que vous n’entendez pas… ce bulldozer que vous ne voyez pas remuer de la terre… cette route qui ne se fait pas goudronner… ou ce fossé qui n’est pas creusé…
… c’est ce qu’a évoqué, mardi dernier, le plus grand constructeur d’équipements miniers et de chantier : Caterpillar Inc.
La société a déclaré que les ventes étaient à nouveau en baisse, pour la cinquième année consécutive. Et pour la troisième fois cette année, elle a annoncé qu’elle allait à nouveau revoir à la baisse ses prévisions de bénéfices.
Malheur ! Ces pauvres engins jaunes ! Des araignées tissent leurs toiles dans les hangars abritant les invendus… confiantes qu’on ne viendra pas les déranger.
Les ventes ont chuté de près de 20% depuis 2015. Et les résultats ont chuté également.
Caterpillar vend dans le monde entier. Alors les machines jaunes ne sont pas uniquement réduites au silence à Teaneck ou à Tulsa. Vous n’en verrez pas beaucoup à Tianjin ou à Tombouctou, non plus.
Depuis la crise de 2008, la croissance du commerce mondial ne représente, en moyenne, que 50% du taux enregistré au cours du demi-siècle précédent.
Pourquoi le commerce progressait-il aussi vite avant le krach ?
Parce que certains pays fabriquent certaines choses mieux que les autres. Un téléphone portable, par exemple, pouvait être conçu en Californie et assemblé en Chine, avec des composants venus du Japon, d’Allemagne et de Malaisie, produits à partir de matières premières provenant d’Amérique du Sud et d’Australie.
Cela impliquait énormément de navires et de camions… et énormément d’engins jaunes construisant des infrastructures afin de leur permettre de circuler.
Mais à présent, le monde entier semble se calmer, s’agissant de commerce mondialisé. Les engins jaunes accusent un ralentissement.
Une économie vieillissante et de l’argent falsifié
Personne ne sait pourquoi… mais plusieurs hypothèses sont avancées.
A la Chronique, nous nous sommes concentrés sur l’une d’elles : César a perverti notre commerce, notre économie, et notre société… avec son argent falsifié et ses économistes farfelus et bricoleurs.
Lui et ses compères du Deep State ont fait équipe afin de transférer des milliers de milliards de dollars en direction des initiés et des zombies, en pénalisant l’économie productive et en sanctionnant les épargnants et les travailleurs.
César a tiré les taux de croissance vers le bas, dopé le cours des actifs financiers, et augmenté la dette jusqu’à ce qu’elle prenne les proportions d’une bulle.
Mais il se passe d’autres choses. Aujourd’hui, jetons un regard sur une autre hypothèse : la détérioration des courbes démographiques.
Les populations du monde développé vieillissent. A mesure qu’elles vieillissent, elles cessent de dépenser autant d’argent. Elles restent à la maison au lieu d’aller au restaurant. Elles partent en vacances près de leur lieu de résidence et rendent visite à leurs enfants et petits-enfants au lieu de voyager à l’étranger.
Et en ce qui concerne les gadgets dernier cri, elles les considèrent plutôt comme dérangeants que comme un objet qu’il faut posséder à tout prix.
Non seulement les personnes âgées consomment moins mais elles ont également tendance à produire et épargner moins. Ce point ralentit encore plus la croissance. A mesure qu’elles vieillissent, elles retirent des capitaux de secteurs économiques productifs. Elles quittent la confrérie des fourmis pour rejoindre celle des cigales.
Un nouveau rapport de la Fed nous informe que « les facteurs démographiques à eux seuls sont responsables, depuis 1980, de 1,25% de la diminution des taux d’intérêt réels et de la croissance du produit intérieur brut ».
Est-ce exact ?
Nous en doutons. Mais la démographie compte énormément. Les pensions de retraites versées par l’Etat et la sécurité sociale sont une hypothèque sur la richesse future.
A mesure que les taux de croissance diminueront, ces programmes sociaux se trouveront en situation de défaut de paiement… d’une façon ou d’une autre.
Les aides sociales seront réduites : soit volontairement, par l’Etat, qui le fera progressivement, via l’inflation… soit brutalement, à l’occasion d’une cessation de paiement involontaire.
Je le répète, nous ne savons pas ce que ferait Jésus. Mais nous parions que nous savons ce que les personnes âgées vont faire. Elles voteraient pour le diable en personne si elles pensaient qu’il va préserver leurs retraites et leur sécurité sociale.
César ne va pas réduire ces programmes sociaux. En revanche, ils feront faillite.