La chute récente sur les marchés financiers a une cause clairement établie par tous les analystes : le conflit en Ukraine. Mais d’autres éléments plus ou moins liés poussent aussi les Bourses vers le bas.
Il est toujours impossible de prévoir quand la fenêtre de baisse sur les marchés va s’ouvrir, mais ce qui est sûr, croyez en mon expérience, c’est que toujours elle finit par s’ouvrir ! A la limite, la cause importe peu et il faut considérer les causes comme des prétextes. Ce qui est en action, c’est la nécessité, et tout le reste c’est du hasard.
Quand les primes de risque sont laminées, au plus bas, il vient toujours un moment où elles se détendent et c’est comme un ressort.
Nous y sommes.
Un mythe s’effondre
Le mythe selon lequel les actifs financiers qui rapportent ou qui performent sont meilleurs que le cash s’est effondré : on vend parce que le cash est redevenu préférable, un point c’est tout. Tout le reste est baliverne.
Le cash est désirable. Même sans rien en faire, en dormant, il prospère, puisque son pouvoir d’achat boursier et financier s’améliore de jour en jour.
Et même si la Fed venait à en rajouter, rien ne dit que ce serait efficace pour arrêter la chute des Bourses, on l’a vu à chaque fois que les cours ont « dégueulé » !
La question des resserrements monétaires a cessé d’être d’actualité, même si l’inflation est prévue pour se maintenir voire s’accélérer.
Les marchés prévoyaient début février jusqu’à 1,80 hausse de taux de 25 points pour ce mois de mars (donc une hausse de 50 points de base était jugée probable par au moins quelques investisseurs), et c’est désormais 0,9 hausse de 25 points qui est anticipé (donc de plus en plus parient sur l’absence totale de hausse).
Powell l’a suggéré et les marchés de l’eurodollar l’avaient déjà anticipé, comme l’avait signalé Snider : les marchés ne croient plus au resserrement.
4 mars 2022 : « Vous pouvez croire Janet Yellen, ces défenseurs des hausses de taux ne sont pas des gens sérieux. C’est pour cela, parmi d’autres raisons, que les marchés sont en train de parier lourdement *contre* des hausses de taux. »
Au passage, je rappelle mes avertissements lancés à ceux qui croyaient diversifier en achetant ailleurs qu’aux USA et en particulier en Europe. Non seulement l’Europe est plus fragile que Wall Street mais, quand la Bourse américaine chute, l’Europe s’effondre encore plus. C’est un constat d’expérience.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]