La Chronique Agora

Câpres, assouplissement quantitatif et désastre économique

▪ Nous sommes en route pour un séjour dans notre ranch argentin… si bien qu’il y aura quelques interruptions dans nos chroniques quotidiennes lors des prochains jours.

Au lieu de surveiller l’or, la politique de la Fed, les actions et les taux d’intérêt, nous allons surveiller des choses plus faciles à comprendre, mais plus difficile à infléchir. Le bétail. L’eau. La vigne. Les câpres.

Les câpres ? Oui : apparemment, les vallées sèches en altitude sont un bon terrain pour cultiver des câpres.

"Pourquoi se donner tant de mal ?" nous a demandé un ami à Paris. "N’es-tu pas censé profiter de l’endroit ? Autant ne pas travailler quand tu y es".

Au contraire. Nous aimons travailler. Surtout à des choses auxquelles nous ne connaissons rien.

__________________________

Armez-vous contre le Casse du Siècle !
Le temps presse : alors même que vous lisez ces lignes, l’argent que vous croyez bien à l’abri sur votre compte épargne ou votre assurance-vie est en train de disparaître purement et simplement

Et si vous ne faites rien pour vous protéger aujourd’hui, vous risquez de perdre encore plus… tandis que cette gigantesque arnaque plonge le monde dans le chaos économique et financier : continuez votre lecture pour tout savoir sur les moyens de sauvegarder votre patrimoine…

__________________________

Pour être tout à fait franc, nous savions à peine ce qu’étaient les câpres. Ces petites choses salées qu’on met avec le poisson, les olives et la pizza. Nous ne savons pas vraiment ce qu’on en fait, mais nous allons tout de même en planter pour voir ce que ça donne…

Cela aide à maintenir les gens d’ici en activité. Sinon, ils n’ont pas d’emploi. Nous sentons sur nos épaules tout le poids des responsabilités d’un propriétaire terrien… Nous devons faire de la ferme plus qu’un endroit où se détendre. Nous devons faire en sorte qu’elle rapporte !

▪ Parallèlement, les actions, les matières premières — bref, tout ou presque bave… souffle… fume et s’excite. Les câpres aussi, probablement. Pourquoi ? Parce que tout concorde à indiquer à plus d’argent facile de la part de la Fed. Et tout le monde sait ce que fait l’argent facile. Il met les prix en ébullition. Les prix des actifs. Il ne fait pas grand’chose pour l’économie — pas quand cette dernière est en plein désendettement. Mais il peut causer des dommages considérables sur les marchés financiers.

Youpi ! Quel plaisir de penser à tout ce nouvel argent créé par la Fed en train d’inonder les marchés… faisant grimper tout ce qui se trouve sur son chemin…

Ben Bernanke a donné des conseils aux Japonais il y a dix ans environ. Il a dit que si leur économie était au 36ème dessous, c’était de leur satanée faute. Il ne l’a pas dit comme ça, tout à fait. Il a dit que leurs problèmes étaient largement "auto-générés" — une manière polie de dire qu’ils étaient de leur satanée faute.

Il a déclaré très clairement qu’il ne laisserait pas la même chose lui arriver. Il utiliserait les outils à sa disposition pour allumer un feu sous l’économie. Si si, c’est ce qu’il a dit.

Et voilà où il en est, maintenant. A Tokyo. Enfin, pas littéralement à Tokyo — vous voyez ce que nous voulons dire. Il est confronté quasiment aux mêmes problèmes que ceux que les Japonais ont dû combattre — une économie paresseuse, en plein désendettement, et qui s’enlise lentement.

"Partout aux Etats-Unis, la longue reprise ressemble à une récession", dit le New York Times.

Jusqu’à présent, Bernanke a fait à peu près les mêmes choses que les Japonais. Et jusqu’à présent, il a obtenu à peu près les mêmes résultats.

Mais les investisseurs parient qu’il ne s’arrêtera pas là. Ils parient qu’ils peuvent le prendre au mot… qu’il mettra en place assez d’assouplissement quantitatif pour allumer le monde entier. Ou le faire exploser.

Les marchés semblent pourtant sauter de joie à cette idée. Ben Bernanke est censé annoncer un programme d’argent facile ; non pas un peu d’argent facile… mais beaucoup. Selon les analystes, la Fed pourrait acheter entre 100 et 1 500 milliards de dollars d’obligations.

Bien entendu, les investisseurs ont probablement déjà intégré ce genre d’assouplissement quantitatif dans les cours. Comment réagiront-ils si Bernanke fait ce qu’ils attendent ?

La maman de Bernanke n’a pas élevé un idiot. Il sait que le monde entier l’observe. Si son attitude déçoit les attentes des investisseurs, ils vendront. S’il ne fait pas un geste dramatique, ils l’accuseront d’être un lâche… et ils vendront aussi. C’est uniquement s’il dépasse leurs attentes que les prix des actifs décolleront vraiment. Et bien entendu, le dollar chutera. C’est bien ce qu’il espère.

Ce sera un désastre pour l’économie. Faire marcher la planche à billets est toujours un désastre. Mais ce devrait être amusant à observer.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile