La Chronique Agora

Ce qu’une camionnette nous dit de l’inflation

Immobilier, voitures… porc… et bœuf : tous les prix grimpent – et dans des proportions qu’on n’avait plus vues depuis longtemps. Une évolution à suivre de très près.

L’année de notre naissance – 1948 – la camionnette Ford F-Series a également fait ses débuts.

La camionnette Ford F-Series, créée en 1948 (Source : Car and Driver)

Le vieux tacot a continué à rouler – avec des améliorations progressives – sur les 72 ans qui ont suivi. Ces améliorations étaient la conséquence naturelle d’innovations technologiques, incorporées dans la conception de la camionnette à mesure qu’elles apparaissaient.

Vitre électriques, freinage ABS, direction assistée, transmission automatique, sièges plus grands, plus confortables et ajustables automatiquement – ces améliorations sont désormais la source de disputes stériles dans la profession économique.

Il y a ceux qui pensent que le prix réel d’une nouvelle camionnette devrait être ajusté à la baisse parce qu’elle est de meilleure qualité aujourd’hui qu’en 1948. « On en a plus pour son argent », disent-ils, « si bien que l’inflation n’est pas aussi terrible qu’elle le semble ».

Et il y a ceux qui pensent qu’un prix est un prix. (Nous y reviendrons dans une future édition.)

Partout, ça grimpe

Ce dont les gens se soucient, ce n’est pas leur richesse absolue (sont-ils riches par rapport à un primitif d’il y a 10 000 ans… ou par rapport à un acheteur de F-Serie en 1948), mais s’ils sont riches par rapport à d’autres groupes autour d’eux, ou par rapport à leur beau-frère.

Il est irritant de voir d’autres devenir plus riches que soi… surtout lorsqu’on pense qu’ils sont peut-être en train de mijoter quelque chose.

Il est encore plus énervant de se voir soi-même devenir plus pauvre, les prix augmentant plus rapidement que vos revenus.

Et il est alarmant de voir son pays aller droit dans le mur, conduit par les écervelés au pouvoir.

Aux Etats-Unis, par exemple, les chiffres récents montrent que les prix de l’alimentaire grimpent. Comme le rapporte notre collègue Dan Denning dans la Bonner-Denning Letter :

« Le prix du bacon a augmenté de 87 cents par livre l’année dernière, soit 16,3%, selon Porkbusiness.com. A 6,22 $ la livre, le bacon frôle son record historique de 2017, à 6,36 $. Les prix de détail du porc ont établi un record historique de 4,32 $ la livre en avril (en hausse de 11% sur l’année).

Et puis il y a le bœuf. Le prix de détail du bœuf de premier choix a atteint 6,76 $ la livre en avril. A l’exception de la période comprise entre mai et juillet de l’année dernière – lorsque tout le monde stockait du bœuf durant les confinements – il s’agit du prix le plus élevé jamais enregistré, selon Steiner Consulting. Les steaks d’aloyau de choix désossés coûtent maintenant au moins 9,34 $ la livre dans certains magasins d’alimentation américains (8,7% de plus qu’il y a un an). »

L’immobilier aussi

Les prix de l’immobilier US grimpent encore plus rapidement. Dan continue :

« N’oublions pas l’augmentation de 19,1%, sur un an glissant, du prix médian des maisons existantes aux Etats-Unis. Ce prix médian est maintenant de 341 600 $, un record absolu. Cette augmentation de 19,1% est la plus forte jamais enregistrée d’une année sur l’autre. Le précédent record sur un an glissant était de 16,6% en 2005 – deux ans avant l’éclatement de la bulle immobilière et le déclenchement de la crise financière mondiale.

Le Bureau US des statistiques de l’emploi nous apprend que les salaires des travailleurs du secteur privé ont augmenté de 2,8% en 2020. Le logement augmente donc près de sept fois plus vite que les revenus. »

Le Wall Street Journal rajoute quelques détails :

« Les prix des maisons aux Etats-Unis ont grimpé en flèche l’année dernière, sous l’effet d’une offre limitée, de taux d’intérêt historiquement bas et de la demande des acheteurs. Les guerres d’enchères se sont étendues de lieux très en vue comme Palm Beach, en Floride, et les banlieues de New York à des villes plus petites, y compris des endroits longtemps négligés où les propriétés restaient généralement sur le marché pendant des mois. »

Où est-ce que tout cela nous mène ?

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile