Le dernier discours de Janet Yellen transpire l’impuissance. La Fed ne peut augmenter ses taux sans faire s’effondrer des milliards de dette libellée en dollar. Mais la simple différence de taux entre le dollar et l’euro peut faire s’effondrer des milliards de dette libellée en euro.
La France, le pays aux 2 000 milliards d’euros de dette et aux trois millions de chômeurs, revient de vacances politiquement enflammée par le burkini et financièrement anesthésiée par Mario Draghi.
C’est la saison où les premières feuilles mortes commencent à tomber. Les feuilles d’impôt aussi. Les plages désertées, le burkini sera vite oublié. Restent, les dettes, les chômeurs, les impôts…
Pour ces sujets, étrangement, ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique nous importe. Si la dette en dollar rapporte un tout petit quelque chose et la dette en euro ne rapporte rien, cela fait une grosse différence. Voici pourquoi.
Pour pouvoir continuer à s’endetter et assumer son train de vie, notre pays doit trouver des acheteurs de sa dette. Contrairement à ce qui se passe au Japon, l’épargne nationale ne suffit pas. Dans ce cas, quel est l’intérêt pour les acheteurs étrangers d’acquérir des titres qui rapportent zéro, sachant qu’ils peuvent aussi avoir des titres en dollar rapportant quelque chose ? Le système tient encore parce qu’on pense que s’il n’y a plus d’acheteurs étrangers, il y aura toujours ce gentil Mario Draghi…
Mais plus la différence de taux entre le dollar et l’euro sera importante, plus la tentation sera grande de déserter l’euro.
Voici deux perles du discours tenu vendredi par Janet Yellen, gouverneur de la Fed.
« And, as ever, the economic outlook is uncertain, and so monetary policy is not on a preset course.«
« Et comme toujours, les perspectives économiques sont incertaines et donc la politique monétaire ne suit pas une direction préétablie« .
Ici Janet reconnaît que les perspectives économiques sont incertaines et que la politique monétaire suit les perspectives.
Ce qui veut dire qu’elle reconnaît que la politique monétaire ne devance rien. Pourtant – selon ses promoteurs – cette même politique monétaire est censée lutter contre les récessions, avoir une influence sur l’avenir. Ce n’est pas cohérent.
« Our ability to predict how the federal funds rate will evolve over time is quite limited because monetary policy will need to respond to whatever disturbances may buffet the economy ».
« Notre capacité à prédire comment les taux directeurs évolueront dans le temps est assez limitée parce que la politique monétaire devra réagir à toutes les perturbations qui peuvent agiter l’économie »
Très belle expression de langue de bois qui signifie « nous n’avons aucune idée de ce que nous allons faire puisque nous n’avons aucune idée de ce qui va arriver ».
Ce qui est une déclaration d’humilité saine et honorable que nous ne pouvons qu’applaudir !
Mais dans ce cas, pourquoi ne pas admettre que laisser les taux d’intérêt se fixer naturellement par la rencontre des prêteurs et des emprunteurs serait plus simple et finalement bien moins dangereux que de prétendre « piloter » l’économie américaine ou mondiale ?
Le dernier chiffre de la croissance américaine se monte à 1,1%, ce qui paraît bien faible pour un déficit public de 2,5%. Aux Etats-Unis comme en France, les dettes augmentent plus vite que la taille de l’économie. Janet Yellen ne peut revenir en arrière et remonter les taux sans déclencher un cataclysme touchant les 65 000 milliards de dollars de dette libellée en dollar (dont 20 000 milliards de dollars de dette fédérale). La hausse des taux sera donc reportée aux calendes grecques.
Tant que le dollar rapporte un petit quelque chose, la dette publique américaine aura plus d’attrait que la dette publique française ou européenne et le dollar sera la dernière monnaie du créditisme à survivre.
L’événement improbable qui pourrait Cette aventure va de la CIA au Pentagone… implique Henry Kissinger et Winston Churchill… et débouche sur une « Clé Secrète » qui pourrait vous rapporter des plus-values allant jusqu’à +1 616%. Tout ça suite à l’incroyable découverte faite par un Français comme les autres, un beau jour près de Washington… |
Les taux bas sont donc partis pour durer et la destruction des fonds de retraite est programmée. C’est pour cela que Bill Gross, l’ancien roi des obligations, déclarait le 24 août : « je n’aime pas les obligations, je n’aime pas la plupart des actions ; je n’aime pas le private equity [fonds d’actions non cotées]« et disait se réfugier dans l’or et l’immobilier.
L’épargne collectivisée et financiarisée menace de se voir en grande partie engloutie dans le naufrage du créditisme ; les plus grands gérants mondiaux le disent ouvertement.
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