▪ Le CAC 40, contrairement à l’Eurostoxx 50, s’est offert une treizième hausse sur une série de 15 (ce qui égale les plus longues séries depuis 2009), concluant en beauté une troisième semaine positive d’affilée.
Malgré un cinq sur cinq à la hausse, le gain hebdomadaire ne s’élève qu’à 1,3%… mais cela porte à 13,5% la progression du marché parisien depuis le 1er janvier.
Aucun lien entre cette performance boursière et la croissance en 2012 (ce genre de découplage par rapport à la conjoncture présente est un grand classique)… Aucun lien avec celle anticipée pour 2013 (c’est déjà beaucoup plus singulier)… Aucun lien avec la hausse des bénéfices depuis six mois — ni ceux attendus au quatrième trimestre 2012 : et là, l’envol du CAC 40 commence à flirter avec le surnaturel.
Trois semaines sans aucune consolidation, cela semble miraculeux… Mais plus rien ne semble impossible dans un contexte d’habillage des bilans qui conditionne un gonflement proportionnel des bonus de certaines catégorie d’opérateurs.
▪ Le CAC 40, contrairement à l’Eurostoxx 50, s’est offert une treizième hausse sur une série de 15 (ce qui égale les plus longues séries depuis 2009), concluant en beauté une troisième semaine positive d’affilée.
Malgré un cinq sur cinq à la hausse, le gain hebdomadaire ne s’élève qu’à 1,3%… mais cela porte à 13,5% la progression du marché parisien depuis le 1er janvier.
Aucun lien entre cette performance boursière et la croissance en 2012 (ce genre de découplage par rapport à la conjoncture présente est un grand classique)… Aucun lien avec celle anticipée pour 2013 (c’est déjà beaucoup plus singulier)… Aucun lien avec la hausse des bénéfices depuis six mois — ni ceux attendus au quatrième trimestre 2012 : et là, l’envol du CAC 40 commence à flirter avec le surnaturel.
Trois semaines sans aucune consolidation, cela semble miraculeux… Mais plus rien ne semble impossible dans un contexte d’habillage des bilans qui conditionne un gonflement proportionnel des bonus de certaines catégorie d’opérateurs.
Attention cependant : comme nous l’avons souligné presque quotidiennement depuis le 20 novembre (jour de la dégradation de la note de la France par Moody’s), le marché est bien moins haussier que l’affirment certains stratèges : il reste désert !
▪ Volumes limités et coups de pouce
Il ne s’est échangé que 2,3 milliards d’euros ce vendredi (dont 1,8 milliard en séance). Une absence d’activité pour le moins inattendue un jour de meilleure clôture annuelle. Impossible d’invoquer dans ces conditions le « rush des retardataires », contraints de payer le marché avec le canon du benchmark posé sur leur tempe : c’est encore un de ces poncifs qui ne résiste pas plus de trois secondes à un examen lucide de la situation.
La volonté de maintenir Paris dans une tendance haussière par tous les artifices possibles s’est une fois de plus matérialisée sous la forme d’un coup de pouce salutaire à 17h35 vendredi, ce qui a permis à l’indice CAC de grappiller in extremis 0,11% à 3 605,6 points.
Même objectifs et méthodes identiques vendredi soir à Wall Street. La place américaine a également bénéficié d’un coup de pouce à la dernière minute, qui a fait toute la différence ! En effet, le 1,5 point supplémentaire gagné par le S&P 500 à 21h59 représente la totalité du 0,12% engrangé par cet indice sur l’ensemble de la semaine — alors que le bilan hebdomadaire est resté négatif durant 99,8% de la séance.
Qui peut nier que cet heureux dénouement fut orchestré de main de maître !
Le Dow Jones a lui aussi gagné une quinzaine de points à 21h59 (soit +0,62%), ce qui porte le gain hebdomadaire à 1%. Cela compense le -1,3% perdu par le Nasdaq qui a subi l’impact de la chute de 9% d’Apple cette semaine (et ce titre « pèse » à lui seul 20% de l’indice).
▪ Des statistiques presque risibles
En ce qui concerne les chiffres du jour publiés aux Etats-Unis, ils touchaient au gag !
La lourde rechute de l’indice de confiance des consommateurs de 82 vers 74,5 (une stabilité était attendue) a été vite oubliée au profit du recul quasi surnaturel du taux de chômage aux Etats-Unis.
Le procédé est répétitif mais on ne s’en lasse pas : le département du Travail américain annonce un chiffre supérieur aux estimations (ce qui réjouit tout le monde) mais révise symétriquement celui du mois précédent (on s’en fiche, c’est du passé).
Une nouvelle démonstration de ce tour de passe-passe nous a été administrée ce vendredi avec 146 000 créations d’emplois en novembre (le mois de Thanksgiving, où la distribution recrute massivement), un chiffre supérieur de 20% au montant anticipé.
Comme par hasard, celui d’octobre était parallèlement révisé à la baisse de -20% à 138 000. De la sorte, la moyenne reste proche de 140 000 cette année : c’est bien insuffisant pour absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail et surtout résorber le nombre de chômeurs de longue durée issus de la crise.
▪ Les prodiges de la démographie
Mais, miracle, voilà que le taux de chômage recule de -0,2% à 7,7% grâce à une baisse plus forte que prévu de la « population active ».
Les Etats-Unis voient leur population croître de 2% par an mais le nombre d’Américains en capacité de travailler aurait chuté de 5% en 2012.
Voilà un bien étrange pays où la démographie croît de 2% par an, où des centaines de milliers de jeunes diplômés (surendettés) décrochent des emplois payés au lance-pierre… et où des millions de citoyens parfaitement « valides » disparaissent de la population active sans laisser de trace.
Les experts chargés de commenter ces drôles de chiffres vendredi regardaient leurs chaussures, leur montre ou les écrans de contrôle, des fois qu’une actualité fracassante viendrait rectifier le taux de chômage à 8,2% durant l’émission… mais rien de tel ne s’est produit !
Il leur a fallu ressortir leurs discours langue de bois sur les embauches de Thanksgiving ou l’ouragan Sandy qui a pu perturber le calcul des statistiques.
Et si vous vous demandez pourquoi les républicains hésitent à dénoncer le trucage des chiffres (à part Jack Welch, peu d’ultra-libéraux s’y sont risqués), c’est parce que le désastre social atteint une telle ampleur que le reconnaître et le déplorer serait donner des armes à ceux qui prônent plus de soutien aux classes défavorisées et davantage d’efforts fiscaux de la part des riches et des super-riches !