▪ Paris affiche 3,4% de repli en quatre séances (quatre sur quatre à la baisse) et cela n’impressionne pas grand monde !
C’est une consolidation bienvenue pour les uns, une correction sans intensité pour les autres. Nous ne pouvons pas leur donner tort, avec trois milliards d’euros négociés par jour sur l’ensemble des valeurs du CAC 40… quand il se traite en moyenne 12 à 15 milliards d’euros sur le seul titre Apple depuis le début de la semaine.
▪ Wall Street fait de la résistance
Il y a peu de chances que les optimistes prennent peur alors que Wall Street continue de résister. Les indices américains se repliaient de 0,5% en moyenne jeudi soir ; le Dow Jones se maintient toutefois au-dessus des 13 000 points, tandis que le S&P s’accroche aux 1 400 points.
Les acheteurs se montrent bien moins présents après la publication d’une série de statistiques d’activité industrielle décevantes. La chute de 7,4% de la production en Italie au mois de février n’était pas un cas isolé, puisque l’indice PMI Markit de la Zone euro s’est inscrit à 48,7 en mars contre 49,3 en février.
▪ Des discours d’un côté et une réalité de l’autre
En France, le PMI Composite recule pour la première fois depuis cinq mois de 50,2 vers 49 (en dessous du seuil technique de croissance). Le ralentissement est encore plus marqué en Allemagne avec un PMI manufacturier qui retombe de 50,2 vers 48,1 et un Composite qui chute de 53,2 vers 51,4.
La conjoncture en Europe n’est pas la seule à contredire le discours dominant faisant état d’une possible embellie économique dès le second trimestre — l’Allemagne relève ses estimation de PIB 2012 de 0,8 à 1% — dans le sillage des Etats-Unis et des pays émergents.
Selon l’enquête PMI de HSBC en Chine portant sur le mois de mars, l’indice manufacturier ralentit nettement de 49,6 vers 48,1. Cette dégradation survient à l’issue d’un cycle de quatre mois de contraction de l’activité. Ce n’est plus un coup de frein ponctuel, cela commence à ressembler à une tendance.
Une lueur d’espoir est cependant venue rassurer Wall Street au lendemain de statistiques immobilières décevantes. Les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage ont reculé de 5 000 à 448 000 pour la première fois depuis l’été 2008. Mais ce fut la seule bonne surprise du jour car les indicateurs avancés de février sont ressortis comme prévu en hausse de 0,7%.
Pas d’embellie du côté du prix des maisons : ils stagnent en janvier (selon la FHFA) au lieu de progresser de 0,1 ou 0,2%. Cependant, le gros de la baisse semble révolu : elle ne se chiffre plus qu’à en -0,8% rythme annuel.
▪ Rien ne touche le dollar
Les mauvaises statistiques européennes n’ont paradoxalement guère ému les cambistes. La parité euro/dollar n’a pratiquement pas bougé (le dollar s’apprécie de 0,2%), alors qu’une volatilité beaucoup forte régnait en début de semaine sans véritables éléments d’actualité pour l’expliquer.
Même la remontée des taux longs américains — +40 points de base en 15 jours — s’avère sans impact sur le dollar. L’explication réside probablement dans la tension des rendements qui affecte les bons du Trésor italiens et surtout espagnols.
Le principal mouvement de correction concernait donc le baril de pétrole, qui rechute de 2% vers 105 $ sur le NYMEX.
C’est probablement ce qui partiellement rassuré Wall Street et fourni un prétexte aux investisseurs qui ne sont toujours pas décidés à laisser un mouvement de consolidation s’enclencher avant la fin du premier trimestre — il reste juste une semaine à tenir.
La configuration graphique reste donc haussière et devrait le rester tant que le S&P se maintiendra au-dessus de la MM200.
Les analystes techniques continuent de s’extasier sur la remarquable régularité du canal ascendant qui perdure depuis trois mois… Mais ils sont toujours aussi peu nombreux à s’interroger sur sa perfection presque surnaturelle — et le « presque » est certainement de trop car la manipulation est si voyante que même les épargnants flairent un piège depuis le début .