La Chronique Agora

Buveurs de vins contre buveurs de bière

épargne inflation

La comparaison est utilisée depuis longtemps entre les pays européens pour déterminer lesquels ont plus de chances de rembourser leurs dettes, mais elle vaut aussi de l’autre côté de l’Atlantique…

Comme nous l’avons vu vendredi dernier, traditionnellement, les buveurs de bière remboursent mieux leurs dettes que les amateurs de vin.

Les Etats-Unis sont partagés entre les deux. Les buveurs de bière vivent plutôt à l’intérieur des terres. Les buveurs de vin vivent plutôt dans les régions côtières. Sans vouloir trop entrer dans les détails, vous avez peu de chances de trouver un bon Saint-Emilion dans un restaurant routier de l’Oklahoma. On en trouve dans les endroits tendance… où les décideurs vivent et travaillent.

Aux Etats-Unis, les buveurs de vin font la loi. Et les buveurs de bière les suivent.

Déconcertant ? Hors de propos ? Une plaisanterie ?

Qui se soucie de l’inflation ?

Voici où nous voulons en venir : l’inconvénient le plus évident de la planche à billet, c’est l’inflation. L’inflation est une taxe… et ce sont les buveurs de bière, qu’elle affecte le plus, pas les décideurs. C’est une taxe extrêmement « régressive » [NDLR : plus élevée pour les plus modestes], autrement dit.

Si vous gagnez un million de dollars, vous dépensez peut-être 100 000 $ de votre revenu annuel en biens sensibles à l’inflation, dont un grand cru de Bordeaux de temps en temps.

Si leurs prix grimpent de 10%, l’inflation vous fait payer une taxe de 10 000 $… soit 1% de votre revenu. C’est insignifiant. Cela se remarque à peine.

Mais si vous gagnez 50 000 $, vous dépensez probablement tout votre revenu en biens de consommation : alimentation, carburant, bière, loyer, etc.  En pourcentage de votre revenu, c’est dix fois plus élevé que pour l’individu riche. Et vous le ressentez. Vous remarquez que vous êtes nettement plus pauvre.

Et ce n’est pas le type avec une canette de Bud Light à la main qui va répondre à la question « l’inflation ou la mort ? », ce sont les gens qui contrôlent et influencent le gouvernement, dans les médias, au Congrès, dans les universités, et surtout les gens de Wall Street.

La peur du krach

Pour eux, l’inflation ne va pas heurter leur quotidien… et ne va pas non plus entamer leur budget. Par contre, une réelle contraction économique les frapperait durement. Ce sont eux qui ont le plus bénéficié de l’extraordinaire émission monétaire de la Fed. Ce sont eux qui auront le plus à perdre, quand la bulle éclatera.

La valorisation totale du marché actions est de 48 000 Mds$. Les 10% les plus riches en détiennent environ 80%. Depuis 2009, ils ont gagné environ 32 000 Mds$ rien qu’en gains réalisés sur le marché actions.

Un véritable marché baissier en effacerait au moins la moitié. Selon nous, cela représenterait approximativement une perte de 3 M$ par famille, dans cette tranche des 10% les plus riches.

Et si la Fed refuse de venir à la rescousse en imprimant encore plus d’argent frais, la perte sera probablement permanente, et non « transitoire ».

« L’inflation ou la mort ? ». Une taxe annuelle de 1% via l’inflation ? Ou une perte de 3 M$ en quelques semaines ?

A votre avis, quelle direction va être prise ?

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