La Chronique Agora

Bulle obligataire : le Délicat dégazage

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Les langues se délient. Certains bipèdes fréquentant le milieu de la Parasitocratie n’hésitent plus à faire part publiquement de leurs doutes. Ainsi, Paul Schmelzig, un universitaire d’Harvard, spécialiste de l’histoire financière du XXème siècle, a publié sur le blog de la Banque d’Angleterre un article intitulé Les Vénitiens, Volcker et risque de défaut : huit siècles de retournement du marché obligataire :

Tandis que les taux ont atteint un plus bas historique en 2016, les investisseurs se sont inquiétés que la plus grosse bulle obligataire de l’histoire puisse avoir une fin violente. Les fortes chutes qui ont suivi les élections américaines semblent confirmer leurs craintes.

En regardant huit siècles de données, je confirme que le marché haussier de 2016 fut vraiment l’un des plus grands jamais enregistré. L’histoire suggère que le retournement sera provoqué par les fondamentaux de l’inflation et laissera les investisseurs encore plus mal en point qu’après le « massacre obligataire » de 1994.

Une bulle grosse comment ?

Cher Lecteur,

Ici Eric Lewin. Je vais vous révéler aujourd’hui mon plan secret pour toucher « une retraite de ministre ».

En appliquant cette méthode, vous pourriez gagner cinq fois plus en étant retraité qu’en restant en activité…
… pour un investissement minimum de 200 euros.

Difficile à croire… je sais. Et pourtant, j’applique cette méthode depuis des années — et je peux témoigner qu’elle fonctionne.

Voici comment.

Voyons simplement les Etats-Unis :

Bons du Trésor américain 19 800 milliards de dollars
Bons municipaux (les collectivités locales américaines) 3 800 milliards de dollars
Crédits hypothécaires 8 900 milliards de dollars
Obligations d’entreprise 8 600 milliards de dollars
Obligations des agences fédérales 2 000 milliards de dollars
Titres de trésorerie du marché monétaire 2 600 milliards de dollars
Titres de créances adossés à des sous-jacents 1 300 milliards de dollars

En tout 47 000 milliards de dollars, rien que pour les Etats-Unis.

La balance commerciale américaine est déficitaire, le pays importe plus qu’il n’exporte et depuis 1990, le cumul avec la Chine dépasse 4 000 milliards de dollars, comme l’indique Bill Bonner.

Jusqu’ici tout va bien, les Chinois achètent gentiment des bons du Trésor. Mais si Donald Trump leur chauffe un peu trop les oreilles, ils pourraient en acheter moins.

Retour en France où la bulle obligataire existe aussi.

Aujourd’hui même, nos vaillants fonctionnaires de l’Agence France Trésor vont placer de la dette à 50 ans. Oui, vous avez bien lu 50 ans. Dans la Parasitocratie, « après moi le déluge » est un mode de gestion. On n’hésite pas à emprunter sur des échéances qu’on ne verra jamais. D’autres gèreront les problèmes. Mais qui est assez bête pour acheter un vulgaire bout de papier qui doit tenir un demi-siècle, me direz-vous ?

Les investisseurs étrangers, et notamment les fonds souverains de certains pays qui recyclent leurs excédents (la Norvège notamment), les Asiatiques, les pays producteur de pétrole,… Ces gens aiment bien l’euro. Dans son ensemble, grâce à l’Allemagne, la Zone euro exporte et est donc excédentaire. L’euro leur paraît donc une bonne monnaie, un peu comme le mark l’était.

Mais il y a un os. L’Allemagne émet de moins en moins de dette, donc ces investisseurs se replient sur la France. Notre pays est mal géré et chroniquement déficitaire, mais il a le charme d’émettre de la dette en euro qui est considérée comme aussi bon que le défunt mark.

Jusqu’ici tout va bien, les étrangers achètent gentiment notre dette. Mais s’ils commencent à avoir peur, à avoir des doutes sur la tenue de l’euro, sur le système bancaire ?
[NDLR : L’euro n’est pas immortel, malgré ce que pense la Parasitocracie. Un événement isolé en apparence peut tout déstabiliser et vous devez protéger votre épargne maintenant. Toutes les explications sont ici.]

Quand on lit la presse étrangère, on voit qu’une victoire aux présidentielles de Marine Le Pen est prise au sérieux et que les investisseurs étrangers (déjà échaudés par le Brexit, Trump et le « non italien ») sont refroidis par cette perspective.

Et si nous n’arrivions plus à exporter notre très belle dette pour importer des choses pas chères et financer le train de vie collectif fastueux que nous sommes incapables de nous payer nous-mêmes ?

Tant mieux. Le créditisme serait mort et nous ne pleurerions pas une larme d’autant plus que nous avons pris nos précautions pour limiter la casse financière.

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