La Chronique Agora

Et si le Brésil était le maillon faible des pays émergents ?

▪ On a tendance à trop évoquer le possible ralentissement chinois alors que la croissance dans l’Empire du Milieu tournera autour des 7,5% cette année. Le Brésil, par contre, est bien loin de cette configuration.

Le FMI a en effet revu à la baisse ses prévisions de croissance du pays pour 2014. Elles passent de 2,3% à 1,8%. La raison ? Trop peu d’investissements privés, ce qui reflète le manque de confiance des industriels dans le pays et, bien sûr, le gros problème des infrastructures.

Cela me rappelle un atelier consacré au Brésil lors du dernier Spring Campus de Croissance Plus. Marcelo Carvalho — chef économiste pour BNP Paribas Amérique Latine, passé notamment par le FMI et Morgan Stanley — indiquait lors de cette réunion en petit comité qu’au Brésil l’investissement représentait 19% du PIB contre 45% pour la Chine.

▪ Un pays peu propice à l’investissement…
Les nouveaux programmes d’infrastructures visant à moderniser les réseaux de transport et à développer le secteur de l’énergie semblent avoir du mal à attirer des investisseurs étrangers. Il faut dire que les points négatifs ne manquent pas.

Marcelo Carvalho citait par exemple un système d’imposition assez incompréhensible, une bureaucratie totalement inefficace, de la corruption ou encore une régulation du marché du travail totalement obsolète.

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Non seulement le pays ralentit mais il doit faire face à une inflation élevée, de l’ordre de 6% cette année

Il rappelait également que les salaires augmentent plus vite que la productivité. Car non seulement le pays ralentit mais il doit faire face à une inflation élevée, de l’ordre de 6% cette année. De sorte que les taux d’intérêt pourraient rester élevés.

Le 2 avril dernier, la banque centrale du pays a en effet relevé ses taux d’intérêt pour la neuvième fois consécutive, les portant ainsi à 11%. Des niveaux astronomiques eu égard à l’inflation — un peu comme si, en France, on avait des taux d’intérêt de l’ordre de 6% avec l’inflation actuelle.

Cela sans oublier que le pays se doit de défendre sa monnaie. Il y a un an jour pour jour, il fallait 2,59 reals brésiliens pour avoir un euro. Il faut actuellement 3,03 reals… Une sacrée dépréciation qui s’apparentait même à une déroute quand on frôlait les 3,30 reals à la mi-mars.

Récemment, Standard and Poor’s a abaissé d’un cran la note du pays, passant de BBB à BBB-

▪ … et sanctionné par les agences de notation
Plus grave encore, les agences de notation commencent à douter du pays. Récemment, Standard and Poor’s a abaissé d’un cran la note du pays, passant de BBB à BBB-, avec évidemment des doutes sur la croissance économique et sur la situation budgétaire du Brésil.

Il faut dire que, selon toute vraisemblance, le déficit public pourrait tangenter les 4% cette année contre 3,2% en 2013. De sorte que l’élection présidentielle d’octobre prochain pourrait avoir une tonalité particulière, quelques mois après la Coupe du monde. Il faudra sans doute tailler dans les dépenses et augmenter les impôts…

D’ailleurs, il est difficile de prévoir la réaction des classes populaires face à de telles décisions. On se rappelle notamment qu’il y a tout juste un an commencèrent à Porto Alegre les premières manifestations contre le hausse des prix. Puis, en juin, lors de la dernière Coupe des Confédérations disputée dans le pays, toutes les villes importantes virent des dizaines de milliers de personnes descendre dans les rues pour protester contre les dépenses pharaoniques de la Coupe du monde de football. Même la visite du pape fut perturbée par certains citoyens, qui sont les grands oubliés de la Coupe du monde.

Aussi, un conseil cher lecteur : gardez un oeil sur ce qui se passe du côté de Brasilia, Rio de Janeiro, São Paulo ou encore de Porto Alegre dans les prochains mois… Je ne vous parle pas des matchs de la prochaine Coupe du monde mais bien de la gronde qui peut de nouveau éclater. Surtout si le pays concentre toute l’attention des médias comme en juin prochain.

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