La Chronique Agora

Et si on parlait un peu d’or ?

▪ On pourrait vous pardonner, cher lecteur, de penser que nous avons abandonné le métal jaune, tant il apparaît peu dans nos lignes ces derniers temps.

L’avons-nous, tel des amis volages, laissé tomber dès l’instant où il a connu quelques revers ?

L’avons-nous trahi pour Bitcoin ?

Avons-nous perdu la foi ?

Pas du tout.

Mais il est vrai que la "relique barbare" semble désormais mériter son surnom : elle semble ne plus vraiment faire parler d’elle, ni en bien ni en mal.

▪ Bill Bonner faisait quand même un petit rappel des bases mercredi :

"Que va faire l’or à partir de maintenant ? Allons… vous le savez bien. Il va baisser ou il va grimper. A moins, bien entendu, qu’il ne stagne".

"Les analystes les plus déflationnistes, comme Robert Prechter, situent le plancher sous les 500 $ l’once. Les fanatiques de l’or les plus haussiers, en revanche, disent que les cours pourraient grimper jusqu’au ciel".

Bill en tout cas reste fidèle à ses principes : "en ce qui nous concerne, nous n’avons pas encore vendu une seule once d’or. Qui sait ? Nous pourrions en avoir besoin. Qui plus est, à 1 200 $, son prix semble juste. Ni trop chaud, ni trop froid ; le métal jaune est à température ambiante".

"Mais vous vous rappelez notre prédiction d’hier ? Prédiction Garantie et Sûre n°2 : le système monétaire va s’effondrer. Quand et comment exactement… eh bien, nous n’en savons rien. Mais nous allons faire une supposition : quand le système monétaire chutera, l’or grimpera. C’est-à-dire qu’à un moment ou à un autre dans l’avenir, nous pourrons vendre notre or pour plus que 1 221 $".

▪ Ne vous laissez pas abuser par l’apparente apathie de l’or ; il est peut-être "assommé" par les mesures non-conventionnelles des banques centrales… mais il n’est pas mort.

Comme l’expliquait Simone Wapler à ses lecteurs de L’Investisseur Or & Matières, "en réalité, nous vivons la fin d’une organisation économique dans laquelle des pays réputés riches importent des biens et services et exportent de la dette libellée dans leur monnaie".

"Ainsi, les pays exportateurs éternels détiennent des ‘réserves de change’, c’est-à-dire de la dette libellée en dollars et en euro qui représente du pétrole, des matières premières des biens et services déjà consommés par leurs riches clients".

"D’un côté — celui des pays émergents et des pays producteurs de pétrole — vous trouvez des créances = de l’argent en devenir si les prêts sont remboursés".

"De l’autre côté — celui des pays riches — vous trouvez des dettes et de la consommation = du pétrole déjà brûlé, des biens et services déjà consommés et une promesse de payer un jour".

"Il ne s’agit pas d’une situation passagère, nous parlons du cumul de plus de quarante ans avec 11 200 milliards de créances accumulées (l’équivalent du montant total des réserves de change)".

"Nous pensons que ce système déséquilibré est à bout de souffle", conclut Simone, "mais nous sommes officiellement minoritaires, sinon l’or vaudrait déjà 10 000 $ l’once".

Minoritaires, c’est vrai… mais faut-il souligner que "minoritaire" ne signifie pas "qui a tort" ?

Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
La Chronique Agora

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile