La Chronique Agora

Biotechs : investissez aujourd'hui dans les success stories de demain !

▪ Il était une fois Amgen
En 1980, trois scientifiques ont créé une société biotechnologique en Californie sous le doux nom d’Applied Molecular Genetics. Ces trois savants ont eu l’intuition qu’il fallait développer des produits nouveaux et innovateurs conçus grâce aux avancées réalisées dans les domaines de l’ADN recombinant et de la biologie moléculaire.

Trois ans plus tard, la société lève 40 millions de dollars en se cotant sur le Nasdaq. Amgen était née et a permis d’apporter une véritable révolution dans le domaine du traitement du cancer et des insuffisances rénales. Son produit phare (l’EPO) est malheureusement plus connu pour son utilisation sur le Tour de France que pour son efficacité dans le traitement du cancer.

Mais aujourd’hui, Amgen est l’une des premières sociétés de biotechnologies au niveau mondial avec près de 17 000 employés et a généré en 2008 un chiffre d’affaires de plus de 15 milliards de dollars pour un résultat net de plus de 4 milliards de dollars.

Imaginez maintenant que si vous aviez acheté des actions Amgen en 1990 (à l’époque où la société réalisait un CA de moins de 300 millions de dollars pour un résultat de 4 millions), vous auriez multiplié par 57 votre investissement et si vous aviez investi en 1999, vous l’auriez multiplié par 4,4. Oui, mais attention : si vous aviez investi en 2000 vous perdriez à l’heure actuelle 16%. Question de timing, et de conjoncture !

▪ Ce que nous pouvons tirer du parcours d’Amgen
Cette success story incroyable montre trois choses :
– qu’il faut investir dans les biotechs avant qu’elles ne deviennent des big pharmas ;
– qu’investir dans les biotechs est ultra-risqué : pour un Amgen, il y a peut-être eu 50 biotechs qui ont disparu ;
– qu’investir sur ce type de sociétés est avant tout une question de timing et de conviction.

Les biotechs restent un domaine d’investissement très spéculatif : vos espoirs de gains peuvent être élevés mais le risque est de perdre purement et simplement la totalité de votre capital. De nombreuses embûches jalonnent le parcours de l’investisseur qui s’intéresse aux biotechs.

Bien sûr, pour celui qui, rigoureux, acharné, patient, aura su collecter toutes les informations, décrypter les analyses et résultats des tests, compris et vu les potentiels de la nouvelle molécule testée, interpréter les résultats financiers et scientifiques… celui-là aura des chances de faire un choix d’investissement judicieux et de tirer le gros lot comme sur Amgen.
[NDLR : Ce décryptage, c’est ce que Jean Chabru a fait pour vous ce trimestre — avec deux recommandations biotechs exclusives qu’il vous offre en cadeau avec votre abonnement à Small Caps Profits : n’attendez pas pour en profiter !]

Comprendre pour mieux agir
Les effets des annonces de rapprochements/intégration au portefeuille/résultats de tests sur le cours de Bourse sont généralement à la hauteur des espérances suscitées lors de la signature de l’accord avec la big pharma en question. Je vais donc tâcher de vous expliquer les tenants et aboutissants de la profession qui vous aideront à prendre les bonnes décisions.

La première des choses que vous devez comprendre est l’environnement sectoriel. Les grandes firmes pharmaceutiques ont connu des évolutions importantes depuis les 20 dernières années : d’un modèle totalement intégré, elles se sont progressivement recentrées vers ce qu’elles considèrent comme étant leur core business, c’est-à-dire de leur "coeur de métier" — désolé mais l’anglicisme étant de rigueur dans le secteur nous n’y couperons pas ! — à savoir le marketing et la vente des médicaments.

Elles ont donc d’abord commencé à externaliser la production, les études cliniques et aujourd’hui s’attaquent à la R&D (Recherche et Développement). Car le constat est sans appel : malgré des dépenses de R&D en constante augmentation depuis 10 ans, le nombre de médicaments mis sur le marché n’a cessé de décroître — posant le problème de la productivité de la R&D réalisée en interne par ces grands groupes pharmaceutiques.

Un autre problème s’est ajouté à cela : la pression des "génériques". Eh oui, ils imposent aux grandes sociétés pharmaceutiques d’augmenter le pipeline de produits en développement afin d’être en mesure d’assurer la croissance de demain. Pour ce faire, elles font porter le risque sur des sociétés pionnières dans le domaine de la drug discovery (découverte de molécules) et indirectement à leurs actionnaires en nouant et dénouant le cas échéant les accords de collaborations.

Sachez enfin que les big pharmas sont aujourd’hui confrontées à une troisième évolution majeure : le risque d’effets secondaires qui remet en cause le concept même de blockbuster et qui fait émerger de nouvelles disciplines très prometteuses comme le théranostic.

Nous approfondirons ce sujet dès demain.

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