La Chronique Agora

Qui est Bill Bonner ?

Alors dites-moi… qui est le vrai Bill Bonner ?

▪ Les marchés sont calmes. Nous nous tournons donc vers le courrier des lecteurs, histoire de nous faire du mal :

"Voilà Bonner, un penseur brillant et une plume magnifique… un adepte du libre-échange… de l’école autrichienne… un libertarien… un capitaliste. Tout va bien. Et puis il y a celui qui donne la parole aux personnages les moins recommandables, qui vendent de manière incessante et détestable des moyens de s’enrichir en faisant du trading au casino, en profitant de la guerre et en courant après des solutions miracle. C’est inconvenant. Alors dites-moi… qui est le vrai Bill Bonner ?"

Ici Bill Bonner, au Agora Swiss Night, un hôtel à 200 $ la nuit à Lausanne. Nous sommes en voyage d’affaires, visitant des amis, collègues et associés en Allemagne et en Suisse. Il est 7h30 du matin. Nous devons écrire notre chronique avant que nos réunions commencent, pour que Chris (à Berlin) puisse corriger nos erreurs et transmettre au reste des équipes dans le monde pour mise en forme, insertion de liens commerciaux et envoi à nos abonnés.

Le vrai Bill Bonner ne sait pas exactement ce que ces liens commerciaux offriront. Mais il est convaincu qu’ils sont recommandables. Il fait également confiance à ses équipes pour s’en assurer. D’ailleurs, "recommandable" ne signifie pas la même chose pour tout le monde ; chacun ses goûts. Bill Bonner a ses goûts personnels — qui, lorsqu’il s’agit d’argent, sont stoïques… presque ascétiques. Il porte des jeans qu’il achète 10 $ (commentaire de son épouse : "on dirait un jean à 10 $"). Il conduit un vieux Ford F-150. Il ne comprend ni les options ni les dérivés, encore moins le trading sur le Forex, et se méfie de tout système promettant "de l’alpha".

Mais il sait aussi que d’autres gens sont plus intelligents que lui et gagnent souvent beaucoup plus que lui grâce à leurs investissements. Par ailleurs, les autres (y compris les membres de sa propre famille) ont des goûts très différents, des objectifs différents et des manières différentes de les atteindre. Qui plus est, il sait que son entreprise doit vendre des choses.

▪ … Et que sont les Publications Agora ?
Nous sommes très critiqués au sujet de ce que nous vendons et comment nous le vendons. Le plus souvent, les critiques ne comprennent pas ce qu’est "Agora". Il n’y a aucune honte à ça : il m’a fallu des décennies pour y parvenir, personnellement. "Agora" n’est pas une entreprise au sens ordinaire du terme. C’est plutôt une collection de sociétés — j’ai des parts dans certaines et dans d’autres, non. Ceci n’est pas seulement une mise au point technique. Nous publions à partir de notre base, non depuis le haut.

Nous publions ce que nos auteurs, analystes et rédacteurs en chef indépendants trouvent vrai et important

Nous publions ce que nos auteurs, analystes et rédacteurs en chef indépendants trouvent vrai et important. Dès le début, nous apprenons à nos rédacteurs à être hardis. "Les mots doivent être un peu violents", disait Keynes sur le sujet, "parce qu’ils représentent l’assaut de la pensée sur ce qui ne pense pas".

Nous sommes extrêmement réticent à l’idée de censurer nos spécialistes et auteurs. Nous les encourageons plutôt à s’exprimer sans retenue. Aux lecteurs de décider par eux-mêmes ensuite.

Bien entendu, nous aurons souvent tort. Et nous serons embarrassés, à l’occasion. Par exemple, nous nous trompions du tout au tout lorsque nous avons averti nos lecteurs du "bug de l’an 2000", attendu en janvier 2000. Et nous attendons encore l’effondrement du crédit que nous avons prédit dès 1993. Heureusement, nos lecteurs ne nous paient pas pour avoir raison. Et encore moins pour être timides. Ils attendent juste de nous que nous soyons diligents et honnêtes, que nous explorions ce qui est non-conventionnel, parfois peu recommandable, et toujours aux extrêmes de la gamme des idées.

Et nos lecteurs ont le dernier mot. S’ils n’aiment pas ce que nous proposons, ils n’achètent pas. Et s’ils changent d’avis, ils peuvent être remboursés.

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