La Chronique Agora

Berkshire Hathaway et l’or, ça fait deux !

▪ Etes-vous une personne civilisée ou un homme de Néandertal ? Pour le savoir, Charlie Munger, vice-président de Berkshire Hathaway, nous propose un test on ne peut plus simple : « les gens civilisés n’achètent pas d’or », affirme-t-il.

Et voilà. Si vous ne possédez pas du tout d’or, excepté peut-être une dent en cette matière, vous êtes civilisé. Félicitations !

Si, toutefois, vous avez planqué quelques Krugerrand sous votre matelas, mauvaise nouvelle : vous êtes désespérément non-civilisé — un néandertalien du point de vue financier, objet de pitié pour ceux qui sont civilisés.

« Personnellement, je pense que l’or est quelque chose de très bien à coudre dans vos vêtements si vous êtes une famille juive à Vienne en 1939 », a récemment déclaré Munger, « mais je crois que les gens civilisés n’achètent pas d’or. Ils investissent plutôt dans des entreprises productives ».

Oui, c’est vrai. Les gens civilisés investissent dans des entreprises productives… jusqu’à ce qu’un gouvernement non civilisé décide de les voler ou simplement de les taxer et de les réguler jusqu’à les réduire à néant.

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Une journée de résistance pour votre patrimoine
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En d’autres termes, il faudrait faire remarquer à M. Munger que les stratégies d’investissement civilisées fonctionnent dans les sociétés civilisées. Dans les sociétés non civilisées, l’or est généralement préférable. Ou, pour le dire autrement, lorsque les civilisations perdent leur civilité, le prix des actions chute et l’or grimpe… ce qui est exactement en train de se passer dans nos chers Etats-Unis d’Amérique.

Au cours des quinze dernières années, le retour sur investissement de Berkshire Hathaway, peut-être le plus civilisé des titres américains, est resté loin derrière celui de l’or. Des hommes civilisés comme Charlie Munger et Warren Buffett considèrent qu’une tendance sur 15 ans n’est qu’un pur hasard. Peut-être. Ou alors peut-être que cette tendance est un signe que l’Amérique devient un peu moins civilisée — un peu moins amicale envers les entreprises productives.

En dépit de cette tendance, les gens civilisés savent mieux que les autres. Ils dédaignent l’or afin d’investir dans les valeurs de sociétés de médias sociaux vantées à l’extrême, des banques surexposées au risque, des obligations de gouvernements en faillite et des produits dérivés complexes impossibles à évaluer avec précision… jusqu’à ce qu’ils ne valent plus rien… car à ce stade leur valeur précise est connue.

Ceci, cher lecteur, est civilisé !

Mais il existe un échelon supplémentaire : l’investisseur hyper-civilisé. Ce type d’investisseur méprise l’or et préfère investir dans des produits dérivés hyper-complexes. On trouve dans cette catégorie des hommes comme Warren Buffett qui ne se contentent pas de fuir l’or mais aussi de le rabaisser publiquement tout en investissant à tour de bras dans des compagnies financières hautement spéculatives bourrées de produits dérivés financiers complexes.

Souvent, ces banques sont dirigées par des investisseurs hyper-hyper-civilisés — le genre de types qui ne se contentent pas d’amasser des produits dérivés complexes mais qui amassent des produits dérivés complexes liés aux obligations des gouvernements en faillite. Ils utilisent ensuite une méthode de « contrôle de risque » qui généralement échoue à contrôler les risques.

On ne peut pas être plus civilisé que ça.

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