La Chronique Agora

Ben Bernanke continuera d'user de la planche à billets jusqu'à la fin du QE2

▪ Ce n’est même plus drôle tellement le scénario était prévisible ! Ou plus littéralement « écrit d’avance » ! Ben Bernanke s’enfonce dans le déni de la réalité et voit s’effondrer ce qui subistait de sa (minuscule) crédibilité.

Les marchés en ricanent mais la chute du dollar sous les 1,4790/euro leur va très bien. Et que dire de la flambée de l’or qui scintille à un zénith historique de 1 530 $ l’once tandis que l’argent métal explose la barre des 50 $ !

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Ils avaient parié que Magic Ben se comporterait jusqu’au bout de l’absurdité comme un crétin dogmatique convaincu de sa capacité à sauver la planète par la magie de la planche à billets… et ils ne se sont pas trompés !

Il se fait fort d’envoyer les Etats-Unis droit dans le mur du défaut de paiement — comme les banques s’en sont allées droit dans le mur des créances pourries avec sa complète bénédiction de 2006 à 2008.

Bien que la totalité des économistes admette désormais que sa politique de relance par le laxisme monétaire intégral ne relance rien — sinon l’inflation —  il réaffirme que telle sera sa stratégie pour les 12 à 18 prochains mois. Pourquoi changer de méthode puisque l’emploi ne devrait entamer son véritable redressement que d’ici 2013 ?

Puisque tout est absolument pareil qu’il y a deux, six ou 18 mois, la Fed a repris dans son intégralité le texte de ses précédents communiqués, en y ajoutant une seule précision — qui allait presque de soi : le QE2 ira à son terme !

Le pétrole peut bien grimper de 20% d’ici le prochain FOMC [Federal Open Market Committee, sorte de comité de politique monétaire, NDLR], les relevés de prix des biens et denrées essentielles peut bien faire un bond de 5% depuis le début de l’année, la Fed continue d’estimer que la tendance lourde de l’inflation reste parfaitement stable (hors énergie). Il est vrai que les salaires progressent moins vite que l’indice des prix en papier mâché qui sert de référence aux économistes de la Banque centrale.

▪ Les taux seront donc maintenus à un niveau éternellement bas. L’inflation sera de toute façon niée par tous les moyens, quand bien même elle dépasserait les 10% d’ici le 30 juin… La Fed réaffirme que le lent redressement de l’économie américaine exige une poursuite sans faille de toutes les mesures appropriées de soutien.

Il ne figure même plus dans le communiqué officiel (paru de ce mercredi) aucune référence à une stratégie de « mise en sommeil progressive des mesures non conventionnelles ».

Les tendances sous-jacentes du contexte économique dépeint par la Fed sont donc figées en l’état diagnostiqué au printemps 2009 : l’inflation n’existe pas, la politique d’argent gratuit est celle qui continue de s’imposer. Mais le marché lui oppose un démenti cinglant en envoyant le dollar par le fond jusque vers 1,48/euro, soit -10% depuis le 1er janvier.

▪ Wall Street s’attendait à un tel scénario : le billet vert chute de 3% en 10 jours. N’allez pas chercher plus loin les causes d’une performance boursière de +4% dans l’intervalle et ignorez le discours lénifiant de ceux qui invoquent la divine surprise constituée par les résultats trimestriels des entreprises début 2011.

Le consensus dévoilé aux médias est une nouvelle fois sous-évalué de 10% (de 10,8% pour être très précis). Ce piètre procédé est usé jusqu’à la corde à force d’être systématisé depuis plus de six trimestres.

Les dernières statistiques macro-économiques sont plus que mitigées. L’inflation progresse, l’immobilier se décompose, les déficits se creusent. La hausse des indices s’explique donc une nouvelle fois par le phénomène de flux, c’est-à-dire de l’argent surgi du néant que la Fed imprime en abondance depuis le printemps 2009.

▪ La perte de relation entre les performances boursières et l’actualité du jour — sauf accident de parcours comme Fukushima — interdit désormais de parler de psychologie du marché.
Ou alors elle n’est que de synthèse, dans la mesure où les algorithmes remplacent cette subtile combinaison de libre arbitre et d’anticipations des opérateurs. Il n’y désormais de place que pour le technique.

Pour les puristes, il y a une seule façon de faire de l’analyse… technique : focaliser son attention sur les cours, rien que sur les cours, suivre la tendance, rien que la tendance.

Dans ce cas, un robot suffit pour confirmer jour après jour la perpétuation d’un scénario éternellement haussier depuis septembre 2010.

Mais comment faire toujours semblant de ne pas voir ce qu’il se passe vraiment en coulisses ? Nous entendons par là la manipulation des cours, la multiplication de configurations qu’il est impossible d’imputer à une quelconque manifestation de la psychologie humaine.

▪ Peut-être a-t-elle ressurgi ce mercredi avec l’aspect très volontariste de la hausse des indices américains en seconde partie de séance ?

Le Dow Jones s’est trouvé propulsé vers 12 700 points ; le Nasdaq est allé au-delà de ses records historiques de fin octobre 2007, avec le débordement des 2 860 points et l’inscription d’une clôture au plus haut depuis fin janvier 2001 (à 2 970 points).

Peut-être s’agit-il de l’ultime épisode de la fuite en avant amorcée début juillet 2010, au risque (ou dans le but ?) de constituer un piège haussier pour les suiveurs. Rappelons que plus de 80% des professionnels se disent haussiers ; un consensus archi-hégémonique et littéralement vertigineux…

▪ A Paris, le CAC 40 doit encore gagner 2% pour retracer ses sommets algébriques 2011. La composante dollar (-10% face à l’euro depuis le 1er janvier, faut-il encore le souligner) nous indique une valeur de 4 400 points pour le détenteur américain.

Cette valeur est bien supérieure à celle du 18 février dernier (4 160 points), toujours corrigé de l’effet dollar ; la performance nette depuis le 1er janvier s’élève ainsi à +15%.

Les algorithmes à la manoeuvre depuis le 19 avril ont peut-être pour but d’emmener le CAC 40 tester les 4 100 d’ici le 30 avril. Mais c’est une hausse sans participation qui traduit un grand scepticisme de la part des investisseurs individuels.

Le marché se passe d’eux — et même de tous les autres — depuis huit mois. Il peut même aller chercher les 4 168 points sans qu’ils investissent un euro de plus, ou basculer dans un scénario baissier sous 3 960 points.

▪ Mais là, il y aura des vendeurs, beaucoup de vendeurs, et plus un seul acheteur ; les derniers shorts ont rendu les armes depuis le rebond contre-intuitif « post-Fukushima ».

Finalement, est-ce qu’une seule des problématiques antérieures au séisme du 11 mars (faillite de la Grèce et du Portugal, déficits américains, bulle des T-Bonds…) a connu ne serait-ce qu’un commencement de solution ?

Vous répondez « non » avec assurance et affirmez sans hésiter que c’est encore pire aujourd’hui avec le deux ans grec qui affiche 23% de rendement… le pétrole qui passe le cap des 113 $… et les politiques monétaires de la Fed et la BCE qui font le grand écart.

Parfait, vous maîtrisez parfaitement tous les éléments qui justifient 80% d’optimisme chez les gérants d’actions américains.

Pardon, nous oublions le principal : la confirmation du déni jusqu’au-boutiste de la réalité par Ben Bernanke !

Les fans de l’or s’apprêtent déjà à lui dédier une pièce de 50 pesos mexicains (qui pèse tout juste une once, plus quelques milligrammes d’un alliage métallique destiné à la rendre plus rigide) sur la tranche de laquelle ils ont commencé à graver 2 011 $, le 20.11.2011.

PS : Que nous réserve la séance d’aujourd’hui ? Comment vous positionner pour en profiter au mieux ? Retrouvez Philippe Béchade au 08 99 88 20 36* pour une analyse exclusive des coulisses boursières… et des conseils pour y adapter votre portefeuille.

*1,35 euro par appel + 0,34 euro / minute.
Depuis la Belgique : composez le 09 02 33110, chaque appel vous sera facturé 0,75 euro / minute.

Depuis la Suisse : composez le 0901 801 889, chaque appel vous sera facturé 2 CHF / minute

 
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