La Chronique Agora

BCE, un nouveau coup d’épée dans l’eau pour l’euro ?

▪ Les marchés boursiers américain et européen ont monté en flèche grâce au plan ambitieux annoncé par la Banque centrale européenne pour résoudre la crise de la Zone euro… une fois encore.

Peu importent les détails de ce sauvetage, dernier en date et le plus important ; tout est dans les titres :

« Wall Street termine en nette hausse à l’annonce du plan de la BCE », clamait le Financial Times.

« Après l’annonce de la BCE, le S&P 500 atteint un plus haut de plus de quatre ans », renchérissait Reuters.

« Les Bourses s’emballent après l’annonce par la BCE d’un nouveau plan », se réjouissait l’Associated Press.

__________________________

L’Etat-Providence a signé son propre arrêt de mort ! A présent, c’est chacun pour soi

Mais dans cette nouvelle donne, une poignée de Français pourrait être jusqu’à quatre fois plus riche d’ici deux ans.

Comment en faire partie ? Il suffit de suivre le guide

__________________________

Les détails du plan, si vous voulez vraiment savoir, prévoient un processus ouvert et illimité de rachat des obligations d’Etat européennes par la BCE. Mais ces rachats ne créeront pas de pression inflationniste, selon la BCE, parce qu’ils les « stériliseront ». Ce processus peut sembler un peu brutal mais il est en réalité très civilisé — tellement, en fait, qu’il sera probablement totalement inefficace.

Simultanément, la BCE stérilise ses achats en vendant quelques-uns de ses autres actifs. Autrement dit, elle achète quelques obligations à Petros tout en vendant le montant d’actions équivalent à Paulo. Selon cette théorie, répandre ainsi de l’argent sur les marchés du crédit permettra de supprimer les taux d’intérêt long terme et de restaurer la confiance dans les obligations d’Etat de la Zone euro.

Peut-être bien… ou peut-être que répandre ainsi de l’argent sur les marchés du crédit ne fera que répandre de l’argent sur les marchés du crédit… sans effet aucun. Le temps nous le dira.
Pour l’instant, les informations sont au beau fixe et, cela, les marchés adorent.

Selon le président de la BCE, Mario Draghi, le nouveau programme, baptisé Outright Monetary Transactions (OMT), se justifie en raison « des graves perturbations observées sur le marché des obligations publiques qui proviennent de craintes infondées de la part des investisseurs sur la réversibilité de l’euro ».

▪ Un euro à la normande
Peut-être bien que oui… Mais « peut-être bien que non » me semble plus judicieux. Du fait que ces « craintes infondées » reposent sur une base très solide de terreur légitime, le nouveau programme OMT ne réussira sans doute pas mieux que les précédents programmes de sauvetage « définitifs » de la BCE.

Mais à chaque jour suffit sa peine. Pour l’instant, les investisseurs se ruent fiévreusement sur les actions, ce qui, comme l’explique Chris Mayer dans un essai intitulé The Elephant and the Flea [« L’éléphant et la puce », NDLR], est une rupture nette par rapport aux tendances récentes. Pendant plusieurs mois, les investisseurs se sont doucement éloignés des marchés. La désillusion semble régner, alors que des gens comme Bill Gross, fondateur de PIMCO Asset Management, déclare que le « culte des actions est mort ».

Ignorez ces oiseaux de mauvais augure, conseille Chris. Annoncer la mort des actions est très exagéré. La clé, c’est de se concentrer sur les puces, pas sur les éléphants.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile