La Chronique Agora

Les banques familiales, un rempart de bon sens contre le risque systémique

Par Alexandre Benazzouz

« La crise nous a renforcé. Notre modèle d’affaires est de préserver et valoriser le capital de nos clients », explique à L’Agefi Dominique Benoit, directeur général France de Pictet.

Les banques indépendantes ont tiré leur épingle du jeu pendant la crise. A l’instar de Martin Maurel qui après une bonne année 2011 conforte son modèle familial. En effet, la banque marseillaise a enregistré une hausse de ses dépôts de 19% tandis ses crédits ont augmenté de 15%. Preuve de la solidité de la banque.

Ces banques indépendantes sont réputées êtres « non-systémiques ». Plus clairement, une banque dite systémique caractérise de grands établissements financiers de réseaux qui, par leur taille ou par la nature de leurs activités, sont susceptibles de déstabiliser la planète en cas de faillite. Ces banques familiales échappent donc à ce principe.

▪ Les banques familiales et indépendantes se méfient des actifs douteux
Dans son rapport sur la stabilité financière dans le monde, le FMI indique qu' »il ressort de la crise financière mondiale et des doutes grandissants quant à la viabilité de la dette publique de nombreuses économies avancées qu’aucun actif ne peut être considéré comme véritablement sûr ». C’est ici qu’intervient l’atout majeur de ces banques.

Bernard Maurel, le président du conseil de surveillance de la banque Martin Maurel, assure que sa banque n’achète jamais, ni pour ses clients, ni pour elle-même, ce qui n’est pas assez clair ou transparent. « Nous gérons l’argent de nos clients comme le nôtre ».

La banque familiale écarte tous produits financiers douteux, incompréhensibles et parfois toxiques.

A la différence de la plupart des grands groupes bancaires, Martin Maurel a maintenu le niveau de ses encours de crédit en dessous de 60% du montant de ses dépôts. Contre plus de 100% pour les autres banques.

▪ Pourquoi les grandes banques « systémiques » sont dangereuses
Rappelons que les quatre plus grosses banques françaises (BNP Paribas, le Crédit Agricole, la Société Générale et la BPCE) sont exposées à hauteur de 31 milliards d’euros à la dette souveraine des PIGS (Portugal, Italie, Grèce et Espagne).

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Elles ont également en portefeuille plus de 45 milliards d’euros de goodwill. Quand une société achète une autre entreprise, elle reporte très souvent à son bilan une somme qui correspond à de la survaleur — le fameux goodwill. Mais avec la crise, ces survaleurs ont de plus en plus de mal à se matérialiser…

Sans oublier l’exposition de ces quatre mastodontes à la dette LBO (leverage buy out). Qui s’élève à plus de 20 milliards d’euros. Ces montages financiers permettent de prendre le contrôle d’une entreprise majoritairement par endettement (la dette est financée par les dividendes de la société rachetée). Au cours des cinq prochaines années, 550 milliards de dollars d’emprunts LBO vont arriver à maturité en Europe, dont 86 milliards en France. En temps de crise, les dividendes se font de plus en plus rares. Le taux de défaut est en hausse, et pourrait exploser dans les années à venir.

Les CDS (credit default swaps) sont un autre danger auquel sont exposées ces banques. Si une banque a vendu plus de CDS que ses fonds propres ne le permettent, elle peut se retrouver en difficulté. Cela s’est plutôt bien passé avec le défaut partiel de la Grèce, mais n’oubliez pas que le risque court encore sur l’Italie, le Portugal, l’Espagne et même sur la France.

Autant de raisons de fractionner vos dépôts et d’opter pour une banque familiale et indépendante. Si l’une des banques réputées systémiques s’effondre, vous vous retrouverez avec vos comptes bloqués et votre coffre inaccessible.

Première parution dans Protection & Rendements le 23/04/2012.

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