▪ Notre sujet aujourd’hui porte sur la menace d’implosion du "Ponzi rouge" — la Chine ; et, plus spécifiquement, sur l’hypothèse ridicule de Wall Street/Washington que ce n’est qu’une autre grande économie qui a exagéré sur la "croissance" et qui attend maintenant que la main de fer de Pékin opère une transition en douceur. C’est-à-dire une migration disciplinée d’un pays industriel, d’exportations et d’investissement fixe à un plaisant nouveau régime de shopping, d’automobiles et de consommation de masse.
Si seulement elle le pouvait. Mais la Chine n’est pas un miracle de croissance de 10 000 milliards de dollars et des défis sur la transition ; c’est un pays quasi-totalitaire qui s’est lancé dans une frénésie d’exploitations minière, de constructions, d’emprunts, de dépenses et de spéculation avec une ampleur telle qu’on ne l’a jamais vue dans l’histoire.
C’est le plus gros accident de l’histoire humaine, un train fou qui fonce vers un gouffre sans fond |
Ce faisant, elle est devenue un volcan incendiaire de dettes irremboursables et de surinvestissements inutiles et fous. Elle ne peut être ralentie, stabilisée ou lancée dans une transition par des décrets ou de nouveaux plans des camarades de Pékin. C’est le plus gros accident de l’histoire humaine, un train fou qui fonce vers un gouffre sans fond.
Et cela fait toute la différence. Si la Chine s’effondre, l’économie mondiale ne pourra éviter un bouleversement financier et macroéconomique effroyable. Non parce que la Chine représente 17% du PIB mondial, qui est de 80 000 milliards de dollars, ni qu’elle est le moteur de la croissance mondiale depuis le début de ce siècle.
▪ L’épicentre du problème
En fait, la Chine est l’épicentre pourri du plongeon mondial qui dure depuis deux décennies dans une immense escroquerie monétaire et explosion du crédit encouragées par les banques centrales et qui a déformé et déstabilisé la trame même de l’économie mondiale. Mais en Chine, la folie financière a atteint un extrême insondable parce qu’au début des années 1990, une oligarchie désespérée de despotes armés de mitrailleuses a découvert une meilleure façon de régner — la planche à billets au sous-sol de la Banque populaire de Chine (BPC) — et ce juste au bon moment (pour eux).
Elle a imprimé à tout va. Achetant des dollars, des euros et d’autres monnaies à tour de bras afin de fixer sa propre monnaie et faire tourner les usines à exporter de M. Deng, la BPC a vu passer son bilan de 40 milliards de dollars à 4 000 milliards de dollars en seulement deux décennies. On n’avait jamais rien vu de semblable dans l’histoire des banques centrales — ni même dans les rêves les plus fous des économistes quant à ses capacités.
EXCLUSIF — LA RENCONTRE CHOC ! Leur entretien exclusif est disponible ici : cliquez vite pour le découvrir ! |
La planche à billets de la BPC fonctionnant à plein régime, cette dernière a à son tour émis du crédit à grande puissance. Au milieu des années 1990, la Chine avait environ 500 milliards de dollars d’encours de crédit publics et privés — à peine une fois son minuscule PIB. Aujourd’hui, ce chiffre s’élève à 30 000 milliards de dollars, voire plus.
Rien dans ce monde économique, ou dans le suivant, ne peut augmenter selon un facteur de 60 en seulement 20 ans et durer |
Toutefois rien dans ce monde économique, ou dans le suivant, ne peut augmenter selon un facteur de 60 en seulement 20 ans et durer. Et certainement pas dans un système construit sur un ensemble de décrets dirigistes, d’illusions, de mensonges et d’impossibilités, et qui ne montre pas même un semblant de discipline financière, de responsabilité politique ou de liberté d’expression.
▪ Un mélange de Keynes et Lénine
A savoir, la Chine est un mélange de Keynes et Lénine. C’est la tempête financière qui fera couler le grand édifice hypertrophié mondial de la fausse prospérité insufflée par les banques centrales.
Face à ce terrible danger, il est donc conseillé de ne pas disséquer les déclarations de Pékin à la manière des anciens Kremlinologistes. Les occupants du Kremlin étaient destinés à échouer sur le long terme mais au moins ils savaient ce qu’ils faisaient tactiquement dans le présent.
Par contraste, les suzerains rouges de Pékin ont construit un Village Potemkine. Mais ils pensent vraiment qu’il est réel parce qu’ils n’ont pas la moindre idée des exigences et manières de faire d’une véritable économie capitaliste.
Depuis que les oligarques vieillissants qui dirigent la Chine ont été délivrés de l’affreuse contre-utopie de Mao par la découverte par M. Deng de la planche à billets, ils vivent dans une bulle qui ne cesse d’enfler et qui est si économiquement irréelle qu’elle ferait des envieux dans le Truman Show. N’importe quel dirigeant avec un minimum de connaissances en économie aurait reconnu depuis longtemps que l’économie chinoise est piégée de toutes parts par le gaspillage, les excès et la non durabilité.
Un exemple ? Quelque part près de Shanghai, quelques développeurs fous du crédit ont construit une réplique du Pentagone sur un terrain de 40 hectares. Pas pour l’Armée Populaire de Libération ; c’est un centre commercial qui n’a apparemment ni locataires ni clients !
Rendez-vous lundi pour la suite et fin de cette analyse.