La Chronique Agora

Baisse pour les obligations gouvernementales japonaises… et hausse pour le Nikkei ?

▪ Portons notre regard de l’autre côté du Pacifique… vers le pays qui a inventé les bombardements suicide… et reparlons de notre « Transaction de la Décennie« .

Voilà que notre vieil ami Marc Faber a la même idée — au moins la moitié. Achetez des actions japonaises, dit-il…

« ‘Après un marché baissier de deux décennies, le moment est venu d’acheter des actions japonaises pour le long terme’, déclare Marc Faber, éditeur de la lettre Gloom, Boom & Doom. »

« Faber, à qui l’on attribue la prédiction du krach boursier de 87 et qui a dit il y a deux ans que les actions allaient chuter alors même qu’elles entamaient le plus grand rebond de ces 50 dernières années, a déclaré que le gouvernement japonais sera forcé d’imprimer des devises pour monétiser la dette publique du pays — qui est la plus grande du monde développé. Cela causera un affaiblissement du yen, contribuant à gonfler les revenus des exportateurs du pays et faisant grimper les cours de Bourse ».

« Faber rejoint d’autres investisseurs haussiers sur le Japon comme Goldman Sachs Group Inc. Et David Herro de l’Oakmark International Fund, et contre le scepticisme que le Japon a provoqué suite à quatre récessions et aux rendements moroses depuis le krach, en 1990, de l’économie de bulle. L’indice Nikkei 225 a chuté d’environ 73% depuis son sommet de décembre 1989 ».

« ‘Si je devais faire un pari, sur les dix prochaines années, en termes de marchés boursiers, j’envisagerais sérieusement une très forte pondération sur le Japon’, a déclaré Faber durant une conférence annuelle du groupe d’investissement CLSA Asia-Pacific Markets à Tokyo. ‘Une fois que le marché de la dette commencera à baisser, le yen commencera à s’affaiblir, ce qui fera grimper les prix des actions. J’achèterais des valeurs boursières actuellement’. »

▪ Mais attendez. Que voyons-nous là ?

Voici Dennis Gartman avec une nuance :

« Le Japon est démographiquement et budgétairement condamné. Sa population s’effondre en même temps qu’elle vieillit, tandis que les conditions budgétaires du pays sont de loin les pires du monde industrialisé. Le Japon a survécu pendant des décennies dans un monde étrange d’irresponsabilité fiscale parce qu’il pouvait vendre sa dette à ses propres citoyens, plutôt qu’au reste du monde comme le font — et doivent le faire — les Etats-Unis ».

Bien entendu, ça ne fait qu’apporter de l’eau à notre moulin. Les Japonais seront bientôt confrontés à un choix amer. Soit ils abandonnent leur modèle économique ridicule — avec ses éternelles relances budgétaires et ses taux zéro perpétuels… soit ils impriment des billets. S’ils abandonnent, cela provoquera le plancher final et dévastateur du ralentissement qui dure depuis 21 ans. S’ils impriment, en revanche… ils pourraient retarder le désastre juste assez longtemps pour l’empirer.

C’est un peu comme leur situation après la bataille de Midway. S’ils avaient soigneusement examiné leur situation, ils auraient vite vu que les dieux de la guerre étaient passés à l’ennemi. Les Japonais étaient face à un adversaire supérieur. Ils n’avaient plus de carburant. Ils avaient besoin du contrôle des voies maritimes pour se ravitailler — et ils venaient de le perdre.

Que faire ? Ils avaient le choix. Ils auraient pu se replier, demander pardon et négocier un accord. Ils ont préféré continuer… subir une retraite longue, difficile et cruelle… et ont fini par faire appel à des pilotes kamikazes pour essayer de sauver la mise.

Quel choix feront-ils cette fois-ci ? Probablement qu’ils feront marcher la planche à billets. Les taux d’inflation grimperont. Les obligations gouvernementales japonaises s’effondreront. Et les investisseurs essaieront de se protéger de l’inflation en achetant des actions.

 
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