Quels placements privilégier en période d’inflation ?
Les marchés actions américains se sont emballés à la hausse sur la fin de l’année 2023 et en début d’année 2024. Voici un graphique sur cinq ans du S&P 500. Entre le 26 octobre 2023 et le 15 janvier 2024, il affiche une hausse de 16% ; depuis septembre 2022, il enregistre une progression de 33%.
En dépit de cette belle performance, le marché entre – selon nous – dans une période de baisse.
Un marché baissier ?
Vraiment ?
Oui, il suffit de gratter un peu le vernis de surface pour faire apparaître la vraie toile de fond…
Voici le même graphique d’évolution du S&P 500 mais il est cette fois évalué en or, ce qui gomme les effets de la création monétaire. La quantité d’or augmente de 2% par an, c’est donc une mesure plus honnête que celle de la quantité de dollars. Avec cette mesure, nous pouvons constater que sommes bien dans un marché baissier.
Le graphique suivant montre l’évolution du S&P 500 « équipondéré », c’est-à-dire qui illustre la performance moyenne de toutes les actions qui composent l’indice. Ceci permet de minimiser l’effet des « locomotives », les très grosses valeurs qui ont beaucoup progressé. Sous cet angle, le mieux que l’on puisse dire est que les actions n’ont rien fait depuis trois ans.
Et pour terminer, voici l ‘évolution de l’indice Russell 2000, qui comprend 2 000 petites valeurs cotées.
Nous en concluons que les extraordinaires performances des sept plus grosses entreprises mondiales – soufflées par la création monétaire – masquent un véritable marché baissier de l’ensemble des marchés actions. Ces sept grandes capitalisations sont Nvidia (+239% en 2023), Meta (+191%), Tesla (+109%), Amazon (+83%), Microsoft (+56%), Alphabet (+55%) et Apple (+52%).
Appelons cela un marché baisser furtif…
Notre stratégie 2024 reste par conséquent inchangée : mode sécurité maximale et positions défensives. Quand quelque chose lâchera et que la Fed paniquera, nous basculerons notre stratégie d’investissement en mode « protection contre une inflation incontrôlable ».
Les trois placements pour faire face à l’inflation
Nous restons plutôt à l’écart des marchés-actions, tâchant de préserver le pouvoir d’achat de notre épargne, sans perdre de sommeil, ni d’avoir à travailler d’arrache-pied. Notre stratégie est comme une cabane isolée dans l’arrière-campagne, loin de la folie et des bruits, où nous attendons la prochaine grosse embardée de politique monétaire.
L’idée de rester à l’écart, et la recherche de sécurité par rapport aux marchés-actions, consiste à détenir trois actifs…
- Une réserve de liquidités. Une fois que vous avez rempli votre livret A (plafond de 22 950 €) qui rapporte actuellement 3%, il ne vous reste pas d’autre solution que de vous tourner vers votre banque pour connaître les conditions de rémunération d’un compte à terme dont les taux sont un peu au-dessus de 3%, mais pour une durée de 12 mois (donc un risque supérieur en cas de grand choc sur les marchés). Evidemment, avec ce type de compte, vous avez un risque de contrepartie (votre banque). Aujourd’hui encore, ce risque n’est pas suffisamment rémunéré pour des durées de 12 mois. La crise libanaise a par ailleurs démontré que des déposants de banques saines (car toutes les banques libanaises n’étaient pas en faillite) peuvent voir leurs comptes gelés par la banque centrale dans le cadre d’une crise bancaire générale et de défaut sur la dette. Bref, restez prudent avec vos liquidités.
- Un gros tas d’or et d’argent. Nous préférons les pièces ayant cours légal. Certes l’or et l’argent ne servent pas d’intérêts. Mais nous les détenons pour nous prémunir d’un effondrement chaotique du système financier et de la dévaluation des devises qui ne manque pas de suivre rapidement. En attendant, l’or et l’argent conservent le pouvoir d’achat. Ni plus ni moins. En tant que seconde assurance contre une dévaluation foudroyante de la devise, nous vous suggérons aussi une petite position en cryptomonnaies.
- Une position importante dans l’industrie des énergies fossiles. C’est là que nous gagnons les dividendes qui nous permettent d’augmenter notre épargne. En plus des métaux précieux, nous souhaitons investir dans des entreprises qui extraient, transportent, raffinent, stockent de l’énergie, principalement du pétrole et du gaz. En général, le marché sous-cote ces actifs car il a tendance à sous-estimer la consommation de pétrole, de gaz, de charbon, d’uranium par l’humanité durant les cinquante prochaines années (et à surestimer l’apport des énergies dites « renouvelables », qui sont surtout intermittentes). La sous-évaluation prive l’industrie de capitaux et crée la rareté. Cette rareté conduit à des profits excessifs pour les rares acteurs qui restent. Les actionnaires peuvent s’attendre à une longue période de retours et de dividendes élevés de la part de l’industrie des énergies fossiles.
Notre espoir est que ces trois actifs – liquidités, métaux précieux et actions du secteur des énergies fossiles – soient la forteresse de notre épargne. Les liquidités nous protègent d’une chute des prix des actifs et nous procurent un petit revenu. L’or et l’argent nous protègent contre les dévaluations des devises et la déflation. Et les actions dans le secteur du pétrole et du gaz nous procurent des revenus tout en nous protégeant aussi contre les dévaluations.
Nous utilisons un modèle d’allocations d’actifs qui vise en priorité la préservation du capital et marginalement un petit peu de croissance. Avec la performance des énergies et de l’or sur les deux dernières années, nos objectifs sont atteints pour le moment.
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