La Chronique Agora

Avec la baisse des attentes d'inflation, les liquidités sont reines

▪ Eh oui : le cash règne encore et toujours en maître sur les marchés.

Il est roi parce que le « non-cash » est un plébéien et un perdant… Il perd sa valeur. Un article du Financial Times nous apprenait mercredi par exemple que :

« Les attentes d’inflation aux Etats-Unis sont à leur point le plus bas de l’année ».

En d’autres termes, oubliez l’inflation. Oubliez les augmentations de prix. On ne jure plus que par les liquidités — le cash.

Les gens s’attendent à ce que les liquidités aient plus de valeur. Et si nous avons raison… ce sera le cas. Les actions baissent, par exemple. L’or aussi.

▪ Un autre article dans la presse financière de cette semaine nous disait que « le marché immobilier [américain] est génial… si vous êtes riche ».

Pourquoi ? Parce que les riches ont des liquidités. Ils sont les rois et les reines — et les jokers. Et maintenant, ils peuvent utiliser leur cash pour acheter d’autres actifs à prix réduits. Ils en ont plus pour leur argent. Lorsque l’inflation se calme, il en va de même pour les prix. Et c’est sur le marché immobilier US qu’ils ont le plus reflué.

Un ami nous a fait part d’une occasion d’investissement… Un immeuble de 12 appartements en Floride, à quelques rues de la plage. A combien se vend une telle propriété ? Durant les heures de gloire de la bulle de l’immobilier, elle aurait pu partir à trois millions de dollars. Aujourd’hui, elle est disponible pour 750 000 $ — avec un financement du propriétaire à 5%.

Voyons voir… Si vous pouvez avoir 800 $ par appartement et par mois… eh bien, ça pourrait être une très bonne affaire. Parce qu’on peut probablement couvrir les frais de fonctionnement et d’entretien et obtenir mieux qu’un rendement de 5%. Si c’est vrai, au cours du temps, le bâtiment sera gratuit.

Le problème, avec l’immobilier, toutefois, c’est que chaque cas est différent. Les toilettes se bouchent toutes d’une manière individuelle… et les toits ont tous une fuite à un endroit différent. Si vous ne savez pas ce que vous faites… si vous ne faites pas vos devoirs… si vous ne savez pas gérer une propriété (et notamment réclamer des loyers à des gens qui n’ont pas beaucoup d’argent), vous aurez probablement du mal.

▪ A la Chronique Agora, nous préférons les marchés boursiers, où les locataires ne viennent pas se plaindre de leur vie difficile et où la peinture de la salle de bains ne s’écaille pas. Mais ce que nous constatons sur les marchés boursiers est bien pire que ce que nous voyons dans l’immobilier.

Partout dans le monde de l’investissement — à part la dette du gouvernement américain — les rendements vont probablement grimper. Le cash est roi. Et il va probablement devenir encore plus puissant. Dans l’immobilier, par exemple, les mauvaises nouvelles n’ont pas encore été totalement prises en compte dans les cours. Les gens pensent que les prix atteindront un plancher et qu’ils recommenceront ensuite à grimper. Ils se figurent qu’il leur suffit d’acheter au bon moment et tout ira bien. Mais comme nous ne cessons de le souligner, les marchés ressemblent bien plus à des chats qu’à des chiens. Ils jouent avec leur proie… la tuant lentement tout en s’amusant.

N’oubliez pas que M. le Marché n’a pas hésité à faire grimper les prix à des hauteurs vertigineuses ; de la même manière, il n’hésite pas à les faire descendre au 36e dessous. Il croit à l’égalité des chances. D’abord, il a convaincu les gens que l’immobilier grimpe toujours. Maintenant, il va leur faire croire qu’il baisse toujours. Lorsqu’il en aura terminé, les Américains pourront acheter une maison pour environ la moitié du prix actuel.

Bien entendu, à ce moment-là… personne ne voudra en entendre parler. Parce que les gens auront appris une leçon importante qu’ils transmettront à leurs enfants : « n’achetez pas de maison. Louez. C’est moins cher ». A ce moment-là, peut-être que les prix des maisons recommenceront à grimper. Et ce qui est vrai de l’immobilier l’est aussi des actions.

En attendant… et peut-être pour longtemps… le cash est roi.

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