▪ L’élection présidentielle se rapproche à grands pas. Tentons d’y voir plus clair sur les orientations économiques et essayer d’anticiper la tendance du second semestre : où en sont les débats ?
▪ Historique des événements qui pèsent sur la campagne
Dès la mi-janvier, le Premier ministre avait lancé les hostilités, tentant de décrédibiliser le programme économique du candidat socialiste. Alors que Standard & Poor’s officialisait sa dégradation du triple A français, François Fillon essayait de renverser la vapeur.
François Hollande « pourrait soumettre son programme électoral à Standard & Poor’s. Il serait intéressant de savoir ce qu’une agence de notation pense d’un programme dans lequel il n’y a que des augmentations de dépenses et des hausses d’impôts, et pire encore, des retours en arrière sur des décisions structurelles, comme la réforme des retraites ou la politique nucléaire de la France », attaquait-il.
Ou comment donner le droit de vote aux agences de notation…
Le 14 février dernier, cette drôle de guerre par agences de notation interposées a repris de plus belle lors de l’annonce de Moody’s d’un abaissement de sa perspective à moyen terme de la note de la France de « stable » à « négative ».
Motivée selon l’agence elle-même « par les risques financiers et macro-économiques grandissants émanant de la crise de la Zone euro », cette sanction visait par ailleurs huit autres pays de la Zone. Mais à nouveau, les politiques se sont empressés de récupérer l’information en leur faveur.
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« Un désaveu cinglant pour Nicolas Sarkozy », a ainsi commencé Delphine Batho, une des porte-parole du candidat socialiste, suscitant aussitôt une réplique outrée du ministre du Travail, Xavier Bertrand, prédisant au contraire « une dégradation accentuée » en cas d’élection du candidat socialiste à l’Elysée. Maintes fois repris depuis par l’UMP, cet argument est pourtant totalement absent des conclusions de Moody’s. Cette dernière évoque certes, des « incertitudes » pesant sur les réformes institutionnelles et le cadre budgétaire et économique de la Zone euro, mais cela relève de la lapalissade en période électorale !
En revanche, l’agence soulignait aussi « la détérioration continue de la dette publique française »…
▪ Que retenir de tout cela ?
Les programmes politiques de soutien à l’économie sont-ils si différents ? L’un des candidats avance-t-il des mesures miracles ? Pas le moins du monde selon moi : la rigueur est la même pour tous !
Pour s’en assurer, penchons-nous plus en détail sur les programmes des principaux candidats.
Premier point : le retour à l’équilibre des finances publiques sur lequel tout le monde, évidemment, s’accorde. Seul le calendrier diffère. Dès l’année 2016 pour l’UMP contre fin 2017 pour François Hollande. A défaut d’être plus tardif, cet horizon présente au moins le mérite du réalisme au vu des 50 milliards d’euros d’économies (contre 75 milliards selon Nicolas Sarkozy) combinées au même montant de recettes supplémentaires nécessaires (contre 40 milliards à droite).
Du côté de la relance, qui concerne au plus près nos petites et moyennes valeurs, le sujet des PME prend, là encore, la même importance dans tous les programmes. « Une priorité » pour Hollande, « des PME conquérantes » pour Sarkozy.
Du neuf au niveau des propositions ? Pas vraiment.
Pour le premier, leur développement s’appuie sur une modulation du taux d’imposition sur les entreprises en fonction de leur taille (de 35% à 15% contre un taux actuellement fixe de 33,3%) tout en créant « un guichet unique » régionalisé.
Une décentralisation administrative également présente dans le programme de l’UMP, qui y ajoute une promesse nommée « Small business act » (20% des marchés publics seront réservés aux PME). Ne nous décourageons pas.
Regardons du côté d’un autre sujet à la mode : la réindustrialisation. Le made in France fait à nouveau recette dans les propositions de chacun des candidats à l’Elysée… En attendant que les candidats dévoilent leur programme définitif, la visibilité est du côté du candidat socialiste qui recommande de créer un « livret épargne industrie dont le produit sera entièrement dédié au financement des PME et des entreprises innovantes » et « la création de nouveaux outils financiers pour lancer des programmes industriels innovants » au niveau européen.
Conclusion ?
Certes les propositions avancées par les uns et les autres se suivent et se ressemblent. Mais il n’y a pas de quoi désespérer. Réjouissons-nous plutôt du consensus en train de naître autour de ces mesures indispensables (à défaut de se révéler originales) pour redynamiser notre économie.
En attendant, le mieux reste encore de se fier aux résultats plus concrets et tangibles. Ici, pas de déception, les nombreuses publications de sociétés qui ont émaillé le mois de mars ont été plutôt bonnes. En particulier, la majorité des valeurs que nous avons dans le portefeuille de Small Caps Profits ont communiqué des résultats en ligne avec nos attentes.
Si elles demeurent plutôt prudentes sur leurs perspectives pour 2012, leurs résultats 2011 sont plus que corrects, à l’instar d’Eurofins, que nous avons décidé de vendre avec une belle plus-value de 38% à la clé !