« Un mois de janvier sans gelée n’amène jamais une bonne année », dit un proverbe agricole. Remplacez la « gelée » par la « hausse des frais » et vous aurez sa déclinaison bancaire.
Eh oui, si vous êtes mal bancarisé, votre banque va (encore) vous coûter plus cher en 2017.
Fin 2015, c’était la quasi-généralisation des frais de tenue de compte à compter du 1er janvier 2016 qui avait fait jaser. Un an plus tard, les banques revoient leur grille tarifaire avec en particulier une augmentation significative de ces mêmes frais.
Le Point évoque quelques mesures complémentaires : augmentation des frais de retrait en dehors des distributeurs du réseau de votre banque et augmentation du prix des cartes bancaires à débit immédiat.
Cher Lecteur, Ici Eric Lewin. Je vais vous montrer aujourd’hui comment, avec 200 euros, vous pourriez multiplier vos gains et gagner cinq fois plus en étant retraité qu’en restant en activité… … Oui, 200 euros au départ suffisent. Difficile à croire… je sais. Et pourtant, j’applique cette méthode depuis des années — et je peux témoigner qu’elle fonctionne. |
Car voyez-vous, mon bon monsieur, il faut bien que nos pauvres banques puissent combler le manque à gagner qu’a entraîné la baisse des taux ! Tant pis si ces derniers sont remontés fin 2016, l‘important — et c’est bien naturel –, c’est de marger. Les taux négatifs se retrouveront donc dans vos frais bancaires dès janvier.
Simone Wapler faisait d’ailleurs remarquer la semaine passée que la hausse des frais bancaires n’est que le prélude à la facturation des dépôts, lui-même antichambre de la suppression du cash.
Sauf que voilà, du côté des épargnants, on commence à se rebeller. Le nombre de personnes bancarisées ayant fait sécession a doublé entre 2013 et 2016, nous apprend L’AGEFI du 25 novembre. Le taux d’attrition des banques (qui mesure la perte de clients) se monte désormais à 4,3%. Les Français commencent donc à faire quelques infidélités à leur banquier.
Pourquoi cette sortie de captivité d’un nombre croissant d’épargnants ?
Tout d’abord, le fait qu’ils en ont le droit. On oublie trop souvent que les banques ne sont que des grandes surfaces financières. D’ailleurs, depuis la loi Hamon du 17 mars 2014, les banques sont tenues de proposer gratuitement un service d’aide à la mobilité bancaire. La loi Macron, qui entrera en vigueur le 6 février 2017, est venue renforcer ce principe avec l’obligation pour les banques de prendre en charge l’ensemble des formalités de transfert, et ce dans des délais encadrés. Le transfert de compte s’apparente donc de moins en moins à l’ascension d’un Everest administratif.
Ensuite, face à la sclérose du secteur bancaire traditionnel, les choses commencent à bouger. Et même à bouger plutôt fort, si vous voulez mon avis.
La concurrence des banques en ligne
La part de marché des banques en ligne est estimée à environ 3%. Parmi les nombreux comparateurs qui analysent chaque année les offres sur ce marché, je vous recommande celui des Dossiers de l’Epargne qui, comme c’est le cas des Publications Agora, ont le mérite d’être totalement indépendants.
Le haut du tableau est régulièrement occupé par les mêmes enseignes : BforBank, Boursorama Banque, Fortuneo, Hello bank!, ING Direct et Monabanq. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’innovation sur ce secteur, ce serait plutôt le contraire — et la concurrence est rude !
Source : www.culturebanque.com
La solution banque en ligne présente l’avantage de frais particulièrement réduits, voire inexistants pour l’utilisation d’un compte courant en France uniquement (les retraits et les paiements à l’étranger vous seront en revanche généralement assez lourdement facturés). En outre, si vous devez joindre un conseiller, plus besoin de vous déplacer et de patienter en agence : tout se passe au téléphone, sans blabla et avec des horaires d’appel bien plus larges que ceux d’une agence physique.
Mais, oui, vous êtes toujours exposé aux dangers du système bancaire français puisque ces banques en lignes ne sont que des filiales de grands groupes.
N26 : une banque en ligne allemande très low cost
La banque allemande 100% numérique N26 (anciennement Number26) propose des services bancaires en ligne depuis 2013.
Son offre est restreinte au compte courant mais son utilisation présente l’avantage de ne pas faire l’objet de conditions de revenus. La seule condition est en fait de ne pas utiliser un Windows Phone. Pour vous inscrire, il vous faudra en effet installer une application mobile disponible uniquement sur Android et iOS. Le site officiel de la société promet une inscription en « huit minutes » maximum.
Lors de son arrivée sur le marché français en décembre 2015, Number26 proposait une offre entièrement gratuite, de l’ouverture du compte à la MasterCard, en passant par les paiements par CB et les retraits en distributeur et ce… quelle que soit la devise !
Cette offre inégalable pour les voyageurs a connu un succès monstre et, de gratuite, l’offre de N26 est devenue payante, au travers de deux formules.
Avec l’offre N26 Classique, la Mastercard coûte 34,80 euros par an et les retraits en devises font l’objet d’une commission à concurrence de 1,7% du montant retiré. Les retraits en euros au-delà du cinquième dans le mois sont facturés deux euros par retrait. Les règlements par CB restent eux gratuits quelle que soit la devise.
L’offre N26 Black coûte 70,80 euros à l’année et vous permet d’utiliser votre Mastercard Black World Elite sans limite (autre que le montant de vos dépôts, bien sûr !).
Cette solution, en particulier dans sa version Black, permet toujours aux voyageurs d’économiser en commissions bancaires.
N26 a par ailleurs montré qu’elle ne souhaite pas en rester là puisque la société propose désormais (en version bêta) un service de compte bancaire pour entreprise. L’offre N26 Business constitue une innovation de taille quand on sait combien il est difficile pour une entreprise d’ouvrir un compte courant en France.
[NDLR : Votre banque augmente ses frais mais est-elle vraiment sûre ? Etes-vous à l’abri de devoir la sauver comme ont dû le faire certains déposants italiens ? Pour le savoir, procurez-vous notre livre, Banques vos vrais risques en cliquant ici.]
Orange Bank et bientôt FreeBank ou Facebook Bank ?
Peut-être n’aviez-vous pas entendu parler de l’allemand N26, mais vous êtes certainement déjà tombé sur des articles évoquant l’arrivée d’Orange Bank, dont le lancement est prévu pour janvier 2017.
La communication du groupe n’a pas laissé échapper beaucoup de détails, mais on nous promet une offre très alléchante en termes de tarifs. Stéphane Richard, le PDG du groupe, a même annoncé vouloir devenir « le Free de la banque ».
Avec un potentiel de 850 boutiques, le marché risque d’être quelque peu chamboulé par l’arrivée de cet acteur hybride, à mi-chemin entre la banque traditionnelle et le 100% numérique.
Du côté de chez Xavier Niel, il n’y a officiellement pas de projet de banque, même si la marque FreeBank a été déposée auprès de l’INPI dès juin 2000. Affaire à suivre…
Enfin, nombreux sont ceux à s’interroger sur l’arrivée d’une éventuelle Facebook Bank. Au mois de novembre, la filiale Facebook Payments International Ltd a obtenu de la Banque centrale d’Irlande le statut de prestataire de paiement et d’émetteur de monnaie électronique. La société de Mark Zuckerberg pourra désormais exercer cette activité dans tous les pays de l’UE. Il serait étonnant que le géant américain en reste là.
Si vous vous demandez si le moment ne serait pas venu de changer de banque, commencez à regarder combien la vôtre vous coûte par an. Mais avant d’agir, attendez le lancement de FreeBank : nous ne sommes pas à l’abri d’une bonne surprise et nous aurons très certainement l’occasion d’en reparler dans ces colonnes.