La Chronique Agora

Au-delà du cri du héraut

Dans un pays de la taille des Etats-Unis, le « peuple » est bien trop éloigné de Washington pour avoir une réelle influence sur lui. C’est pourquoi les gouvernements des Etats ont tendance à faire moins de mal que les gouvernements fédéraux.

« La situation de guerre n’a pas évolué à l’avantage du Japon. » – Empereur Hirohito, après Hiroshima.

La semaine dernière, la situation n’a pas évolué à l’avantage de Joe Biden. Mais à quoi pouvait-on s’attendre ? Si vous mettez un vieil homme sur un podium, il est probable qu’il vacille un peu.

Et alors ? Joe Biden n’a jamais été qu’une figure de proue. Son seul véritable rôle était de veiller à ce que personne d’autre, susceptible de perturber le système frauduleux, ne puisse s’asseoir dans le bureau ovale.

Mais le débat de la semaine dernière nous a scotchés.

Les Etats-Unis sont déjà en proie à la plus grande et à la plus coûteuse expérience de l’histoire monétaire destinée à prouver, une fois de plus, qu’on ne peut pas faire confiance aux autorités pour imprimer de l’argent. Avec cette fausse monnaie, ils ont fait tomber les taux d’intérêt à leur plus bas niveau depuis cinq mille ans, bien en dessous de zéro… et ont paralysé l’économie avec une dette de 100 000 milliards de dollars.

Ce chiffre inclut 35 000 milliards de dollars de dette du gouvernement américain ; il s’agit de poudre magique pour les autorités fédérales, qui leur a permis de devenir beaucoup trop influentes et de préparer les Etats-Unis à une guerre perpétuelle et à la faillite.

Un travail de l’intérieur

Ce week-end, les Américains étaient encore sous le choc de la découverte de la sénilité de leur président, l’homme qui détient les codes nucléaires. Et comme nous l’avions deviné le mois dernier, les initiés s’activent pour lui trouver un remplaçant.

Les dirigeants de la Maison-Blanche devaient savoir que leur homme n’était pas à la hauteur de la tâche, ils devaient savoir qu’il se ridiculiserait. Ils devaient savoir qu’il ne parviendrait pas à formuler une pensée cohérente, qu’il serait confus et désespéré devant cinquante millions de spectateurs, et qu’il serait la risée de lui-même et des Etats-Unis.

Pourquoi ont-ils fait cela ? Pourquoi le soumettre à l’humiliation et au mépris ? Ne pouvaient-ils pas savoir, ne pouvaient-ils pas anticiper ce qui allait se passer ?

Ou l’ont-ils piégé ? L’idée était-elle de rendre si évident le fait qu’il n’allait pas être le véritable président dans six mois – et encore moins pendant quatre ans – que même lui, à travers le brouillard accumulé en quatre décennies, pourrait voir qu’il était temps de se retirer de la scène ?

Il n’y a pas de honte à vieillir. C’est ainsi que les choses fonctionnent.

Et ce ne serait pas la première fois qu’un déficient mental se retrouverait à la Maison-Blanche. En octobre 1919, Woodrow Wilson était dans sa salle de bain lorsqu’il a eu une attaque cardiaque. Il est tombé et s’est cogné la tête. Par la suite, il est devenu absent, incapable de penser ou de parler clairement. Pendant un an et demi, sa femme et son médecin l’ont couvert. Ils ont prétendu qu’il allait bien, qu’il se remettait d’une grippe ou d’un « épuisement nerveux ».

De toute façon, la nation se portait probablement mieux sans lui. La vie continua comme avant.

L’astrologue en chef

Plus tard, au cours de son second mandat, Ronald Reagan a lui aussi montré des signes de fatigue. Son épouse, Nancy, s’est tournée vers son astrologue, Joan Quigley, pour aider le président à résoudre des questions politiques essentielles. Le chef de cabinet, Donald Regan, a affirmé ceci : « Toutes les décisions importantes prises par les Reagan pendant mon mandat de chef de cabinet de la Maison-Blanche ont été approuvées à l’avance par Quigley. » 

Wilson avait déshonoré la nation par son ingérence en Amérique latine. Puis, après s’être représenté aux élections comme l’homme qui « avait évité la guerre », il a envoyé des troupes américaines en Europe, où plus de cent mille personnes ont trouvé la mort. Mais l’effet de cet acte sur le citoyen moyen a probablement été modeste. Quant à l’équipe de Reagan, elle a ignoré la promesse d’un plus « petit gouvernement » de Reagan et a plus que doublé la dette des Etats-Unis.

Dans les deux cas, ce que les électeurs avaient demandé n’avait rien à voir avec la situation véritable.

Aujourd’hui, le problème n’est pas que M. Biden soit une marionnette de l’élite dirigeante. Le problème, c’est que tout le système est contrefait. La démocratie ne fonctionne qu’à petite échelle. « Au-delà du cri du héraut », comme le disait Aristote, les élites prennent le pouvoir.

Dans un pays de la taille des Etats-Unis, le peuple est bien trop éloigné de Washington pour avoir une réelle influence sur lui. C’est pourquoi les gouvernements des Etats – à l’exception des plus grands – ont tendance à faire moins de dégâts que les gouvernements fédéraux.

Avant 1971, le « pouvoir de la bourse » permettait aux citoyens d’exercer un contrôle résiduel sur leur gouvernement. Les impôts sont quelque chose que le peuple comprend. Et un homme politique qui augmentait les impôts risquait sa carrière. Mais une fois que les autorités fédérales ont adopté la fausse monnaie, basée sur le crédit, les initiés ont pu imprimer de l’argent et l’emprunter eux-mêmes, en dépensant sans avoir à augmenter les impôts.

Ensuite, la situation n’a pas nécessairement évolué à notre avantage.

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