Je m’interroge sur l’avenir du brut en ce moment. Cela ne vous aura pas échappé, il est au plus haut.
Ah ! Que la vie était belle il y a dix ans…
Le brut peinait alors à franchir le seuil des 10 $ le baril. C’était le temps de l’insouciance, presque de l’inconscience. On profitait alors à profusion d’un joyau rare qui va devenir d’ici quelques années un véritable luxe. Le tout à des prix bradés, cassés, presque indécents. Des années noires pour l’OPEP (et notre pauvre Terre !).
Fini tout ça. Plus jamais de notre vivant nous ne retrouverons une telle situation. Le pétrole qui coule à flot pour trois fois rien n’est plus qu’un souvenir brouillé. Et déjà nous regrettons le bon vieux temps.
Heureusement, l’Homme à une capacité d’adaptation hors du commun. Et croyez-moi, il devra faire preuve d’esprit créatif pour trouver des solutions et s’en sortir.
Car les choses ont bien changé depuis
Le Peak Oil est passé par là : les réserves de pétrole fondent comme neige au soleil. Et on a beau creuser, quand le puits est vide, c’est pour toujours.
Il a fallu des centaines de millions d’années de décomposition et de sédimentation de masses organiques pour créer ce brut qu’en un peu plus d’un siècle nous aurons dilapidé à la vitesse de l’éclair. Prenez conscience de cet incroyable contraste !
Car ce qui arrive en ce moment au pétrole arrivera aux autres matières tôt ou tard. Nous avons une capacité phénoménale à extraire et consommer ce que la terre a mis des millions d’années à créer…
Donc il faut creuser de plus en plus profond, dans des régions de plus en plus hostiles, sous les mers, sous les glaces… à un coût toujours plus élevé. L’offre va se raréfier.
Or il en faut de plus en plus pour faire tourner ce monde de folie
Brésil, Chine, Inde, Russie… tout le monde se réveille en même temps. Industrialisation intense, urbanisation massive, tous les ans, il faut extraire plus de barils de notre bonne vieille
Terre. Nous avons tant de besoins à satisfaire !
Seulement voilà, d’ici très peu de temps — un an, trois ans, cinq ans… peut-être un peu plus si nous avons de la chance, l’offre ne sera plus là pour satisfaire tous nos caprices d’enfants gâtés. Et le cours du brut passera bien au-delà des 100 $, voire des 200 $. Cela ne fait aucun doute. Nous le verrons tous !
Il faudra alors faire un sacré tri dans nos besoins. Et ne retenir que ceux qui sont utiles, en supprimant le futile… le Vélib a de beaux jours devant lui ! Un concept génial… à tous points de vue.
Mais revenons au court terme. Le brut est au plus haut et tout le monde se demande quelle va bien pouvoir être sa trajectoire d’ici à quelques mois. Je vous livrerai quelques éléments de réponse dès demain…
Meilleures salutations,
Isabelle Mouilleseaux
Pour la Chronique Agora
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