Par Jean Chabru (*)
Les premières publications des sociétés sur le chiffre d’affaires 2008 et leurs perspectives pour 2009 tendent à montrer que le risque d’implosion n’a pas réellement été évité. Ne pas avoir sauvé le mauvais élève Lehman Brothers s’est avéré être une décision très lourde de conséquences qui a provoqué une paralysie totale du crédit au niveau mondial.
Les effets de cette décision ont immédiatement été perceptibles dans les niveaux d’activité des sociétés sur le dernier trimestre qui ont constaté une chute brutale des commandes et un gel de l’ensemble des projets. Cet événement sans précédent depuis les années 30 a montré la fragilité de l’économie mondialisée.
Si la phase de déstockage prendra nécessairement fin d’ici la fin du premier trimestre, le rebond mécanique qui s’en suivra ne marquera pas la fin de la crise. Loin s’en faut. S’il m’est impossible de me prononcer de manière crédible sur une date de sortie de crise — Jean-Claude Trichet a indiqué lors du forum de Davos que 2010 devrait être l’année d’un redémarrage de la croissance mondiale –, il m’apparaît clair que la convalescence sera longue.
Convalescence et cure de désintoxication car il ne faut pas oublier que la croissance mondiale s’est nourrie depuis l’explosion de la bulle Internet du crédit et de l’argent facile. Les mêmes qui avaient créé la bulle Internet — qui apparaît aujourd’hui comme un épiphénomène– se sont empressés d’en créer une encore plus monstrueuse : la bulle de l’immobilier aux Etats-Unis.
Pour éviter le naufrage, restez loin de l’iceberg CAC 40
Si un consensus semble aujourd’hui se faire jour pour anticiper une reprise en 2010, certains économistes comme Nouriel Roubini, désormais surnommé Docteur Doom — qui avait prédit il y a deux ans les événements qui nous accablent — restent très pessimistes sur les perspectives macro-économiques mondiales. Selon cet expert qui a gagné en crédibilité depuis que sa prophétie s’est réalisée, le consensus commence à s’infléchir dans le bon sens (celui de la baisse) mais pas suffisamment. Et il n’a d’ailleurs pas hésité à se demander comment certains peuvent ne pas voir ce qu’il se passe et rester optimistes par les temps qui courent.
En ligne de mire, les prévisions du FMI qui a revu en baisse sa prévision de croissance pour l’économie mondiale à +0,5%. Pour Roubini, l’économie mondiale sera en récession durant tout 2009 et les banques ne sont absolument pas sorties d’affaire. Car selon lui, les banques restent exposées à hauteur de 3 600 milliards de dollars aux actifs toxiques contre 1 100 milliards de dollars déjà dépréciés.
Mais de son côté, le FMI n’estime qu’à 2 200 milliards de dollars ces actifs toxiques. En clair, dans un cas, la moitié du chemin a été faite et dans l’hypothèse plus pessimiste, nous en sommes à peine au tiers. Autant dire que je resterai soigneusement à l’écart de ce secteur… et donc du CAC 40. Mais tout n’est pas perdu pour nous.
Nouvelle stratégies pour profiter des pépites de demain
J’ai pour ma part fait table rase du passé en estimant que les stratégies qui s’étaient révélées gagnantes depuis 2002 pour nos lecteurs de Small Caps Profits ne fonctionnent plus dans cet environnement déprécié. L’investissement de "conviction" que j’ai toujours pratiqué n’est plus de mise… Des parangons de vertu boursière comme Bénéteau ont montré que si le pire n’est pas sûr, il peut bien survenir. J’ai donc préféré couper notre position sur le titre.
Mais je tiens néanmoins à faire remarquer que malgré des prévisions absolument terribles, le titre a terminé sur une baisse "modérée" de près de 6%. Signe peut-être que, pour les investisseurs, un certain nombre de mauvaises nouvelles sont dans les cours et que le potentiel de baisse sur le segment des valeurs moyennes est désormais limité.
En vertu de quoi, je recommanderai désormais à mes lecteurs des valeurs dans une optique de rendement pur. Attention, cela ne veut pas simplement dire que je ne m’intéresse qu’au dividende qui devient, pour un certain nombre de sociétés, très rémunérateur. Mais cette stratégie présente surtout l’avantage d’être à court terme. Ce qui, dans l’incertitude actuelle, me paraît la seule des stratégies à adopter… à l’exception des valeurs que j’aurai identifiées comme étant dans des "situations spéciales".
[NDLR : Pour profiter des recommandations et conseils de Jean Chabru sur ces "situations spéciales" aux perspectives prometteuses, continuez votre lecture…]
Nous avons subi en 2008 probablement la pire crise boursière depuis 1929. Nous allons désormais attaquer la reconquête boursière. Si l’environnement économique mondial restera perturbé cette année, il existera des poches de surperformances en Bourse et ce ne sera pas du côté des grandes valeurs qu’il faudra aller les chercher.
Gardez confiance !
Meilleures salutations,
Jean Chabru
Pour la Chronique Agora
(*) Jean Chabru est le rédacteur en chef de Small Caps Profits, un service de recommandation ultra-efficace se concentrant sur les petites valeurs. Spécialisé dans le segment des small caps, Jean Chabru et son équipe de spécialistes mettent à votre disposition l’une des plus grandes bases de données françaises sur les petites valeurs. Le but ? Vous positionner sur des petites valeurs explosives avant le reste des investisseurs… et attendre que le marché s’en aperçoive et fasse monter les cours !