La Chronique Agora

L’assouplissement quantitatif de la Fed, plus fort que l’affaire Madoff !

▪ Hier, nous avons fait un geste citoyen auprès de la SEC (l’équivalent américain de l’AMF).

"Nous voulons révéler une gigantesque affaire de manipulation boursière", avons-nous dit à l’agent très courtois qui a répondu à notre appel téléphonique.

"Afin de pouvoir mieux vous servir, cet appel sera enregistré", a-t-il répondu.

"Oh, ne vous inquiétez pas. La NSA a notre téléphone sur écoute, de toute façon".

"Parlez-vous d’une valeur en particulier ?"

"Non non… Toutes sont concernées".

"Vous voulez dire un scandale à la Madoff ?"

"Non… non… C’est beaucoup, beaucoup plus gros que l’affaire Madoff. On parle d’une manipulation majeure… Intentionnelle. Préméditée. Pour faire grimper tous les cours. Des milliers de milliards de dollars".

"Qui en est l’auteur ?" a demandé l’agent… Sa voix changeait lentement ; il commençait à soupçonner qu’il avait un fou sur la ligne.

"La Fed, bien entendu".

"Euh… merci"…

"Il faut poursuivre ces escrocs"…

"Euh… oui… Nous allons regarder cela de plus près"…

"D’accord… merci… Je pensais juste que vous devriez être au courant".

Depuis le début de l’année, les actions sont en baisse. Mais mardi, les investisseurs ont repris leurs esprits… et leurs illusions.

Oui ! La Fed s’occupe de tout. Les actions sont manipulées à la hausse. Volontairement. Intentionnellement. En toute connaissance de cause. La Fed peut parler de tapering. Mais elle ne peut pas le faire.

▪ Pourquoi les actions vont encore grimper
L’économie a besoin de plus de soutien de la Fed. Le soutien de la Fed, cependant, ne met pas plus d’argent dans les finances des ménages ordinaires. Pour s’en apercevoir, il suffit de regarder les emplois, les salaires ou les prix à la consommation. L’IPC américain chute parce que le crédit des ménages continue de se réduire et parce que les familles ont moins d’argent à dépenser. Les interventions de la Fed restent plutôt cantonnées à l’économie financière — où l’excès de liquidités vient nourrir directement les marchés actions, obligations et immobilier.

Regardez un graphique des actions US, identifiez les épisodes d’assouplissement quantitatif… et vous verrez que QE = hausses boursières. Les liquidités font grimper les prix des actifs, non l’économie réelle. Les cours sont manipulés et trafiqués, en d’autres termes, par les autorités. Ils ne reflètent pas la "réalité du terrain" pour les entreprises et les consommateurs. Le monde financier danse désormais sur un air différent… dirigé par la Fed.

Hier, nous avons réalisé que les actions, les obligations et l’immobilier ont ajouté 21 000 milliards de dollars au bilan des Etats-Unis depuis 2009. Mais au rythme auquel l’économie ajoute de la richesse réelle, il lui faudra 70 ans pour rattraper ces cours. Les actions, les obligations et l’immobilier comptent tous sur une croissance qui ne se produira jamais… ou du moins, elle ne se produira pas assez tôt pour justifier des prix aussi élevés.

Qu’est-ce qui a tant fait grimper les actions l’an dernier ? La Fed a offert beaucoup de liquidités — plus de 1 000 milliards de dollars –, tandis que le gouvernement fédéral en a utilisé moins que l’année précédente. Ce qui a laissé un excédent de liquidités errant dans les rues à la recherche d’un foyer. Qu’ont-elles trouvé ? Les actifs.

Il est très probable que ça continue. Suivez notre raisonnement…

– Les autorités pensent pouvoir gérer l’économie.
– Elles considèrent les récessions et/ou les chutes d’actifs comme des problèmes à régler.
– Elles pensent pouvoir empêcher ces choses avec plus de QE.
– Si on en croit les preuves… elles ont raison !
– Le PIB US a grimpé d’environ 350 milliards de dollars l’an dernier ; la Fed a ajouté 1 200 milliards de dollars. Sans le soutien de la Fed, l’économie serait probablement en récession.
– La Fed ne tolérera pas une récession ; elle continuera le QE pour l’éviter.
– Il n’y aura pas de réduction significative du QE en 2014.
– Et l’excès de liquidité fourni par la Fed continuera à imbiber les prix des actifs.

L’économie ne fait que se traîner avec l’aide du QE. Sans lui, elle s’enlise. Les autorités ne peuvent pas tolérer ça. Elles doivent donc continuer le QE.

Le gouvernement fédéral absorbe 400 milliards de dollars de crédit en moins cette année par rapport à l’an dernier. Ce qui laisse pas mal de billets verts en mal d’adoption. Qui les accueillera ? Les actions ! Les obligations ! L’immobilier ! Oui, cher lecteur, nous verrons probablement plus de gains en 2014.

C’est une manipulation criante des marchés. La Fed est transparente à ce sujet. Elle en est même fière. Allez… à la SEC… vous vous occupez des manipulateurs à la petite semaine. Quelques millions ici, quelques millions là. Rien de spécial.

Qu’en est-il des gros poissons ? Qu’en est-il d’un complot à plusieurs milliers de milliards de dollars pour faire grimper les prix des actions ? Arrêtez Ben Bernanke et Janet Yellen ! Nous voulons les voir menottes aux poignets.

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