La Chronique Agora

Argent-métal et numismatie : attention aux pièges !

Yann Boutaric

▪ Il y a quelques jours, dans ma boîte aux lettres, un prospectus attire mon attention. Sur la couverture, bien en évidence, figurent le recto et le verso d’une pièce de 10 euros argentée, dont l’éclat éblouirait presque l’oeil. Sous l’image, comme légendée, le message me présente comme un privilégié :

"En avant-première : La nouvelle monnaie officielle 2016 de 10 euros ‘Coq’ argent !"

Il est complété par une courte description : "Un simple échange sans frais : 10 euros pour 10 euros ; Argent 333‰ ; Emise par la Monnaie de Paris ; Tirage strictement limité à 250 000 exemplaires".

Intrigué, je ramène le précieux sésame jusqu’à mon appartement, au contraire d’une ribambelle de publicités qui finissent directement à la poubelle. A l’intérieur du document, l’argumentaire est bien rôdé. Limitée à une pièce par foyer, l’offre représenterait "un placement sûr garanti" et propose d’échanger "simplement 10 euros de votre porte-monnaie contre une pièce de 10 euros en métal précieux".

Il est fait état du "réel engouement de la part des collectionneurs" autour des monnaies de circulation en métal précieux

En guise de conclusion, il est fait état du "réel engouement de la part des collectionneurs" autour des monnaies de circulation en métal précieux, mais aussi de la part des investisseurs.

L’exemple de la pièce de 10 euros en argent 900% "Euros des Régions – Champagne-Ardenne", émise en 2010, est là pour appuyer la pertinence de l’investissement : sa valeur est passée de 10 euros à 140 euros en cinq ans, du fait de sa rareté.

Imaginez que nous puissions vaincre la malédiction du vieillissement et éliminer
tous risques de maladie de notre existence…
… en les supprimant directement de notre ADN

Impossible ?

Pas selon cette petite biotech de Boston, dont la découverte stupéfiante pourrait bouleverser le paysage médical et pharmaceutique dans les années qui viennent…

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A première vue, il n’y a pas vraiment de quoi hésiter ! Vous-même, y avez-vous déjà songé ?

Si vous êtes sur le point de prendre votre décision, attention, n’allez pas trop vite…

▪ La prime, qu’est-ce que c’est ?
Il n’en est pas question dans le prospectus, mais c’est bien l’objectif espéré dans le cadre d’un investissement de ce type.

La notion de prime pour une pièce en argent (ou en or, par ailleurs) correspond à la différence entre la valeur faciale et la valeur métal (ou intrinsèque) de la pièce. La valeur métal de la pièce dépend elle-même de la quantité d’argent pur que contient la pièce, multipliée par le cours de l’argent sur le marché à l’instant T.

Pour calculer la prime d’une pièce, vous avez donc besoin du titre de la pièce (pourcentage de métal fin qu’elle contient) et de son poids en grammes. L’un combiné à l’autre vous donne la quantité de métal fin qu’elle contient. Il suffit ensuite de calculer la valeur de cette quantité en fonction du cours du lingot du métal en question.

Quel est le risque ?
Il ne faut pas surpayer la prime. Les pièces émises par la Monnaie de Paris ont cette fâcheuse spécificité : leur valeur intrinsèque est souvent très inférieure à la valeur faciale. On paie au prix fort une pièce qui ne contient pas du tout l’équivalent de sa valeur en métal fin. Dans une perspective d’investissement, cela s’apparente davantage à un piège.

Pour être clair, il s’agit avant tout d’attirer les collectionneurs. Dans le calcul de la valeur intrinsèque de la pièce, on peut alors y ajouter sa rareté. Si le tirage est très limité, la pièce peut effectivement vous offrir une belle plus-value, à condition de trouver un acheteur… Mais il va sans dire que ces pièces qui deviennent très recherchées — telles que celle donnée en exemple dans le prospectus — font figure d’exceptions.

Devriez-vous bouder ce "privilège" qu’on vous offre ?
Soyons précis. La pièce de 10 euros "Coq" argent dont j’ai eu l’honneur de recevoir une offre en "avant-première" contient 333‰ d’argent. Sur le prospectus, on m’informe qu’elle pèse 17 grammes.

En effectuant un calcul rapide, on en conclut que la pièce contient 5 661 milligrammes d’argent.

Je jette un coup d’oeil au cours actuel du lingot d’argent (422 euros soit 0,42 euro le gramme), ce qui me permet d’évaluer ma pièce à… 2,38 euros.

En achetant cette pièce 10 euros, la prime que je paie pour l’acquérir est de 7,62 euros, soit plus de 320%.

Vous achetez 10 quelque chose qui vaut 2,38. Et vous aurez probablement du mal à revendre cette pièce sur le marché de l’occasion pour 10 euros

Dit autrement, vous achetez 10 quelque chose qui vaut 2,38. Et vous aurez probablement du mal à revendre cette pièce sur le marché de l’occasion pour 10 euros.

Une petite prime, c’est normal. Mais à ce niveau, elle est rédhibitoire. A moins d’une disparition brutale et inexpliquée de trois-quarts des pièces de ce tirage — ce qui augmenterait considérablement sa valeur auprès des collectionneurs — l’investissement est plus que déconseillé.

▪ Vous en avez déjà fait l’acquisition ?
Peut-être êtes-vous collectionneur, après tout, ou néophyte. Mais dans le cadre d’un investissement, mieux vaut limiter les dégâts, surtout si vous avez acheté une pièce à 1 000 euros — rappelons que la Monnaie de Paris émet des pièces allant de 5 à 5 000 euros.

Si vous avez acquis une pièce au prix fort en payant une prime excessive qui se retourne aujourd’hui contre vous, ne désespérez pas ! Il existe une solution pour se faire intégralement rembourser et récupérer sa mise.

Une solution que très peu de gens connaissent et que le milieu se gardera bien de vous révéler…

… Sauf notre expert en métaux précieux, Yannick Colleu, qui brise le secret et fait bénéficier de cette solution les lecteurs de J’Agis ! Vous aussi découvrez cette solution et surtout la stratégie pour en profiter en demandant dès maintenant votre exemplaire du n°5 de J’Agis ! : il suffit de cliquer ici.

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