Les actions se sont calmées, la semaine dernière. Soit le QE éternel était déjà dans les cours… soit les investisseurs commencent à se poser des questions. Peut-être que dans une économie où les revenus des ménages sont en chute, il ne fait pas bon posséder des actions. Peut-être qu’une économie qui se développe à peine ne justifie pas les cours boursiers les plus élevés de l’histoire. Et peut-être que la fièvre obligataire à 85 milliards de dollars mensuels de la Fed ne fonctionne pas…
Les économistes, les analystes et les conseillers tentent de comprendre ce que l’assouplissement quantitatif fait, concrètement. La Fed ajoute plus de 1 000 milliards de dollars à l’économie tous les 12 mois ; ça doit bien avoir un petit effet, non ? En théorie, cet argent part dans des réserves… que, en théorie… les banques peuvent prêter à un ratio de 10 pour un… pour un accroissement total potentiel de la masse monétaire de 20 000 milliards de dollars.
Ce n’est pas aussi simple. Ce sont là des surplus de réserves à la Fed. Certains experts affirment qu’elles sont intouchables dans le système de caste financière, qu’elles n’ajoutent rien à la masse monétaire.
Là non plus, ce n’est pas aussi simple. La Fed crée de la devise. Elle achète des obligations que les banques ne veulent plus et n’aiment plus. Les banques prennent ce cash et achètent des obligations US — transférant l’argent de la Fed vers le gouvernement fédéral, qui devrait, sinon, l’obtenir d’autres sources (à des taux d’intérêt plus élevés).
Toute monnaie, comme l’eau, finit par trouver le chemin de la mer — balayant parfois quelques maisons sur son passage. Et quand on ajoute 1 000 milliards de dollars par an à une économie de 16 000 milliards… ça ne peut qu’augmenter le niveau de la mer.
Comment ? Quand ? Nous n’en savons rien… mais nous éviterions les propriétés trop proches du rivage !
▪ Quand la météo se gâte…
La grande nouvelle concerne le marché de l’or. Le prix du métal jaune a grimpé de plus de 100 $ depuis que la Fed a annoncé qu’elle ne réduirait pas sa politique de sitôt. Pourquoi ? Parce que l’or est étanche. Eh oui. Lorsque le vaste océan de liquidités, de crédit et de copinage se déchaînera — avec des vents rugissants et des vagues hautes comme des immeubles — l’or se tiendra droit et solide comme un phare indestructible. Aucun vent financier ne l’abat. Aucune pluie diluvienne ne l’affaiblit. C’est pour cette raison que les investisseurs intelligents… et les banques centrales intelligentes… observent la météo et accumulent de l’or.
Au passage, l’annonce de la Fed, à en croire la presse, a pris tout le monde par surprise. Ce n’aurait pas dû être le cas. L’économie américaine dépend désormais des injections de la Réserve fédérale. Chaque fois que la Fed a laissé entendre qu’elle pourrait… peut-être… à un moment… sauf si elle change d’avis… et que les eaux ne montent pas… réduire ses manoeuvres, les marchés se mettent à trembler.
Dans la mesure où le principe même des actions de la Fed consiste à éviter les tremblements, les autorités sont désormais prises au piège de leurs propres manoeuvres maladroites. Elles ont cassé le système. Maintenant, elles se retrouvent avec les morceaux.
Que peuvent-ils en faire ? Le moment est peut-être bien choisi pour répondre à nos critiques. Comme vous le savez, nous avons annoncé notre disponibilité pour prendre la tête de la Fed. Si nous sommes choisi, nous avons promis d’être négligent. Nous abdiquerions immédiatement… nous ne prendrions aucunement nos responsabilités. Comme vous pouvez probablement l’imaginer, nous attendons encore que le téléphone sonne.
Allez, Barack, nous sommes à Paris en ce moment. Certes, le gouvernement américain est un peu à court de fonds. Mais vous pouvez quand même vous permettre un appel longue distance, non ?
▪ Irréaliste et irresponsable ?
En tout cas, au moins un de nos lecteurs pense que nos plans pour la Fed sont parfaitement irréalistes et carrément irresponsables. Nous le laissons s’expliquer :
"Bill, il faut être rétrograde pour croire à ce que vous dites".
"Votre manière de faire sera totalement catastrophique, tout, tout a évolué — nous ne pouvons reculer, si c’est vous qui prenez la tête de la Fed".
"Je ne dis pas que j’aime la situation dans laquelle nous nous trouvons, pas du tout, ou que les banques n’empirent pas les choses, c’est clairement le cas".
"Mais pour garder les gens au travail, il faut se fier à la vélocité de la monnaie, point à la ligne".
Notre lecteur continue en nous disant que nous sommes nous aussi prisonnier des actions de la Fed… et du système fiduciaire. Il n’y a plus moyen d’en sortir, maintenant… pas sans en payer très cher les conséquences.
Devinez quoi ? Il a raison. Il faudrait payer très cher. Mais nous vous garantissons qu’il faudra payer… que nous le voulions ou non. Et ce n’est pas en échappant plus longtemps aux huissiers que la facture baissera.
▪ A quoi sert vraiment le système actuel, fiduciaire et géré par la Fed ?
Il permet aux initiés de manipuler, embrouiller et confisquer. Ils manipulent la valeur de la devise… mentent sur ce qui se passe réellement… et s’emparent de la richesse des épargnants et des travailleurs pour financer leurs propres projets et donner de l’argent à leurs amis zombies. C’est ainsi que ça a toujours été et ça le restera pour l’éternité, amen.
L’économiste de Charles de Gaulle, Jacques Rueff, a par exemple expliqué pourquoi l’inflation semblait stimuler l’emploi. C’est parce que l’inflation dépouille les travailleurs de leurs salaires… baissant les coûts de main-d’oeuvre… ce qui rend l’embauche plus facile pour les employeurs.
Marc Faber a expliqué, il y a seulement deux jours, comment le QE spolie plus de 90% de la population pour aller payer les élites. Où vont toutes les liquidités du QE de la Fed ? Dans les prix des actions. Qui gagne de l’argent quand les cours grimpent ? Wall Street et ses clients haut de gamme. Tous les autres perdent.
Et les zombies ? Nous allons expliquer nous-même cette partie. Le gouvernement fédéral emprunte les ersatz de dollar de la Fed à des taux plancher. Qu’arrive-t-il à cet argent ? Va-t-il aux contribuables ? Va-t-il à de vraies entreprises productives… ou de vrais travailleurs productifs ? Non. Il va aux zombies de toutes sortes.
Dans les faits, le QE est principalement un Programme d’Enrichissement des Zombies. Plus vite il prendra fin… et plus vite la Fed sera abolie… le mieux nous nous porterons.