La Chronique Agora

Arabie Saoudite : après la mort du roi… quid du pétrole ?

▪ Le mois dernier, le roi Abdallah d’Arabie Saoudite (1924 – 2015) est décédé à l’âge de 90 ans. Son successeur est son demi-frère, le prince héritier Salmane, âgé de 79 ans. Les marchés pétroliers sont calmes pour l’instant : pour combien de temps ? Voilà une question dans laquelle on peut investir.

▪ La succession saoudienne mène les marchés… nulle part
Que signifie la succession saoudienne pour les investisseurs en énergie ? A court terme, elle signifie que nous profiterons probablement d’un pétrole bon marché pendant un certain temps — à mon avis environ six mois. Mais d’ici cet été, il faut s’attendre à assister à un drame pétrolier parce que les facteurs de risque augmentent chaque jour. Les prix du pétrole vont remonter à partir de la seconde moitié de l’année.

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A l’annonce du décès du roi Abdallah, les prix du pétrole ont commencé par augmenter. Lorsque le chef du plus grand pays exportateur de pétrole change, les traders achètent

A l’annonce du décès du roi Abdallah, les prix du pétrole ont commencé par augmenter. Lorsque le chef du plus grand pays exportateur de pétrole change, les traders achètent. Toutefois, par la suite, le pétrole a chuté, dans la continuité de la tendance de ces six derniers mois. Voici ce que cela donne sur un graphique :

De toute évidence, il en faut plus que la mort d’un roi saoudien pour émouvoir les marchés. A une autre époque, il n’y a pas si longtemps de cela, le moindre soupçon d’incertitude sur la gouvernance saoudienne incitait les traders à faire monter le prix du pétrole. Ce n’est plus le cas aujourd’hui ; la psychologie du marché et des traders a profondément changé.

▪ Que se passe-t-il ?
D’abord, la mort du roi Abdallah n’a surpris personne. C’était un homme âgé et en mauvaise santé. Il a été admis à l’hôpital le 31 décembre pour une pneumonie. On sait comment cela se termine en général. La grosse surprise aurait été que le roi saoudien en ressorte en bonne santé ; mais la nature a suivi son cours. Les marchés pétroliers avaient vu venir, c’est certain.

Ensuite, un nouveau roi saoudien — Salmane — lui a rapidement succédé. Il est sur le devant de la scène depuis un certain temps déjà et est bien connu. Sa première déclaration a été :

"Nous continuerons de suivre le droit chemin sur lequel notre Etat s’est engagé depuis sa création".

Certes, cette déclaration est on ne peut plus vague. Toutefois, le message réaffirme l’unité saoudienne et la continuité politique, du moins jusqu’à nouvel ordre. C’est exactement ce que les marchés voulaient entendre. En fait, depuis ces dernières années où feu le roi Abdallah était malade, Salmane a joué un grand rôle dans les décisions politiques.

Les marchés pétroliers voulaient surtout être rassurés, Salmane l’a fait. Du point de vue des prix, le nouveau roi a assuré aux clients du pétrole saoudien et à une armée mondiale de traders qu’il n’apporterait aucun changement soudain et important. Pas de vagues. Mollo, mollo.

Pour autant, le nouveau roi saoudien doit affronter quelques difficultés. A commencer par le problème suivant : selon le magazine The Economist, le roi Salmane, âgé de 79 ans, a eu une crise cardiaque il y a quelques années ; et il souffre de démence. Hmmm… Est-ce si grave ?

L’Arabie Saoudite est entourée d’ennemis qui veulent envahir le pays. Au cas où cela arriverait, ce serait le chaos assuré pour l’édifice énergétique mondial

En outre, l’Arabie Saoudite est entourée d’ennemis qui veulent envahir le pays. Au cas où cela arriverait, ce serait le chaos assuré pour l’édifice énergétique mondial.

Voici donc ce qu’il faut retenir depuis l’arrivée du nouveau roi Saoudien. Sur le court terme, les prix du pétrole resteront bas tant que la politique saoudienne au sein de l’OPEP est de ne pas réduire la production. Et ne pas réduire la production — ce qui maintient un faible niveau de prix — est la politique saoudienne pour l’instant.

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