La Chronique Agora

Après la crise, rechargez vos batteries (2)

Par Jean-Claude Périvier (*)

En attendant la pole position
Qu’en est-il donc du marché des voitures électriques ? Il est à vrai dire encore balbutiant, et progressera par étapes. Ainsi, plusieurs entreprises (Vinci, Veolia, France Télécom, La Poste…) ont conclu un accord pour un achat groupé de 100 000 véhicules sur cinq ans. Ce projet est suivi de près par le gouvernement. Le secrétaire d’Etat Luc Chatel s’intéresse en effet au dossier afin d’assurer une industrialisation rentable.

Le rôle des pouvoirs publics est d’ailleurs essentiel, car il faut prévoir les infrastructures pour recharger les batteries. L’opération est d’envergure, parce qu’il faut des normes communes, une standardisation, le tout dans un contexte européen. Les Etats-Unis ne sont pas en reste dans cette préoccupation, qui pourrait s’inscrire dans les plans de relance dédiés aux infrastructures.

Un million de Toyota Prius se sont vendues dans le monde l’année dernière. Un vrai succès pour cette voiture hybride, la seule réellement à s’imposer à l’heure actuelle. Le débat qui a fait rage entre partisans de véhicule hybrides et ceux du tout électrique semble aujourd’hui un peu dépassé. Il est probable que les deux types cohabiteront mais avec des finalités différentes, le tout électrique étant plutôt réservé aux citadines.

Reste que le marché américain est toujours le leader, et l’accélération pour les véhicules électriques ou hybrides vient de la politique de l’administration Obama, favorisant délibérément les énergies propres et donc les véhicules verts du futur proche.

Le point de passage obligé
Vous l’avez compris, tous ces véhicules ont un point commun : celui de nécessiter une batterie, la plus performante possible. Hormis les composantes d’habitacle et de confort, c’est la qualité de la batterie qui fera la différence et qui influencera le choix des acheteurs.

Bien évidemment, quand on parle de source continue d’énergie, il existe plusieurs sortes de batteries, suivant l’application que l’on en fait : batteries pour téléphones, pour ordinateurs portables, ou batteries du futur pour stocker l’électricité produite par les énergies renouvelables, solaires ou éoliennes. Disposer de ce dernier type de batteries est la préoccupation des fournisseurs de réseaux électriques, comme ABB, que nous avons déjà mis en portefeuille.

Actuellement, les faveurs des industriels vont aux batteries lithium-ion, qui ont l’avantage d’un faible poids, ce qui est un élément important pour une automobile.

Qu’est-ce que le lithium-ion ?
Des piles au lithium sont utilisées depuis de nombreuses années dans les différentes applications grand public. Mais l’utilisation du lithium-métal avec des électrolytes liquides dans des batteries pose des problèmes en nombre de cycles d’utilisation et en sécurité d’usage. Les industriels ont donc conçu les batteries au lithium des appareils électroniques grand public à base d’ions lithium insérés dans un autre matériau : les problèmes mentionnés précédemment sont partiellement évités au détriment de l’énergie spécifique (Wh/kg).

Le groupe Bolloré, à travers sa filiale Batscap, s’est démarqué par une innovation qu’il est le seul à promouvoir : la batterie LMP (Lithium Métal Polymère). Sans entrer dans les détails techniques, c’est une batterie totalement recyclable, solide, dont l’électrolyte est un polymère solide conducteur des ions lithium. Les recherches menées permettent au groupe d’estimer que cette nouvelle batterie stocke cinq fois plus d’énergie qu’une batterie traditionnelle, à poids équivalent.

Qui l’emportera dans cette course à l’énergie propre ? En tout cas, les recherches vont bon train dans le monde entier. Et les industriels français se démènent bien dans cette course pour disposer des technologies les plus prometteuses. La société que j’ai recommandée ce mois-ci à mes lecteurs en fait partie… alors n’attendez pas pour la découvrir !

Meilleures salutations,

Jean-Claude Périvier
Pour la Chronique Agora

(*) Parallèlement à sa carrière dans le conseil aux entreprises et l’intelligence économique, Jean-Claude Périvier s’intéresse à la Bourse et à l’investissement depuis 1986. Analyste de talent, il excelle à détecter et anticiper les tendances futures… pour en déduire les meilleures opportunités de gain dans sa toute nouvelle lettre d’information, Défis & Profits.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile