La Corée du Nord a encore fait exploser une bombe. Nos titres de journaux s’emplissent de mots inquiétants : « guerre, nucléaire, impuissance, urgence, folie ».
J’avoue, cher lecteur, que je suis troublée. Comme vous le savez, je pense que la guerre a toujours été l’ultime « plan de relance » des autorités et des grands planificateurs omniscients pris en flagrant délit d’incompétence.
Avec une guerre et un krach, Janet Yellen pourrait dire « la chute des marchés, ce n’est pas de notre faute, à la Fed, c’est à cause de la guerre ! »
Ce qui a tiré les Etats-Unis du marasme de la crise de 1929, ce n’est pas le New Deal comme voudraient le faire croire les keynésiens, mais la Seconde Guerre mondiale et son industrie de l’armement.
Les Français, eux, nostalgiques des Trente Glorieuses, oublient seulement que la croissance n’était que la reconstruction de l’après–guerre et non pas le fruit du génie du capitalisme d’Etat gaullien.
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Les marchés financiers vont–ils commencer à paniquer ? Comme vous le savez la création monétaire de cette décennie a été tout simplement renversante. En face, le résultat économique, lui, est pour le mieux languissant. L’argent factice a gonflé des bulles financières sans précédent. Ceux qui ont des plus–values voudront les sécuriser avant la débâcle. Quelle porte de sortie prendront–ils ?
J’identifie quatre portes de sortie possibles :
- Le cash. Pas sérieux pour les gérants professionnels. Imaginez–vous recevoir un courrier de votre gestionnaire » Monsieur, Les circonstances internationales nous contraignent à liquider une partie de nos fonds afin de sécuriser vos plus–values. Cependant, compte tenu du contexte incertain nous nous proposons de mettre des liasses de billets dans nos coffres à votre nom » ? Pas très vraisemblable, n’est-ce pas ? Quelques gérants honnêtes l’ont fait mais ils se comptent sur les doigts d’une main
- Les bons du Trésor américain, la superpuissance militaire et un actif papier adossé à des porte–avions, des sous–marins, des missiles, tout un arsenal qui n’a pas servi depuis longtemps. Beaucoup plus vraisemblable.
- Les crypto–monnaies. Pourquoi pas transformer un peu de cash dans ces réseaux de transaction ne dépendant d’aucun gouvernement ? Possible, dans une certaine mesure.
- L’or. Oui, vous savez ce vieux machin lourd et jaune couvert de poussière dans les coffres des banques centrales. L’Allemagne, qui en avait confié la garde à l’étranger, vient d’ailleurs de terminer son rapatriement sur le sol national.
Comment se comportent nos trois actifs restant en concurrence depuis cette nuit ?
Sur Bloomberg, ce matin, les cours des bons du Trésor US à court terme sont en hausse (les rendements en baisse) et même les 10 ans et les 30 ans.
EDT = Eastern Time soit fuseau horaire de la côte est des Etats-Unis.
En revanche, sur coinmarket.cap, toutes les crypto–monnaies sont dans le rouge.
L’or lui, a bondi et s’affiche à 1 340 $ l’once.
Pour le moment, l’argent a l’air de préférer la porte de sortie « Gold » aux portes de sortie « crypto–monnaies ».
L’or, ce staphylocoque doré
Ce qui m’amène sur le terrain cher à Nassim Taleb : « l’antifragilité », cette faculté de quelque chose à se bonifier, s’améliorer au contact des épreuves. La monnaie–or a dans ce domaine une expérience digne de celle du staphylocoque doré ! Vous pouvez multiplier les « anti–or », il semble toujours vouloir refaire surface. L’or a vu des guerres mondiales, des bombes atomiques, des écroulements d’empires. Il a survécu.
Techniquement, le seuil des 1 300 $ l’once est très importante et casse une tendance baissière qui durait depuis sept ans.
Voici ce qu’en dit mon collègue Graham Summers de la lettre Crise, Or & Opportunités :
« L’or va maintenant rencontrer une résistance majeure dans la zone 1 330 $ – 1 440 $. Cependant l’or est un actif volatil. Il fait de son mieux pour rendre les choses aussi pénibles que possible à ses détenteurs (c’est spécialement vrai étant donné les manipulations abjectes dont il fait l’objet de la part des grandes banques).
En conservant cela à l’esprit, j’ai le sentiment que nous pourrions voir une consolidation autour de 1 300 $ avant que la hausse ne reprenne.
A long terme, l’or paraît fantastique. Le nouveau grand marché haussier est là. »
Cette analyse date d’avant le sixième tir d’essai coréen.
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Le cimetière des monnaies fiduciaires est quant à lui très bien garni. Mais oui, c’est vrai, le dollar fait preuve d’une longévité remarquable.
Quant aux crypto–monnaies, eh bien, nous devrions découvrir leur capacité d’antifragilité avec le temps. Mais j’aimerais bien que ce ne soit pas tout de suite, pas à l’épreuve du « feu et de la fureur ».