▪ Balivernes ! Fadaises ! Idioties !
Partout où nous regardons, quelqu’un est en train de dire quelque chose de ridicule.
Ce qui est une bonne nouvelle pour nous. Avec le monde entier qui fait face à un effondrement financier, cette Chronique Agora aurait pu devenir sérieuse.
Alors nous sommes heureux de pouvoir souffler un peu en vous disant, une fois encore, à quel point Tom Friedman est un idiot. Vous le saviez déjà ? Eh bien, ça ne fait pas de mal de le répéter…
Nous n’avions pas beaucoup entendu parler de Tom récemment. Ses derniers éditoriaux dans le New York Times n’étaient pas plus intelligents qu’auparavant, seulement un peu plus faibles, comme si une once de bon sens s’était glissée dans son système. Mais il est désormais de retour, encore plus en forme et deux fois plus idiot.
Nous reviendrons une autre fois sur le sujet de Tom, mais comme il s’agit d’une lettre financière, nous allons plutôt parler des nouvelles financières.
▪ Le Financial Times a jeté un coup d’oeil par-dessus son épaule et a annoncé que la récession était terminée. Il est donc temps d’évaluer les dégâts.
"Au-delà de la Crise… La plupart des économies du monde étant officiellement sorties de la récession, le Financial Times lance une série qui étudie les conséquences des pires crises économiques mondiales depuis les années 1930", annonce le journal. Mais selon les chiffres affichés sous le gros titre, la crise n’était pas si grave que ça. L’économie américaine n’a reculé que de 3,5%. Aujourd’hui, elle progresse de nouveau.
Les rédacteurs du Financial Times ne devraient pas quitter la route des yeux. La récession a fait plus de dégâts qu’ils ne pensent. Et elle n’est pas terminée ; il y a encore des ennuis à venir.
Aux Etats-Unis, la récession a tout balayé sur son passage…
… dix ans de croissance de la Bourse. En fait, les cours des actions ne sont pas plus hauts qu’ils ne l’étaient en 1998.
… dix ans de croissance de l’emploi. Il faut revenir aux années 1990 pour retrouver une époque pendant laquelle aussi peu de gens travaillaient aux Etats-Unis…
… dix ans d’augmentation des revenus. Le ménage lambda a moins de revenus disponibles qu’il y a dix ans.
▪ En d’autres termes, toute une décennie a été perdue. Les enfants du baby-boom sont maintenant plus âgés de dix ans, et moins préparés à la retraite que n’importe quelle génération précédente dans toute l’histoire des Etats-Unis.
En Floride, le chômage a atteint 11,2%. Et la situation devient encore plus triste quand vous pensez aux effets du chômage à long terme sur les chômeurs. "C’est une maladie incurable", déclare Thomas Cottle de l’université de Boston. "Beaucoup de gens vont être atteints et pourraient ne jamais s’en remettre." Le Financial Times développe : "Plus longtemps les gens sont au chômage, plus leurs compétences déclinent, et moins ils deviennent intéressants pour les employeurs."
Cela met les enfants du baby-boom en mauvaise posture. S’ils perdent leur emploi maintenant, ils pourraient ne plus jamais retravailler. Ce qui signifie qu’ils vont se retrouver à la retraite avec très peu d’argent, et attendront donc du gouvernement qu’il leur donne de l’argent. Ils pourraient ne jamais s’en remettre.
Les constructions de maisons neuves sont au niveau le plus bas depuis dix mois. Les demandes d’hypothèque sont au niveau le plus bas depuis douze ans. D’après ce que nous voyons, les chiffres de l’immobilier et du chômage ne font qu’empirer.
En résumé, la "récession" est loin d’être terminée, même si le gouvernement parvient à faire remonter les chiffres du PIB de temps en temps.